Salam
c'est trés enrichissant de connaitre cette histoire!!!!
salam a touts le soninkra
A propos du film Sia
Sia cest le titre dun film déjà populaire au Mali et en Afrique de lOuest. Cette uvre cinématographique est une réalisation du Burkinabé Sotigui KOUYATE (dont les origines se trouvent à Niamadila Kita). Je sais que le moi est haïssable, mais pour moi, le spectacle est de très mauvais goût. Car tous ceux qui connaissent tant soit peu lhistoire du Ouagadou et de notre pays doivent avoir été surpris et surtout déçus par la manière dont les faits ont été interprétés.
Dans le film de Sotigui, la jeune fille destinée au sacrifice était violée par les grands prêtres du serpent. Bien quil sagisse dune légende, cette version est difficilement acceptable pour plusieurs raisons. Dès notre jeune âge, loccasion nous a été donnée découter les récits, mythes et légendes de la patrie des Kakolo et du pays soninké. Nulle part, nous navons entendu une histoire de viol autour de la légende de Bida. Ensuite tout le monde le sait, lanimisme, notre religion ancestrale commune nadmettait pas certains comportements de la part de ses adeptes. Le prêtre fétichiste se devait dêtre vertueux, sinon ses idoles se retournaient contre lui. Lanimiste était surtout reconnu par sa droiture et sa loyauté.
Si notre ancienne religion imposait souvent des sacrifices humains, elle rejetait par contre le mensonge, la duplicité, légoïsme sordide (niengoya dialan) et aussi les basses actions comme le viol. Mais pourquoi donc, avant darroser ses fétiches, le grand maître napprochait il pas ses femmes ? Et si cétait le cas, il procédait à une véritable opération de purification ? Ce nétait pas un hasard si le culte de Bida exigeait le sacrifice dune jeune fille vierge. Il ne fallait pas offrir au Dieu serpent quelque chose dimpur (une fille ayant connu lhomme). Aussi allons nous nous arrêter là. Mais disons-le net. Lislam nous impose maintenant les mêmes principes que ceux qui constituaient des obligations pour lanimiste. Et si nous, musulmans daujourdhui, nous nous comportions aussi bien que nos aïeux idolâtres dhier, lislam se serait plus consolidé.
Mais que signifie Bida ?
Ce mot veut dire boa dans la langue des Sarakholé. Le mythe du serpent a existé chez plusieurs peuples de la savane, dans le passé. En milieu bamanan, ce python se nommait Saba minignamba. Pour les Maninka, c était Dougoulamini sadian, grand serpent enlaçant lunivers. Les Foula, de leur côté rendaient le culte à un autre appelé Thianaba.
Comment la légende présente t-elle Bida ?
Cétait le génie protecteur du peuple soninké. Il était à la base de la prospérité, de lextrême richesse du Ghana. En retour, Bida réclamait un sacrifice humain tous les ans, disent certains. Pour dautres, il exigeait cela tous les sept ans sept mois, sept jours. Le choix se portait toujours sur une jeune fille vierge, dune rare beauté, si possible, la plus belle de lempire. Exceptées les familles impériales des Wagué (Touré, Fiané, Khouma, Cissé, Bérété), tous les autres clans étaient soumis à cette dure épreuve. Mais pourquoi les enfants de Mama Dinga étaient-ils épargnés ? Simplement parce que Bida, selon la légende nétait pas un serpent ordinaire. Il était le yila ou yilé (en soninké), le môgôma yèlèma (en bamanankan) donc lavatar dun frère de Maghan Diabé CISSE (métamorphosé en boa).
