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Ce que Brice Hortefeux a vraiment dit


Le ministre de l'intérieur se défend bec et ongles d'avoir tenu des propos racistes lors du campus d'été de l'UMP à Seignosse, comme pourrait le laisser croire une vidéo – filmée par un journaliste professionnel – que Le Monde s'est procurée avant de la mettre en ligne sur son site, jeudi 10 septembre.

Quelques heures après la mise en ligne de la scène, un communiqué de presse du ministère de l'intérieur parvient dans les rédactions dénonçant "une vaine et ridicule tentative de polémique". Selon le communiqué, la phrase polémique de Brice Hortefeux, prononcée alors que le ministre venait de poser avec un jeune militant UMP d'origine maghrébine – "Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes" –, fait "référence aux très nombreux clichés qu'il venait de prendre avec la délégation auvergnate". Le texte ne précise pas si le mot cliché est à prendre dans le sens de "photographie" ou de "stéréotype", mais il ajoute que "pas un seul mot de Brice Hortefeux ne fait référence à une origine ethnique supposée d'un jeune militant".
Sur i>télé, Brice Hortefeux précise ensuite le sens du communiqué. Le ministre explique qu'il venait de se livrer à une intense séance photographique avec "la communauté auvergnate", puis qu'un jeune homme lui demande une dernière photo. M. Hortefeux souligne qu'il voulait alors dire qu'il n'y avait pas de problème pour prendre une photo, mais que ça devenait problématique si c'était pour en prendre plusieurs, car il était sur le point de s'en aller.
Mais un peu plus tôt, sur RTL, Brice Hortefeux avait tenu une autre explication : "Alors que j'arrivais à la sortie, un jeune m'arrête et me demande une photo. J'ai simplement dit, en parlant des Auvergnats : 'Quand il y en a un, pas de problème. C'est quand il y en a plusieurs que ça peut poser des problèmes', parce que je venais de les quitter à l'instant".
"QUAND IL Y EN A UN, ÇA VA"
Du côté du jeune militant UMP, les explications varient elles aussi, selon les médias. Au Monde.fr, Amine Benalia-Brouch indique que la vidéo "a été sortie de son contexte". Sur France info, il précise : "Quand M. Hortefeux dit 'il ne correspond pas au prototype' ou 'quand il y en a un, ça va', il ne s'adressait pas du tout à moi, mais à une autre personne [qu'on ne voit pas sur la vidéo]". Mais sur RTL, il déclare que la phrase faisait référence aux photos que le ministre venait de prendre.Vendredi matin, le jeune militant postait un nouveau démenti sur Internet :
Brice Hortefeux faisait-il référence aux Arabes, aux Auvergnats, ou aux clichés photographiques ? Au début de la vidéo, l'origine auvergnate du ministre est clairement évoquée par Jean-François Copé, qui s'adresse au jeune Amine sur le ton de la plaisanterie : "N'oubliez jamais un truc, il est Auvergnat. (...) Il est Auvergnat, c'est un drame, c'est un drame". Alors que le jeune homme prend la pose, entre le ministre de l'intérieur et le président du groupe UMP à l'assemblée, les participants scandent le prénom du militant : "Amine, Amine. Amine, ça c'est l'intégration". Un autre participant souligne "lui, il parle arabe". Jean-François Copé plaisante alors s'adressant au jeune homme – "Ne vous laissez pas impressionner, ce sont des socialistes infiltrés" – tandis qu'une femme renchérit : "Il est catholique, il mange du cochon et il boit de la bière". "Ah mais ça ne va pas du tout, alors, il ne correspond pas du tout au prototype, répond Brice Hortefeux. C'est pas du tout ça". "C'est notre petit Arabe", souligne la participante. "Bon, tant mieux, dit M. Hortefeux. Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes. Allez, bon courage…"

Verbatim de la vidéo

J.-F. Copé (JFC) : N'oubliez jamais un truc, il est auvergnat.

Brice Hortefeux (BH) : Je suis auvergnat

JFC : Il est auvergnat, c'est un drame, c'est un drame

BH : ... enfin bon, je vais faire une exception.

Jeune militant (Amine) : mais je me mets entre les deux

BH : voilà, entre les deux.

JFC : oui... il n'y a aucun problème.

Des participants : Amine, Amine...

Un participant : Ah ça, Amine, c'est l'intégration, ça, c'est l'intégration.

Une participante : Amine, franchement...

Brice Hortefeux : "Il est beaucoup plus grand que nous en plus" [à propos du jeune homme].

Un autre participant : "Lui, il parle arabe".

(Rires de l'assemblée)

Jean-François Copé : "Ne vous laissez pas impressionner, ce sont des socialistes infiltrés".

Une participante : "Il est catholique, il mange du cochon et il boit de la bière".

Brice Hortefeux : "Ah mais ça ne va pas du tout, alors, il ne correspond pas du tout au prototype, alors. C'est pas du tout ça."

(Rires de l'assemblée)

Une participante : C'est notre petit Arabe.

Brice Hortefeux : "Bon, tant mieux. Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes. Allez, bon courage…"
Au vu de ce verbatim, l'hypothèse d'une référence aux clichés photographiques est peu plausible. La vidéo ne permet pas non plus de démontrer que le ministre ne s'adressait pas au jeune militant, mais à une autre personne, "auvergnate", qui selon Amine Benalia-Brouch n'apparaît pas sur les images filmées. S'il est vrai que le ministre ne mentionne pas une seule fois les origines arabes du jeune homme, les autres militants présents le font à plusieurs reprises et il semble bien que la conversation de l'assemblée tourne autour de ce militant landais.
Source : Le Monde.fr : Ce que Brice Hortefeux a vraiment dit - LeMonde.fr