Compte Sarkozy: les deux concubins sénégalais placés en détention
Les deux concubins sénégalais de 30 ans, mis en examen jeudi à Nanterre, notamment pour "escroquerie en bande organisée" dans l'affaire du piratage du compte bancaire de Nicolas Sarkozy, ont été écroués dans la soirée, a annoncé à l'AFP leur avocat, Me Pierre Degoul.
La troisième personne déférée jeudi, une femme travaillant dans une boutique de téléphonie à Rouen, devait encore passer devant le juge des libertés et de la détention.
Les deux concubins sénégalais, un homme déjà condamné pour des faits similaires et sa compagne, avaient été interpellés mardi en fin de matinée dans les Yvelines avant d'être placés en garde à vue dans les locaux de la brigade criminelle à Paris.
Me Pierre Degoul a indiqué qu'il ferait appel de la détention dans le cas de la jeune femme, "parce qu'elle n'a pas de casier, parce qu'elle a deux enfants et un travail".
"Ce soir elle est au trou parce que c'est le dossier Sarkozy. S'il s'agissait d'une victime lambda, ce serait une histoire d'une banalité affligeante", a-t-il affirmé, soulignant que "la participation aux faits" de sa cliente "est très marginale".
Le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, a ouvert jeudi une information judiciaire, pour "escroquerie en bande organisée", "usage frauduleux de références d'identification bancaire", "falsification et détention de documents administratifs", "divulgation intentionnelle de données figurant dans un fichier automatisé à caractère personnel", ainsi que "complicité et recel".
Courant septembre, le chef de l'Etat avait déposé plainte après avoir constaté qu'une ou des personnes s'étaient servies des coordonnées de son compte bancaire personnel de Neuilly-sur-Seine pour contracter des abonnements de téléphonie mobile.
Le procureur de la République de Nanterre avait aussitôt saisi la brigade criminelle du 36 quai des Orfèvres ainsi que la brigade financière.
Qualifié de "petits escrocs" par une source proche de l'enquête, le couple de Sénégalais a été identifié grâce à des "traces informatiques".
Selon cette source proche de l'enquête, les personnes interpellées "ne savaient sans doute pas qu'il s'agissait du compte du président de la République" et s'en sont servis pour souscrire des abonnements auprès d'un opérateur de téléphonie mobile.
Me Degoul a affirmé de son côté que le préjudice concernant Nicolas Sarkozy était "inférieur à 200 euros.