La secrétaire d'État aux Droits de l'Homme avait parlé de « conditions » à la présence de Nicolas Sarkozy aux Jeux olympiques de Pékin. Elle a dû démentir.
Rama Yade, la benjamine du gouvernement, s'était déjà illustrée
par ses propos lors de la visite de Kadhafi.
La secrétaire d'État aux Droits de l'Homme avait parlé de « conditions » à la présence de Nicolas Sarkozy aux Jeux olympiques de Pékin. Elle a dû démentir.
La secrétaire d'État aux Droits de l'Homme, Rama Yade, a vivement critiqué la politique chinoise au Tibet dans un entretien au Monde paru hier. En revanche, elle a démenti avoir parlé de « conditions » à la présence du président Nicolas Sarkozy aux Jeux olympiques de Pékin en août. De son côté, Le Monde a assuré « avoir fidèlement retranscrit les propos de Rama Yade ».
Selon le quotidien, Mme Yade a déclaré que « trois conditions sont indispensables » pour que Nicolas Sarkozy se rende à la cérémonie d'ouverture. Ces « conditions », toujours selon les propos rapportés par Le Monde, sont « la fin des violences contre la population et la libération des prisonniers politiques, la lumière sur les événements tibétains et l'ouverture du dialogue avec le dalaï-lama ».
L'Élysée et Kouchner corrigent
L'Élysée s'est contenté de renvoyer « aux déclarations du président de la République » du 25 mars. Ce jour-là, M. Sarkozy avait déclaré que « toutes les options étaient ouvertes » sur un éventuel boycott de la cérémonie d'ouverture des JO. Une position reprise par Bernard Kouchner. Interrogé hier soir sur France 2, le ministre des Affaires étrangères a affirmé que la France ne pose « pas de conditions » à la Chine mais « tout est ouvert ». Avant le démenti de Rama Yade, les organisateurs des JO avaient estimé qu'un boycott de la cérémonie par Nicolas Sarkozy relèverait d'une « décision personnelle », sans incidence sur l'événement.
Les « conditions » avaient été pourtant accueillies avec enthousiasme par Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation de défense de la presse Reporters sans frontières (RSF). « Cela montre que les choses sont en train de bouger du côté des autorités françaises », avait-il jugé. Un représentant du dalaï-lama en France s'était aussi réjoui. « Nous souhaitions depuis longtemps que la France [...], pays des Droits de l'Homme, hisse son drapeau et fasse entendre sa voix », a déclaré Wangpo Bashi, secrétaire général du Bureau du Tibet à Paris.
Benjamine du gouvernement, Mme Yade, d'origine sénégalaise, est l'un des symboles de la diversité voulue par M. Sarkozy. Elle s'était illustrée par ses propos lors de la visite du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi en décembre, en affirmant que la France n'était « pas un paillasson sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s'essuyer les pieds du sang de ses forfaits ». Elle avait ensuite modéré ses propos et M. Sarkozy lui avait renouvelé sa confiance.
Un représentant du dalaï-lama en visite à Rennes a déclaré, hier, souhaiter qu'une commission d'enquête indépendante se rende au Tibet, alors qu'une manifestation a eu lieu dans la capitale bretonne en solidarité avec les Tibétains.
Source: Ouest-France