La mère de Boubacar, l'un des acteurs du film de Laurent Cantet Entre les murs , Palme d'or à Cannes, était sans papiers . Déjà très émue d'avoir vu son fils monter les marches sur la Croisette, Aïssata Bah est désormais une mère soulagée. Mercredi matin, cette femme d'origine malienne a reçu un récépissé de titre de séjour dans l'attente de la délivrance d'un titre "de parent d'enfant français". Le tout assorti d'une autorisation de travail.

"Un fils récompensé à Cannes le dimanche et des papiers le mercredi. C'est une semaine extraordinaire pour cette mère de famille", explique au point.fr Nathalie Boissonnet, la référente du Réseau éducation sans frontières (RESF) au collège Dolto qui s'est chargée de son dossier. Et d'expliquer : "Aïssata Bah est très touchée, elle ne souhaite pas s'exprimer pour le moment."

Laurent Cantet, parrain d'Aïssata

Arrivée en France en 2003 avec son fils, cette mère de famille était en situation irrégulière tandis que son enfant, âgé de 16 ans, et son mari ont la nationalité française. Boubacar est né sur le territoire français et son père a obtenu automatiquement la nationalité française comme tous les Maliens nés avant l'indépendance du pays.

Néanmoins, cette régularisation n'a pas de lien avec le succès du film, qui met en scène le quotidien d'une classe de 3e du collège Françoise Dolto, dans le 20e arrondissement de Paris. "Cet entretien est la conséquence directe du dossier qui a été déposé en novembre 2007 en vue de sa régularisation", précisait mardi au point.fr Nathalie Boissonnet. Même si cette régularisation n'est pas un "effet Palme d'or", le parrain du dossier d'Aïssata Bah n'est autre que le réalisateur du film Laurent Cantet, qui est aussi un militant de RESF.