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Trois jeunes agressés à la sortie d'un lycée parisien
NOUVELOBS.COM | 13.01.2009 | 14:14
Français d'origine maghrébine, ils ont été agressés à la sortie du lycée Janson-de-Sailly à Paris, lors d'une distribution de tracts par sept militants qui appartiendraient à la Ligue de défense juive.
Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris après l'agression jeudi de trois jeunes Français d'origine maghrébine, à la sortie du lycée Janson-de-Sailly (XVIe arrondissement), a-t-on appris mardi 13 janvier.
De source judiciaire, on indique qu'un lycéen de Janson-de-Sailly et deux jeunes présents devant ce lycée ont été agressés jeudi, lors d'une distribution de tracts, et légèrement blessés.
L'enquête "n'a pour l'instant rien donné"
Selon l'association d'Aide aux victimes des injustices (AVI), ces jeunes "ont été victimes d'une agression raciste" jeudi vers 16h30 "par sept militants de la LDJ" (Ligue de Défense Juive) qui distribuaient des tracts. Ils ont été conduits à l'Hôtel Dieu pour y recevoir des soins et sont arrêtés jusqu'au 17 janvier, selon l'association.
Plusieurs plaintes ont été déposées à l'issue de cette agression, a-t-on ajouté de même source.
Le parquet a "ouvert immédiatement une enquête préliminaire qui est en cours mais n'a pour l'instant rien donné", a-t-on ajouté de source judiciaire.
Selon une porte-parole du rectorat, interrogée par l'AFP, le lycée a porté plainte pour "tentative d'intrusion" alors que les familles ont déposé plainte pour "agression" après les violences dont ont été victimes leurs enfants.
Sami, 15 ans, élève de seconde, et Moez, 17 ans, élève de terminale, sont deux des trois victimes.
Moez a confirmé à l'AFP l'agression dont il a été l'objet, pour avoir simplement, dit-il, "refusé le tract" qui lui était tendu.
Deux poids deux mesures
L'AVI, par la voix de son président Rachid Nekkaz s'est insurgé contre "une inégalité de traitement marquante selon qu'on a affaire à des agressions contre des personnes d'origine maghrébine ou des juifs".
"Les agissements antisémites, et nous les condamnons fermement, sont immédiatement dénoncés publiquement par les autorités. Or ce n'est pas le cas lorsqu'il s'agit de maghrébins", a affirmé à l'AFP Rachid Nekkaz. Selon lui, malgré "cinq fax adressés lundi au ministère de l'Intérieur et des contacts téléphoniques avec le cabinet de la ministre" il n'a pu obtenir "la moindre condamnation publique des faits révélés qui remontent à cinq jours".
Au ministère de l'Intérieur, on a précisé mardi que Rachid Nekkaz s'est entretenu "longuement au téléphone" lundi soir "avec un membre du cabinet" de Michèle Alliot-Marie.
On ajoute que celle-ci "a dénoncé ces dernières heures" les actes à caractère antisémite ou racistes, "sans tous les citer" mais "en ayant à l'esprit" les faits dénoncés par Rachid Nekkaz.
Samy Ghozlan, le président du Bureau national de vigilance contre l'antisemitisme (BNVCA), qui a dénombré "62 actes antisémites dans toute la France" depuis le début des événements au Proche-Orient, a condamné "fermement l'agression dont ces deux jeunes gens ont été victimes".
La Ligue de défense juive n'a pu être jointe.