Un mois de prison pour le fondateur de Tribu Ka
Il est notamment reconnu coupable de "contestation de crime contre l'humanité" après des propos antisémites diffusés sur son site Internet.
Kemi Seba, de son vrai nom Stellio Capochichi, âgé de 25 ans, a aussitôt annoncé son intention de faire appel.
- le 30/11/2007 - 16h26
Kemi Seba, fondateur du groupuscule noir ultra-radical Tribu Ka, a été condamné vendredi à un mois de prison ferme et deux ans d'inéligibilité par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir diffusé des propos antisémites sur son site internet. En août 2006, il avait en effet affirmé que les institutions internationales tels la Banque Mondiale, le FMI ou l'Organisation mondiale de la Santé étaient "tenues par les sionistes" qu'il accusait d'imposer "à l'Afrique et à sa diaspora" des conditions de vie "excrémentielles", estimant que comparé à cela "le camp de concentration d'Auschwitz peut paraître comme un paradis sur terre".
Lors de l'audience, Kemi Seba, de son vrai nom Stellio Capochichi, âgé de 25 ans, avait défendu ses thèses en multipliant les références à l'histoire, assurant que ce n'était "pas du racisme de déclarer des vérités". "Kemi Seba est à l'histoire ce que le docteur Petiot était à la médecine : un tortionnaire", avait alors répondu l'avocat de la Licra, partie civile, Me Christian Charrière-Bournazel. Le parquet avait requis 5 mois de prison ferme, fait très rare en matière de diffamation. La 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris a reconnu le prévenu coupable de "diffamation", "provocation à la discrimination raciale", "injure" et "contestation de crime contre l'humanité".
Candidat à Sarcelles
Au prononcé du jugement, Kemi Seba, crâne rasé et barbe noire, a crié qu'il ferait appel de cette décision, avertissant que tout cela "n'était que le début". Une vingtaine de ses sympathisants ont alors bruyamment manifesté leur mécontentement. L'appel étant suspensif, Kemi Seba devrait pouvoir se présenter aux élections municipales de mars 2008 à Sarcelles, dans le Val-d'Oise, comme il a dit vouloir le faire.
Le tribunal a également condamné Kemi Seba à verser un euro de dommages et intérêts aux six associations parties civiles au procès, telles SOS Racisme et l'Union des étudiants juifs de France, ainsi qu'entre 500 et 1000 euros à chacune d'entre elles au titre des frais de justice. En juillet 2006, le conseil des ministres avait dissout la Tribu Ka à la suite d'incidents à caractère antisémite qui avaient éclaté deux mois plus tôt à Paris lors d'une manifestation du groupuscule au coeur du quartier juif, rue des Rosiers.
Source : Antisémitisme : Un mois de prison pour le fondateur de Tribu Ka - France