Je vais essayer de donner mon petit point de vue sur cette question :
Selon vous quelles sont les stratégies identitaires qu'il faut promouvoir dans le contexte de l'immigration pour sauver la culture soninkée de toute "agression" extérieure ?
Je crois qu’il est d’abord important de faire un petit constat. Nous sommes un peuple qui a toujours émigré vers des contrées lointaines depuis des siècles. Et cela a bien sûr un impact sur la préservation de notre culture qui est menacée de partout. L’histoire n’a pas fait de cadeau non plus à notre peuple quand on considère ce peuple Soninké partagé entre plusieurs nations indépendantes après la colonisation. Aujourd’hui, avec la mondialisation, l’heure est grave et il est plus que temps que nous les Soninko, nous nous mobilisons pour la sauvegarde de notre identité culturelle au risque de finir phagocyté. Car, comme on dit bien en soninké : "xobe n gana giri sere sou ni i kite n bipi i ma ya fouto ", donc, si ce n’est pas nous-même qui faisons ce travail, qui le fera à notre place ?
Pour aller droit au but, je pense que la première des choses dans la préservation d’une identité culturelle, c’est la langue. La langue, notre chère langue Soninké est pour moi comme le bois qui fait que le feu ne s’éteigne pas. Voilà que nous réagissons tous dans ce Forum en français, c’est parce que nous avons tous été à l’école pour apprendre le Français. Nous aurions aimé faire tous nos commentaires en Soninké, mais, hélas, tout le monde n’est pas alphabétisé en Soninké, il n’existe pas de structures " officielles " régissant les règles grammaticales en Soninké, d’écoles en Soninké dignes de ce nom, etc, j’en passe. JE crois qu’il faut que nous les Soninko fassions tout pour enfin codifier une bonne fois pour toute la langue Soninké, terminer enfin son harmonisation complète et universelle. Une seule " langue écrite " utilisée partout dans le monde avec des écoles "root" pouvant former des formateurs qui à leurs tours pourront contribué à la formation de milliers d’autres personnes.
Dans les familles, surtout celles établies à l’étranger ou dans les grandes agglomérations, l’usage de la langue Soninké doit être de rigueur à la maison ; les parents doivent s’adresser à leurs enfants dès le bas âge en Soninké et exiger d’eux des réponses en Soninké.
Par ailleurs, J’insiste aussi sur l’éducation et l’inculcation des bonnes valeurs. L’education, les bonnes mœurs, tout ça fait partie du " Soninkaaxu ". Il faut aussi une bonne instruction pour tous les enfants afin de lutter contre l’analphabétisme.
Il faut aussi un engagement politique notamment de la part de jeunes. Force est de constater la rareté d’hommes politiques à tous les niveaux dans des pays comme le Sénégal. Si les Soninké avaient des hommes politiques très bien placés dans l’état, ces derniers auraient pu, avec leur influence, faire en sorte que le Soninké soit, par exemple, mieux représenté dans les médias nationaux.
Il y en a surement d’autres idées, mais je suis fatigué et je voulais tenir ma promesse.