Félicitations, Marigatta, pour cet article objectif.
Bawague, concernant les pays musulmans, en tout cas considérés comme musulmans comme le Sénégal, ils sont les premiers à faire de l'usure, à spéculer, en + avec des taux à 2 chiffres.
Ce que tout musulman doit savoir, c'est que le fait même d'emprunter de l'argent à la banque pour s'acheter une maison, une voiture, une télé avec un taux d'intérêt est considéré comme de l'usure et donc interdit.
Car, ce que ces banques occidentales font, c'est faire du bénéfice sur de l'argent. C'est ce qui est haram. Et, en tant qu'emprunteur, on participe aussi à ce système.
Alors que la finance islamique, elle, consiste à faire des bénéfices sur les biens qu'on achète et non sur de l'argent qu'on prête aux consommateurs.
Ainsi, si vous avez besoin d'une voiture, d'une maison, etc..., et que vous n'avez pas les moyens de vous la payer, la banque islamique achète le bien pour vous, puis vous le revend avec un bénéfice qu'elle va en tirer. Si vous avez un apport à fournir, vous le faites, et le reste est étalé sur une période que vous déterminerez avec votre banque.
Ainsi, il n'y a pas d'usure dans ce type de transaction.
Mais, malheureusement, ce système n'intéresse pas les banques de nos pays qui se disent musulmans, car, elles sont toutes aveuglées par le profit.
Aujourd'hui si l'on voit les banques des pays comme la France, la Grande Bretagne qui s'intéressent à la finance islamique, ce n'est pas pour rien. En effet, elles ont bien réalisé que leur système bâtard qui consiste à générer de l'argent avec de l'argent est en partie responsable de cette crise qu'on vit en ce moment.
C'est aussi l'occasion pour elles de se tourner enfin vers ces consommateurs musulmans réticents à contracter des prêts.
Des français non musulmans ont même écrit des livres faisant l'éloge de la finance islamique.
Maintenant, ce sont les universités qui se lancent à l'enseignement de la finance islamique : Université Paris-Dauphine : Finance Islamique . Et j'apprends que les assurances AGF-ALLIANZ ont lancé un projet d'assurance-vie hallal.
Je trouve que cet autre article est super intéressant pour mieux comprendre le fonctionnement de la finance islamique :
Le point de vue de Mohammed Benali
La vente à termePour comprendre le système des banques islamiques, il faut d'abord parler de « la vente à terme » : Tu as besoin d'une maison ; elle vaut 10000 euros. Je te l'achète et tu me rembourseras en 20 ans la somme de 13000 euros. On se met d'accord sur un prix. Ce n'est pas un prêt à intérêt ; on ne prête pas à taux fixe. C'est du commerce. Prêter à intérêt consiste à miser sur l'avenir. Ce n'est pas la même situation que dans le cas des banques islamiques où l'on se met d'accord sur un prix. Dans les banques, le taux change et je ne sais pas combien j'aurai payé dans 15 ans. En revanche, dans les banques islamiques, la maison est achetée par la banque et revendue avec un bénéfice. Ils n'ont pas besoin d'hypothèque puisqu'ils possèdent la maison en garantie.
On ne vend pas l'argentDans le système occidental, la banque donne l'argent et le notaire donne les papiers de la maison en garantie. La banque n'achète rien et ne vend rien. Dans le système islamique, c'est la banque qui achète. Elle revend avec un bénéfice ! C'est du commerce. Ce bénéfice à percevoir est étalé sur 20 ans. Quand une banque, dans le système occidental, apporte de l'argent, elle fait du bénéfice sur l'argent. On ne vend pas l'argent ; on vend un bien. L'interdiction de l'islam c'est de vendre ou d'acheter l'argent. Mais on peut faire du commerce : vendre un bien et faire un bénéfice sur la vente.
La participation ou le partenariaPour comprendre les banques islamiques, il faut aussi parler de « la participation » : Quelqu'un a un projet; il fait un plan de financement. Il crée une structure juridique et il lui faut 150 000 euros. Il n'a que 40% du financement ; la banque islamique apporte 60%. On appelle cela « participation » ou « partenariat ». Là, le risque est pris. Quand on crée une société, on fait des parts ; sur cent parts, la banque en possède 60. La banque islamique garde les parts dans la société. Elle reste propriétaire des parts de la société juridique. Les banques islamiques font de l'argent comme les autres mais elles ont rusé pour éviter le système des intérêts. En Arabie Saoudite,100% des sociétés sont financées par des banques islamiques.
L'intérêt d'une banque islamique, pour un musulman, c'est de pouvoir emprunter de l'argent sans intérêt et ainsi de respecter la sharia.
Les comptes d'épargne à participationParlons enfin des « comptes d'épargne » : les banques islamiques ne font pas de comptes d'épargne. Ils font des comptes d'épargne à participation. Ils t'incitent à participer sur un projet. On prend ton argent pour l'investir. A la fin de l'année la banque te présente le bilan de la société. Ce sont des « actions » : elles sont permises dans le système islamique. Mais on a l'assurance qu'elles ne sont pas investies dans l'armement ou dans une entreprise dont la finalité est immorale. On est associé à un projet dont on ne sait s'il va ou non me rapporter quelque chose.
Les banques n'ouvrent pas de compte d'épargne. Ils font des Comptes Courants. Tu reprends ce que tu as déposé. La banque prend des hypothèques pour garantir l'argent déposé. Je prends un exemple; je crée une société qui va fabriquer 100 000 camions à exporter, en Arabie Saoudite. La banque garde la main sur les camions. Elle garantit ainsi l'argent des petits investisseurs.
Il faut souligner que la banque reçoit l'argent, investit et fait sortir la zakat. Cet argent va aux pauvres.
Mohammed Benali