Bida était donc un fils du patriarche soninké Dinga. Pour mieux faire comprendre, faisons remarquer que certains grands chasseurs, soma, hommes riches ont souvent des rejetons anormaux, des monstres moitié- homme, moitié serpent. Ces créatures, dit-on sont la source de leur puissance, leur richesse ou prestige. Bida était tout cela. Il assurait à la fois la prospérité, la sécurité, la longévité et tout lavenir du Ghana, daprès la légende. Bida était un frère de Diabé CISSE, avons-nous souligné plus haut. Son vrai nom était Tokha CISSE. Il était le Dieu de la fécondité. Grâce aux sacrifices, il faisait tomber le bonheur. De grosses pluies génératrices de riches cultures, donc dabondance, sabattaient sur lempire. Lor tombait en plus, selon la légende avec les eaux de pluies, arrosant toutes les régions du pays.
Le contrat entre Diabé CISSE et son frère Bida.
Nous savons que la migration conduite par Dinga sarrêta au Diafounou (Yélimane) et quil narrivera pas au Ouagadou. Il mourut près de la mare de Diokha. A sa mort, son benjamin Diabé CISSE fut élu chef au détriment de son aîné Térékhiné Sokhona. Celui-ci abandonna la troupe et alla sinstaller ailleurs. Quand il arriva au Ouagadou, Maghan DIABE était suivi de quarante quatre clans, des autres enfants de Dinga. Il avait avec lui trois cents clans desclaves. Les hyènes (Diaba et Diatourou) et Kardigué, animaux sacrés de Mama DINGA les conduisirent au puits où vivait Bida. Ils exigèrent en retour aux migrants un sacrifice de poulains.
Les voyageurs sinstallèrent au refuge du python. Un contrat passa entre eux et le serpent- génie. Ce dernier sengagea à protéger lempire en lui assurant une prospérité éternelle. Diabé et ses compagnons consentirent à ladorer en lui faisant des sacrifices humains. Cest pour cela que les empereurs du Ouagadou étaient connus sous le nom de Kangué Maghan (roi de lor). Les femmes, les hommes et même les chevaux de lécurie royale du Tounka Kanissa se paraient dor. Au Ouagadou, il y avait une bien curieuse coutume. Elle consistait pour les hommes à se tresser les cheveux. Ils enlevaient par contre la barbe. Quant aux femmes, elles se rasaient complètement la tête. Le frère de Diabé Térékhiné sokhona « portait des anneaux aux chevilles, des bagues, des bracelets, des boucles doreilles ».
Le choix porté sur Sia.
Quand cette année là, le choix se porta sur la belle Sia YATTABARE ce fut la consternation. Cette fille était aimée de tous. Le jeune homme à qui elle était promise ladorait plus que tout. Deux fois déjà, ses précédentes fiancées avaient été choisies pour être immolées. Deux fois, il avait accepté la décision des anciens. Devait- il être le seul à payer un si lourd tribut ? Garçon taciturne, Mamoudou séfédoukhôté (le taciturne) était aussi très brave et navait peur de rien (Siriyankhôté). Quand il apprit le verdict des sages il garda comme dhabitude son calme et prit une ferme décision. Sans lébruiter, il se décida à lappliquer. Son père et le forgeron de son clan lapprouvèrent.
Lartisan se mit aussitôt au travail et fabriqua pour « Séfédoukhôté » un sabre et une lance. Le jeune homme fut lavé dans leau de plusieurs canaris. Cétait pour le préserver des maléfices du monstre. Déjà partout dans lempire, chacun sapprêtait pour le jour du grand rassemblement. Une chanson passait en sourdine dune bouche à lautre. Cétait lhymne dédié à la grandeur du Ouagadou. « kouraba gnani, kouraba gnani, kouraba. Ouagadou di kota gnani kouraba » (Aujourdhui, cest un jour exceptionnel. Cest le jour du Ouagadou. Car chacun a son jour. Celui-ci est consacré au destin du Ouagadou » (à suivre)
Kagoro Doumbé
http://http://www.maliweb.net/category.php?NID=23938
Soninke renme an xanne safa , tuwan-balaxu komo kacce na kuti bakka an xanne ŋa,
Marenme an xanne safa an da ke danbi sire namaxa daga sanku.
Salam
c'est trés enrichissant de connaitre cette histoire!!!!