Publié le 02/03/2009 à 08:10 - Modifié le 02/03/2009 à 17:18 Le Point.fr
2,8 milliards de dollars pour la reconstruction de Gaza
lepoint.fr (avec agence)
Lors du sommet de Charm el-Cheikh, la communauté internationale va lancer un appel en faveur d'une relance urgente du processus de paix israélo-palestinien © IBRAHEEM ABU MUSTAFA / X01833
Le roi Abdallah offre un milliard de dollars pour la reconstruction de Gaza
Lundi 19 janvier 2009
Les 22 membres de la Ligue arabe sont réunis au Qatar pour discuter des moyens de financer la reconstruction de Gaza. Dès l'ouverture du sommet, le roi d'Arabie saoudite a annoncé que son pays y consacrerait un milliard de dollars.
Nicolas Sarkozy a coprésidé, dimanche avec Hosni Moubarak (à droite), le sommet de Charm el-Cheikh, où il a évoqué la perspective d'une «grande conférence permettant de jeter les bases d'une paix durable». Crédits photo : AFP
Reconstruire Gaza et aider l'économie palestinienne : la communauté internationale se réunit depuis lundi matin, six semaines après l'opération militaire israélienne baptisée Plomb durci. Le sommet coorganisé par l'Égypte et la Norvège, et parrainé par l'ONU, l'Union européenne, la France, l'Italie et la Ligue arabe, se déroule à Charm el-Cheikh en Égypte et réunit 75 délégations du monde entier. "Le soutien à l'économie palestinienne et l'amélioration des conditions de vie des Palestiniens ne devraient pas se substituer à la finalité du processus de paix qui doit être un règlement basé sur deux États", Israël et la Palestine, a déclaré en ouverture Hosni Moubarak.
La conférence se tient sur fond de regain de tension autour de Gaza, d'où des roquettes ont encore été tirées dimanche vers le sud d'Israël. Le Premier ministre israélien sortant Ehoud Olmert a menacé d'une riposte "sévère". Le plan prévoit 1,3 milliard de dollars en 2009-2010 pour la reconstruction et le redémarrage de l'économie et 1,5 milliard pour combler le déficit prévu dans l'exercice en cours du budget de l'Autorité palestinienne, dont la moitié est consacrée à Gaza, bien que Mahmoud Abbas n'exerce aucun contrôle sur ce territoire tombé mi-2007 aux mains des islamistes du Hamas. "Un simple retour au statu quo ante ne suffira pas. Nous devons mettre Gaza sur le chemin vers la prospérité durable et le bien-être et créer un environnement permettant à l'économie de s'épanouir et aux gens de vivre dignement", a déclaré le Premier ministre palestinien Salam Fayyad en présentant le plan.
Le Hamas ne veut pas être contourné
Selon M. Fayyad, la levée du blocus israélien imposé à Gaza est "la condition essentielle" pour une mise en oeuvre réussie du plan. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a lui aussi insisté sur ce point. Nicolas Sarkozy a également souligné dans son allocution la nécessité de redynamiser le processus de paix. "Je souhaite la tenue dès ce printemps, en Europe, d'un sommet de relance de la paix dans ses trois volets. Il faut encourager les parties à fixer un calendrier aboutissant avant la fin de cette année à la signature d'un accord et à la création d'un État palestinien viable, démocratique, moderne, vivant aux côtés d'Israël", a rappelé le président français. Hillary Clinton, qui doit annoncer une assistance de 900 millions de dollars, a, quant à elle, insisté sur le fait que l'aide américaine à Gaza ne saurait être dissociée du processus de paix. "En accordant une aide humanitaire à Gaza, nous cherchons aussi à promouvoir les conditions dans lesquelles un État palestinien pourra aboutir", a martelé la secrétaire d'État américaine.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a pour sa part averti : "Les efforts de reconstruction et de développement resteront insuffisants, impuissants et menacés en l'absence d'un règlement politique." Il a appelé la communauté internationale, notamment le président américain Barack Obama, à agir pour sauver le processus de paix au moment où Israël s'apprête à se doter du cabinet le plus à droite de son histoire . Dans un communiqué, le Hamas a, lui, rejeté "toute exploitation politique" de l'aide, affirmant que les donateurs iraient "dans la mauvaise direction" en essayant de le contourner.
L'Union européenne a indiqué qu'elle s'engagerait à verser 554 millions de dollars aux Palestiniens en 2009. De leur côté, les monarchies du Golfe emmenées par l'Arabie saoudite ont promis le versement de 1,65 milliard de dollars. Pour sa part, le Premier ministre italien Silvio Berlusconi a promis 100 millions de dollars sur quatre ans. Une réunion du Quartette pour le Proche-Orient (ONU, UE, USA et Russie), qui oeuvre pour la création d'un État palestinien aux côtés d'Israël, a débuté en marge de la conférence. L'offensive israélienne, qui a fait plus de 1.300 morts, a pris fin le 18 janvier, mais les tractations en vue d'une trêve durable entre le Hamas et Israël sous les auspices de l'Égypte n'ont toujours pas abouti.