A Doha, les pays arabes divisés sur Gaza, unis dans le soutien à El-Béchir
Les pays de la Ligue arabe ont peiné à afficher leur unité, ce samedi à Doha, lors d'une réunion préparatoire à leur sommet annuel, prévu lundi. L'Egypte, pays moteur de la ligue et poids lourd de la région, a notamment fait savoir que ni son président Hosni Moubarak, ni son ministre des affaires étrangères ne participeraient au sommet. L'Egypte reproche notamment au Qatar des prises de position jugées "anti-égyptiennes" durant la guerre de Gaza.
Le Qatar et la Syrie appuient les islamistes du Hamas qui contrôlent Gaza, tandis que l'Egypte et l'Arabie saoudite soutiennet le Fath de Mahmoud Abbas. Le sommet doit notamment se prononcer lundi sur l'avenir du plan de paix arabe, qui propose depuis 2002 à Israël une normalisation des rapports en échange, principalement, de son retrait des territoires arabes occupés en 1967.
Israël a relevé des "aspects positifs" dans ce plan, sans toutefois se prononcer sur une éventuelle acceptation. Les pays arabes devraient adopter une résolution précisant que ce plan "qui est aujourd'hui sur la table ne le sera pas pour longtemps".
SOUTIEN UNANIME AU PRÉSIDENT SOUDANAIS
Les pays arabes ont en revanche exprimé leur solidarité de manière unanime avec Omar El-Béchir, le président soudanais sous le coup d'un mandat de la Cour pénale internationale depuis le 4 mars pour "crimes de guerre" et "crimes contre l'humanité". Dans un projet de résolution qui devrait être soumis au vote lundi, les pays arabes demandent à la Cour pénale internationale l'annulation du mandat, et invitent "tous les pays arabes" à ne pas se conformer aux mesures visant Omar El-Béchir.
Le président soudanais laisse planer l'incertitude sur son éventuelle participation au sommet. S'il risque théoriquement d'être arrêté s'il quitte le Soudan, il n'a pas hésité à se rendre en Egypte, en Libye et en Erythrée en mars. Aucun de ces pays, comme la plupart des pays de la Ligue arabe, n'ont ratifié le traité de Rome qui a institué la Cour pénale internationale.
Les autorités soudanaises disent toutefois craindre un piège, notamment parce que le président soudanais devrait emprunter l'espace aérien international pour se rendre à Doha.
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