Lisez cet article, vous comprendrez que c'est un jeu de lobbying en réalité.
Brice Hortefeux a besoin de s'afficher, devant les caméras, avec les réprésentants de l'islam en France, pour dire: Voilà, vous voyez, je ne suis pas raciste.
Les représentants du CFCM ont besoin d'instrumentaliser cette affaire pour faire un peu de lobby, faire pression, notamment en ce qui concerne la probable future loi sur la Burqa. C'est un jeu, et que c'est drôle ce jeu. Lisez cet article, surtout la 2ème partie.
Une chose est sûre, désormais, avant de sortir une blague à 2 balles, il remuera 7 fois sa langue dans la bouche !!!
Pas d'excuses sur le fond mais "des regrets" pour une "polémique inutile et injuste". Invité, lundi 14 septembre, au traditionnel iftar (rupture du jeûne) du Conseil français du culte musulman (CFCM), le ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux, n'a pas esquivé le sujet qui, ces derniers jours a froissé une partie de la communauté arabo-musulmane de France.
"Je suis ému de penser que du fait du tohu-bohu médiatique et d'une interprétation totalement inexacte, des personnes - peut-être parmi vous - ont pu être blessées dans leur être ou leurs convictions", a déclaré le ministre, dans une allusion à l'échange controversé qu'il avait eu à Seignosse (Landes) début septembre avec un jeune d'origine algéro-portugaise.
"Je veux donc dire, vous dire, mes regrets. Au-delà de cette polémique inutile et injuste, je veux exprimer mon respect pour tous les Français et pour toutes celles et tous ceux qui vivent sur notre sol, quelle que soit leur religion et quelles que soient leurs convictions", a poursuivi M. Hortefeux devant un parterre de quelque 200 responsables musulmans et de représentants des autres religions. "L'islam a aujourd'hui toute sa place aux côtés des autres grandes religions du Livre dans notre maison commune : la République", a-t-il assuré, en précisant : "La République doit être plus que jamais une école de tolérance et de dignité. C'est un combat de tous les jours, et j'y veillerai." "Ces propos sont un signe d'humanité et de
générosité, c'est fort de la part de Brice", a commenté la secrétaire d'Etat à la ville Fadela Amara, présente aux côtés de M. Hortefeux.
"Toujours respectueux"
Soucieux de ne pas alimenter la polémique, le président du CFCM, Mohammed Moussaoui, l'avait peu avant accueilli en des termes chaleureux, reconnaissant en M. Hortefeux "un interlocuteur toujours respectueux de notre communauté". "Lors de la profanation de la mosquée de Toul, en août, il a été le premier à nous manifester son soutien", nous a confié M. Moussaoui. "Cette affaire de la vidéo, c'était un procès d'intention, et le CFCM n'a pas à s'impliquer dans ce type de polémiques", a aussi défendu Chems-Eddine Hafiz, l'un des vice-présidents du CFCM.
Mais cette retenue n'a pas été unanimement appréciée. "Cette affaire montre une fois encore que les musulmans n'ont pas assez de poids pour se faire respecter", a regretté Kamel Kabtane, recteur de la mosquée de Lyon. "Les propos nauséabonds (de M. Hortefeux) dénotent une image dégradée de l'islam en France", a aussi jugé la sénatrice (PS) de Paris Bariza Khiari, tout en estimant que "les regrets du ministre prouvent au moins qu'il a pris la mesure de l'humiliation de la communauté".
Tout à son opération de réconciliation, le ministre de l'intérieur s'est gardé d'aborder des sujets sensibles, renonçant à évoquer la question du voile intégral, sur laquelle travaille depuis juillet une mission d'information parlementaire.
M. Moussaoui, lui, a profité de l'occasion pour rappeler avec force l'opposition du CFCM et de la communauté musulmane dans son immense majorité à une nouvelle loi sur le sujet. "L'instrumentalisation politique du débat autour du voile intégral a exacerbé des tensions et nourri des antagonismes. Une solution imposée pourrait être perçue comme une discrimination (...). Permettez-moi de craindre qu'une loi, par sa dimension disproportionnée, ne vienne alimenter les amalgames", a déclaré le président du CFCM. M. Hortefeux s'est borné à rappeler que "l'islam n'est pas le radicalisme islamiste", laissant planer le doute sur la ligne politique qu'il défend sur le voile intégral.
Les deux parties sont en revanche tombées d'accord pour condamner les actes islamophobes, qui connaissent, selon M. Moussaoui, "une montée inquiétante". "L'islamophobie n'a pas sa place en France", a déclaré le ministre. Les deux hommes ont aussi évoqué la nécessité de faire avancer les chantiers de l'islam de France : formation des cadres, développement des carrés musulmans dans les cimetières, construction de lieux de culte... L'entente cordiale, en attendant de possibles désaccords sur le voile intégral.
Stéphanie Le Bars
Devant la communauté musulmane, Brice Hortefeux exprime ses regrets plus que des excuses - LeMonde.fr