Bonsoir Manta !
À la base, ce terme s’appliquait aux komo qui avaient un statut et des devoirs particuliers au sein de la société : ils ne pouvaient ni être vendus, ni être traités de la même façon que les autres komo. Ils avaient ce privilége parce qu'ils étaient généralement nés dans la concession de leurs maîtres et avaient grandi avec leurs propres enfants. Selon Monique Chastanet, certains jonkurunko pouvaient même être chefs de village, comme à Gandé et à Golmi, dans la Gadiaga. Elle ajoute que : " ils gardent, en effet, leurs patronymes, une filiation patrilinéaire et des droits sur leur descendance, ainsi que les nobles et les gens du métier. Ils dépendent collectivement, et non individuellement comme les autres komo, d'une famille hooro pour laquelle ils effectuent certains services, tels que la perception des redevances foncières et autre missions de confiance." En dépit de tous ces privilèges, les hooro n'acceptaient et n'acceptent toujours pas de se marier avec eux, car les considérant toujours des komo, malgré leur statut particulier.
Mais aujourd’hui le terme semble évoluer. Nombreux sont des komo qui se réclament, à tort ou à raison, de ce groupe pour se revaloriser sans doute.
-M. CHASTANET, « Famines, subsistances et enjeux socio-politiques dans les traditions historiques : exemples soninkés (Sénégal, Mauritanie, Mali) », Entre la parole et l’écrit. Contributions à l’histoire de l’Afrique en hommage à Claude-Hélène Perrot, Paris, Karthala, 2008, p. 91-92.Voilà, je ne fais que répondre objectivement à ta question. Pour plus d'informations, lire les références suivantes :
- M. CHASTANET, « De la traite à la conquête coloniale dans le haut Sénégal : l’État du Gajaaga de 1818 à 1858 », Contributions à l’histoire du Sénégal, Cahiers du CRA, n° 5, octobre 1987, p. 89.
-A. BATHILY, Les portes de l'or. Le royaume de Galam (Sénégal) de l'ère musulmane au temps des nègriers (VIIIe-XVIIIe siècles), Paris, l'harmattan, 1989, p. 226-227.
Bien à toi.