Bonjour,
Le « Casier politique » d’Ali Soumaré
Le conseiller régional PS sort aujourd’hui un livre-confession. Il revient sur l’« affaire Soumaré »,mais aussi sur son parcours à Villiers-le-Bel.
«Lâchons le mot, je suis un authentique banlieusard. Avec tout ce que cela charrie comme fantasmes, comme peurs, mais aussi comme réalités. Circonstance aggravante : j’assume cette identité, je ne renie ni mes racines, ni mon parcours, ni mes erreurs. »
Sept mois après avoir été élu conseiller régional en portant la liste socialiste en Ile-de-France, Ali Soumaré se révèle dans un livre qui sort aujourd’hui, « Casier politique », écrit avec Jean-Marc Pitte, journaliste à France 3.
Pas une biographie, mais une « mise au point » nécessaire, d’après lui, après « la tempête politique, médiatique et judiciaire » qui s’est abattue sur le jeune homme de Villiers-le-Bel lors de la campagne électorale. Attaqué par l’UMP Francis Delattre, qui le qualifie de « joueur de l’équipe réserve du PSG », le candidat subit une seconde salve avec la diffusion d’un prétendu casier judiciaire, censé être le sien. Il raconte dans les moindres détails les heures qui suivent ce déferlement, sa réaction, celles de ses proches et de son camp, puis la défense qui se met en place. Mais aujourd’hui encore, les questions le taraudent : « Comment ont-ils obtenu ces informations? Et, plus important, qui les a lancés sur cette piste? J’aimerais connaître la vérité et je pense que je l’apprendrai un jour. » Au fil des pages, c’est un Ali Soumaré très personnel qui se dévoile. « Ce petit Jésus aux parents musulmans » n’oublie pas sa scolarité chaotique. Le « petit tête en l’air » devient, avec sa bande de copains, le « petit receleur du dimanche » qui trouve malgré tout une bouffée d’air avec le foot avant d’avoir une révélation en devenant animateur. Mais à 18 ans, il connaît la prison et plaide « l’erreur de jeunesse ». « Je grandis, je me politise, je commence à entrevoir qui je suis et ce que je veux. Mon avenir se dessine, il me réserve des surprises. »
En 2010, le « candidat » est devenu « l’élu » et la curiosité demeure : « Suis-je un ovni ? Suis-je différent d’un tourneur-fraiseur devenu Premier ministre, comme Pierre Bérégovoy? Ma place au conseil régional est-elle usurpée? » Sa réponse est claire : « Je refuse de me conformer à l’image du politique propre sur lui, de me travestir, de me glisser dans la norme. » En livrant sa vision de la vie, de la banlieue et de la politique, Ali Soumaré l’annonce : il ne sera jamais un « élu normal ».
« Casier politique », Max Milo Editions, 176 pages, 16 €.
Source : Le Parisien LAURENCE ALLEZY
Tchooo
La plus belle chose que l’on puisse offrir aux autres n’est pas notre richesse mais plutôt leurs révéler la leur.