Football: un joueur de Valenciennes victime d'insultes racistes, réprobation unanime
Une vague de réprobation s'est élevée dimanche pour fustiger l'auteur des insultes racistes qui ont visé le capitaine marocain de Valenciennes Abdeslam Ouaddou samedi soir à Metz, alors que des questions tournent autour du choix de l'arbitre, M. Ledentu, de poursuivre le match.
Au lendemain de l'incident, le FC Metz a annoncé avoir déposé plainte, démarche qu'entreprendra lundi la Ligue (LFP), alors que le syndicat des joueurs (UNFP) a apporté son soutien à Ouaddou, demandant "à toutes les familles du football de s'unir contre ce fléau qui ronge (ce) sport de l'intérieur".
"La répression est d'abord judiciaire et c'est pour cela que la Ligue a décidé de porter plainte aux côtés du joueur pour injures racistes. La répression est également administrative et nous réclamons une application plus sévère de la loi sur les interdictions de stade prononcées par le préfet", a indiqué le président de la LFP, Frédéric Thiriez dans un communiqué, avançant que l'affaire serait examinée jeudi par la Commission de discipline de la LFP.
Le directeur de la sécurité du FC Metz, Jacky Ancel, a précisé à l'AFP que, selon des témoins proches dans les tribunes, le spectateur était coutumier de ce genre d'injures, mais que le club n'avait jamais eu connaissance du comportement de cet individu.
Abdeslam Ouaddou, qui avait porté plainte à l'issue du match, s'était rendu dans la tribune, avant de regagner les vestiaires à la mi-temps du match, pour s'expliquer avec le spectateur.
En vertu du règlement, l'arbitre M. Ledentu lui avait infligé un carton jaune.
Des images de télévision ont montré un dialogue tendu entre Abdeslam Ouaddou et M. Ledentu à la mi-temps. "Il me traite de sale négro, de sale nègre, et en plus vous me mettez un carton !", a lancé le joueur, visiblement excédé, à l'arbitre.
"Le carton jaune est une décision quasiment mécanique qui déroule de l'application du règlement, a déclaré Frédéric Thiriez sur RTL. La vraie question est: l'arbitre aurait-il pu ou plutôt aurait-il dû soit interrompre le match momentanément pour régler le problème, soit grâce au micro-oreillette que nous leur avons procuré depuis trois ans alerter le quatrième arbitre pour qu'il fasse cesser le troubler dans les tribunes ?"
"Des consignes très précises ont été données aux arbitres en début de saison (...) pour savoir ce qu'ils doivent faire en cas d'incident raciste dans les tribunes. Ils ont une grande liberté d'action qui peut aller jusqu'à l'interruption du match", a-t-il rappelé.
Le président de Valenciennes Francis Decourrière a lui explicitement regretté que l'arbitre n'ait pas interrompu la rencontre.
"Ce que l'on regrette, c'est que les arbitres ont aujourd'hui tous les moyens d'éviter ça. Lorsqu'il y a des insultes racistes, ils peuvent arrêter le match (...) et faire expulser les fauteurs, ou sinon l'interrompre. Cela s'est passé à un match de Libourne-Saint-Seurin ou du PSV Eindhoven (Pays-Bas). On a les moyens de prévenir", a-t-il déclaré à l'AFP
Source : AFP - dimanche 17 février 2008, 15h43