Salam,
Tchooo
La distribution de tracts a-t-elle porté ses fruits? Trente-trois personnes ont en tout cas été interpellées ce lundi à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise) et dans les communes voisines dans le cadre d'une opération de police de grande ampleur ayant débuté à 6h. Objectif : interpeller les auteurs de violences contre des policiers survenues fin novembre dans cette ville. Et selon une source proche de l'enquête, les principaux objectifs que s'étaient fixé les policiers ont été atteints.
Peu après 8h, des perquisitions étaient toujours en cours. Près de 1.000 policiers du RAID, de l'office central de répression du banditisme (OCRB), des groupes d'intervention de la police nationale (GIPN), des services de police judiciaire de Versailles et Paris, participent à cette opération.
>> Suivez cette actualité toute la journée sur 20minutes.fr
Début décembre, la police avait distribué des tracts invitant les témoins des coups de feu tirés contre des policiers à se manifester en échange de «plusieurs milliers d'euros». Selon des sources proches de l'enquête, au moins trois témoignages anonymes ont permis aux enquêteurs de cibler dans un premier temps deux frères, domiciliés à Villiers. Ils ont été surveillés, mais, selon ces mêmes sources, ces deux suspects, qui feraient partie des objectifs de l'opération de lundi matin, ont été très discrets. A deux reprises, les enquêteurs ont programmé cette opération, mais ont préféré surseoir «en attente d'éléments nouveaux et déterminants».
«Robocop»
A 6h, des membres des CRS, du RAID et de la PJ ont pénétré dans une dizaine d'immeubles à Villiers, par petits groupes de trente, selon un journaliste de l'AFP. Quatre à cinq d'entre eux attendaient au pied de chaque immeuble, tandis que leurs collègues, dont certains portaient un bélier pour ouvrir les portes en cas de résistance, montaient dans les étages. Un véhicule de la brigade de recherche et d'intervention (BRI, «anti-gang») de la PJ parisienne a servi de PC. Unique en son genre et surnommé «Robocop», il résiste aux balles et au feu.
Ce déploiement massif s'est déroulé silencieusement. Enfin presque. «J'ai entendu un bruit d'hélicoptère un peu avant 6h», témoigne pour 20minutes.fr une habitante d'un immeuble de la cité du Bois-Joli. «Je me suis mise à la fenêtre et j'ai vu des véhicules de police garés tout au long de la route et dans le parking du centre commercial en face. C'était choquant de voir ça dès le matin.» A la sortie des immeubles, ceux qui partaient à leur travail étaient éberlués de tomber nez à nez avec des policiers. «Pour l'instant, tout est très calme», constate toutefois un membre de la maison de quartier Allende.
38 personnes ciblées
Lors d'un point de presse au McDonald's de Villiers, Marie-Thérèse de Givry, procureure de Pontoise, a expliqué aux nombreux médias présents que les enquêteurs avaient ciblé 38 personnes. «Je n'ai jamais vu une opération de police de cette envergure», a-t-elle commenté, soulignant ne «pas penser qu'il y aura trop de traumatisme dans la cité», celle de «derrière les murs de Monseigneur» à Villiers, cible principale des policiers. «J'espère que les habitants comprendront que nous sommes là pour rétablir l'ordre et la paix», a-t-elle ajouté