Charlie Hebdo vient de vivre son 11-Septembre


LE PLUS. Les locaux de Charlie Hebdo ont été incendiés dans la nuit de mardi à mercredi alors qu'un numéro intitulé "Charia Hebdo" s'apprêtait à paraître. L'indignation est unanime, y compris pour Yves Delahaie.

C’est fait. L’impensable est arrivé. Il y a six ans, Philippe Val avait été menacé à mort en pleine affaire des caricatures. Le 2 novembre 2011, alors que Charlie Hebdo faisait de Mahomet le rédacteur en chef de son numéro sous le titre "100 coups de fouet si vous n’êtes pas morts de rire", les locaux de l’hebdomadaire ont été incendiés, en pleine nuit, lâcheté oblige, par un cocktail molotov.


Charb, directeur de la rédaction, devant les locaux détruits de Charlie Hebdo le 2 novembre 2011 (URMAN LIONEL/SIPA).



Charlie Hebdo vient de vivre son 11-Septembre.



Aujourd’hui, nous sommes tous Charlie Hebdo, pour plagier l’édito de Jean-Marie Colombani dans le Monde du 13 septembre 2001.



Charlie Hebdo a été touché en son ventre, là où il concevait ses dessins, là où il travaillait, là où il ne peut plus, temporairement, plus procréer.



Il n’est pas question ici de faire le procès qui viendra en son temps, même si on peut légitimement imaginer qu’il y a incontestablement un lien, un vrai lien, entre le numéro que Charlie Hebdo allait sortir, et l’attaque dont il a été la victime.



Mais il convient de se pencher sur les réactions. Non pas celles des officiels : politiques et grands pontifes religieux vont parler de concert pour condamner l’acte. Mais de celles des citoyens. Pour que les amalgames parmi les plus odieux soient corrigés. Au plus vite.



S’il s’agit bien de fous de Dieu qui ont lancé la bombe sur Charlie Hebdo… alors, il faut appeler un chat un chat : ce sont des intégristes qui ont agi. Des fous. Des énergumènes dangereux. Des criminels. Et la religion n’a rien à voir là-dedans. Prétendre que ce sont des musulmans qui ont agi, c’est être raciste et mettre tous ceux qui croient en Allah dans le même sac. Or, comme dans toutes les religions, il y a deux types de population : ceux qui croient, et ceux qui utilisent la croyance.



Alors il faudrait en revanche mettre dans le même sac, tous les fous de Dieu. Ceux qui sévissent au théâtre de la ville tout comme ceux qui lancent des bombes sur Charlie. Car, quand on retrouve dans les cortèges des intégristes chrétiens des couteaux, on est en droit de croire que la violence est dans tous les intégrismes. Quels qu’ils soient. Et on aurait aimé que Madame Boutin qui a condamné ce matin l’attaque contre Charlie en fasse autant la semaine dernière dans l’affaire du théâtre de la Ville. Et à la bigote qui radote d’éviter de mettre sur le même plan le piratage du site de l’église catholique et la bombe de la nuit dernière…



Alors il faut rappeler que Charlie Hebdo n’a pas fait de provocations envers l’islam, comme on peut le lire. Charlie Hebdo, comme il l’avait fait en 2006, n’a jamais insulté les musulmans. Il a raillé les intégristes. En 2006, le chapô ne laissait aucun doute : "Mahomet débordé par les intégristes". Les "cons" n’étaient donc pas les musulmans mais bien les intégristes.





Charlie Hebdo - affaire caricatures



Idem pour l’édition du jour : ce sont bien ceux qui veulent aveuglément faire appliquer la charia qui sont grimés : "Quel intérêt aurait un parti religieux à prendre le pouvoir pour ne pas appliquer ses idées ?", s’étonnait ainsi Mahomet, parlant par la force de la prosopopée. Quand on dit que Charlie Hebdo se moque de l’islam on fait un contresens au mieux. On ment au pire. Et, le président du Conseil régional du culte musulman d'Ile de France, Hassan Moussaoui, qui a déclaré sur i-Télé : "Nous condamnons cet acte d'incendie mais nous condamnons aussi l'acte de Charlie Hebdo. Nous condamnons la publication de ces caricatures, l’humour a des limites, la liberté d’expression a des limites" porte une lourde responsabilité : Charlie n'a pas caricaturé l'islam mais l'islamisme et Monsieur Moussaoui devrait veiller à ne pas lui-même confondre les deux...



Alors il faudra aussi veiller à toute la propagande qui va découler de l’affaire. Comme ceux qui vont en profiter pour distiller au-delà de la condamnation, que la provocation contre les religions a un prix et qu’il faut tout de même un peu de mesure quand on parle de la matière religieuse. Alors que le blasphème n’est plus condamné par la loi depuis la Révolution française ! La République offre un moyen simple d’exprimer son désaccord quand on s’estime insulté : la liberté d’expression. Et non la censure comme au théâtre de la ville ou la volonté de se faire justice soi-même en lançant des bombes. Et on ne le répétera jamais assez : "les caricaturistes ne luttent pas à armes égales avec les intégristes : leur ire peut se gommer. Pas les destructions et les crimes" écrivais-je hier soir…



Enfin et toujours veiller à faire taire ceux qui, comme certains l’avaient déjà fait en 2006, faire croire que Charlie Hebdo fait tout cela pour faire… gonfler les chiffres de ses ventes comme l’explique, avec sérieux Cam Gus dans les commentaires de mon article ce matin : "Les ventes de Charlie Hebdo avaient étés multipliées par 5 lors de la précédente affaire de "Caricature de Mahomet" il faut savoir que Charlie Hebdo traverse une grosse crise financière en ce moment. Alors faute de talent ces dirigeants ont inventés ce faux fait divers pour booster leurs ventes... Affligeant ! Mais c'est un scoop ...!" Mieux vaut-il en rire ?


Avec les élections qui arrivent ça risque de chauffer, ump contre socialiste contre front nationale, avec les traites dans nos cités tous les moyens sont bon pour convaincre, comme-même c'est un sale boulot politicien ! Ils arrivent à manger leurs propres caca, c'est un boulot maudit.Ils boivent le sang de leur propre frère avec le sourire après on dit c'est cà démocratie hein ?! Démon cratie ! c'est un drôle de mot hein ?! Démon démon démon, ben il y a un autre nom diable mais oui c'est ca !