Un autre article qui ne joue pas en faveur de l'usurpateur
Ouattara arrache la signature à Gbagbo, sanctionne des ambassadeurs
En tant que nouveau président élu et reconnu par l’ensemble de la communauté internationale, Alassane Ouattara a décidé de mettre à profit cette reconnaissance mondiale dans sa bataille pour anéantir la résistance que Gbagbo, son adversaire du second tour, veut lui opposer. Ainsi, le Président Ouattara a écrit il y a quelques jours à la Bceao pour demander à la Banque centrale de suspendre tout décaissement ordonné par Laurent Gbagbo qui, après le 28 novembre n’est plus légitimement fondé à agir au nom de la Côte d’Ivoire. En fait le Trésor public ivoirien détient un compte auprès de la Banque centrale auquel l’Etat se réfère pour ses transactions financières importantes. C’est un découvert qui permet à l’Etat de disposer de liquidité afin de faire face à ses engagements financiers. Tous les Etats membres de la Bceao fonctionnent de la même manière.
Sachant que l’argent est le nerf de la guerre sans lequel aucun Etat ne peut rien entreprendre, le Président Ouattara a écrit à la Bceao afin que cette Institution commune n’honore plus les décaissements ordonnés par Gbagbo. Et selon nos sources, la Banque centrale aurait répondu à Ouattara pour lui signifier qu’il accepte de suspendre ces décaissements à l’ordre de Gbagbo.
En effet le 5 décembre dernier, le président Alassane Ouattara a adressé au Gouverneur de la Bceao un courrier dont la teneur suit : » En attendant des instructions plus précises sur les modalités de fonctionnement des comptes publics ivoiriens ouverts dans les livres de la Bceao, je vous demande d’instruire nos services d’avoir à soumettre à l’approbation préalable du Premier ministre de Côte d’Ivoire M. Soro Kigbafori Guillaume tout mouvement interne ou en direction de l’extérieur effectué sur les comptes du Trésor public et de ses démembrements ainsi que sur ceux des entreprises financières à participation publique « .
Il faut donc s’attendre à ce que d’ici quelques jours, le régime Fpi éprouve de réelles difficultés à faire face à ses obligations financières. Ce d’autant plus que, selon nos sources, le Président de la République ne se serait pas limité à la Bceao. Tous les autres guichets auxquels la Côte d’Ivoire s’approvisionne ont été fermés momentanément. Il en va ainsi de la Banque de France, de la Bad, du Fmi, de la Banque mondiale, etc. Mais aussi de toutes les structures financières regroupées au sein de l’association des banques et établissements financiers de Côte d’Ivoire.
Des ambassadeurs militants sanctionnés
La seconde mesure importante arrêtée par le Président de la République est le rappel à Abidjan de tous les ambassadeurs que compte la Côte d’Ivoire à l’étranger. Tous doivent recevoir les directives des nouvelles autorités. Le président Alassane Ouattara a également adressé des courriers officiels le 07 décembre à des chefs d’Etat pour mettre fin aux fonctions de plusieurs diplomates ivoiriens à l’étranger.
Au Secrétaire général de l’Onu Banki Moon, le président écrit ceci : » Excellence monsieur le Secrétaire général de l’Onu, à la lumière de la situation qui prévaut en Côte d’Ivoire, j’ai décidé de retirer à M. Alcide Djédjé, représentant permanent de la Côte d’Ivoire auprès des Nations Unies ma confiance.
Aussi ai-je l’honneur de vous prier de ne tenir à compter de ce jour aucun compte des engagements que celui-ci pourrait être amené à prendre ni de donner crédit à ce qu’il pourrait déclarer en mon nom ou au nom de la République de Côte d’Ivoire et des Institutions.
Dans le même temps, je procède à la nomination de son successeur » écrit le président Alassane. Qui dans le même élan a adressé un courrier similaire à M. Manuel Barosso (Union européenne) et au Roi Albert II de Belgique pour mettre fin aux fonctions de la diplomate Marie Gossé, ambassadeur auprès du Royaume de Belgique et de l’Union européenne. Un autre courrier adressé à Nicolas Sarkozy pour également mettre fin aux fonctions de Pierre Kipré en sa qualité d’ambassadeur à Paris. En outre des courriers similaires ont été adressé au président Barack Obama et au Premier ministre David Cameron d’Angleterre pour mettre respectivement fin aux fonctions de Koffi Yao Charles (Etats-Unis) et Djangoné Bi (Angleterre).
Au Golf hôtel d’Abidjan où il a établi temporairement ses quartiers, le Président Ouattara continue d’enregistrer des ralliements de taille. De hautes personnalités civiles et militaires, tout grade confondus se rendent à l’hôtel du Golf dans la plus grande discrétion, souvent nuitamment, pour faire allégeance à Alassane Ouattara.
Fait important à souligner, parmi ces visiteurs nocturnes de Ouattara se trouvent des barons de l’ex-régime. Ils ne vont pas tous dans l’intention de solliciter un poste au sommet de l’administration publique mais pour chercher protection auprès du nouveau président élu. Progressivement le président de la République est en train de retrouver l’impérium, la plénitude de ses prérogatives de numéro un de l’Etat ivoirien.
Akwaba Saint Clair
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La fuite pour Gbagbo ?
Combien de temps va encore durer la situation inédite que connait la Côte d’Ivoire depuis la proclamation des résultats du second tour de la présidentielle du 28 novembre dernier ?
C’est la question que nombre d’Ivoiriens se posent depuis peu et qui trouve sa réponse dans le comportement du couple Gbagbo. Alors qu’il a décidé de rester sourd aux appels à la raison de la communauté nationale et internationale, Laurent Koudou Gbagbo qui a formé son gouvernement après sa prestation de serment serait en train de faire ses valises avec son épouse pour la capitale du Bénin (Cotonou) selon une source très proche du palais présidentiel.
Signalons que depuis le déclenchement de cette crise ( ?) à l’heure du couvre-feu, ce sont des cargos de la garde républicaine qui embarquent plusieurs valises, des tableaux de décorations et plusieurs objets précieux vers l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny où un avion spécial attend pour joindre la capitale du Bénin. Laurent Gbagbo et sa famille qui subissent de très fortes pressions de la part de la communauté internationale et bientôt des Ivoiriens se préparent à la fuite.
Selon une source crédible, Simone Ehivet Gbagbo entre le 30 novembre et le 02 décembre dernier a fait expédier déjà 75 millions de dollars américain soit 37 milliards 500 millions de F CFA en Angola un pays très proche de Laurent Gbagbo et de son clan. Ainsi, malgré la défiance et les actes d’insubordination, Laurent Gbagbo a finalement intégré que le combat de David contre Goliath ne saurait avoir lieu.
Patrice Yao
Le Nouveau Réveil – N°2691 – mercredi 8 décembre 2010