J'ai lu cet article avec intérêt. Par contre, je crois que ce qui est entrain de prendre la place du français, ce n'est pas le woloff, le vrai. Aujourd'hui, à Dakar et dans le reste du pays, tout le monde parle cette langue qu'est le Wolofrançais. Pour moi, c'est une autre forme de créole woloffisé. C'est tout.
Par exemple, si je vous dis: "Président dafa niew pour débloquer situation bi ak régler problèmes yi" (Le président est venu pour débloquer la situation et pour régler les problèmes).Pas besoin de connaître le wolof pour comprendre le sens de cette phrase.
Et pourtant même des ministres, quand tu les entends parler dans le journal Wolof, c'est comme ça qu'ils parlent. Dans les émissions de TV aussi, tout le monde parle comme ça. Personne ne peut aligner une phrase sans utiliser du français. Quand on décompose ces phrases, on se rend compte que c'est souvent les mots français qui sont plus nombreux que les mots woloffs dans leurs communications.
En ce qui concerne le déclin de la langue française, je crois que ce problème est présent même en France. Car, avec l'avènement des nouvelles technologies de l'information, les jeunes préfèrent utiliser le langage SMS pour communiquer par écrit. Ils n'ont plus le temps pour la lecture et puis même l'actualité est consommée sous d'autres formats (réseaux sociaux dont Twitter où le langage SMS est aussi utilisé à outrance). Le niveau de français baisse d'année en année dans les collèges et lycées au point d'inquiéter l'académie française. C'est vrai que le français est la langue maternelle ici en France, mais le fait que l'expression écrite de cette langue rencontre de plus en plus de problèmes inquiète plus d'un. Il suffit de voir dans l'administration, dès fois, les courriers que vous recevez sont tellement bourrés de faute que vous vous demandez si ce sont des collégiens qui les ont écrits. Or, on sait que ce sont les jeunes d'aujourd'hui qui prendront la relève demain.
Pour revenir à l'article, je ne suis pas contre le woloff, mais, je pense que ce serait une erreur en voulant l'imposer comme la seule et unique langue que les populations doivent parler pour se comprendre. Certes, les gouvernants ne vont pas décréter que ce sera LA langue du Sénégal, mais, on voit bien qu'ils sont entrain de le faire en ne faisant rien pour les autres langues. Si tous les médias se mettent à ne parler qu'en Woloff, les autres langues nationales vont mourir à petits feux. Or, c'est surtout ça qu'il faut éviter. Ces langues nationales là font partie de notre patrimoine culturel immatériel que nous devons conserver et préserver pour qu'elles ne disparaissent pas. Mais, le problème, c'est que les gouvernants ne font rien pour ça.
Dernière modification par Fodyé Cissé 12/06/2011 à 00h19
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