Je vois qu'il y a beaucoup d'amalgame autour de "Dionkrounké". Certaines choses écrites ici à propos des "Dionkrounkos" sont tout simplement fausses. Un "Dionkrounké" n'est pas forcément issu d'un ascendant esclave. Il ne faut pas oublier que c'est l'ensemble des structures régissant la vie sociale dans les villages qui déterminent la société Soninké dans son ensemble. Or, il y a souvent de grandes différences en partant d'un village à un autre. Ainsi, un Hooré d'un village A peut débarquer dans un village B et pour une raison ou une autre, elle est classée parmi la classe sociale "Dionkrounké" et ses descendants seront considérés comme des esclaves, alors qu'il n'en est rien.
Je donne un exemple :
- Une femme peule (hooré) dans son village est mariée à un homme Komé dans le village Soninké, le frère de la femme peule (hooré aussi) débarque et s'installe dans le village Soninké. Comme sa soeur est mariée à un Komé, on va classer cet homme et sa famille parmi les Dionkrounkos et ses enfants, petits-enfants seront considérés comme des Komos, alors qu'il n'en est rien.
Une simple alliance pouvait faire changer de classe sociale une personne.
Par ailleurs, à côté des Dionkrounkos, il y a aussi les WandKounkous qui un autre statut.
Fort heureusement, dans la société Soninké d'aujourd'hui, il y a comme un gèle de ces formes de mutations de classes; c'est comme-ci les classes sociales se sont figées dans le temps. Mais, l'on cherche toujours à classifier les gens, parce que dans la tête de beaucoup de personnes Soninké, il n'ya pas de Soninké qui ne fasse pas partie d'une classe sociale bien particulière; alors, on veut savoir si un tel est hooré ou komé.
Mais l'on sait tous qu'au jour d'aujourd'hui, le mot Komé qui veut dire étymologiquement 'esclave' et qui peut avoir une connotation négative, qui est utilisée à tort et à travers pour décrire une certaine classe sociale Soninké n'a plus sa raison d'exister.
Pourquoi?
Tout simplement parce qu'aucune personne, aucune famille n'entretient aujourd'hui une condition servile avec une personne/famille maîtresse dans la société Soninké. Même s'il en existe, ça doit être de rares exceptions. Tout ce qui reste, c'est simplement, certaines traditions, certains pactes entre familles hooré et familles komé.
Ainsi, quand les komos ont un mariage, ce sont les hooros qui vont faire la cuisine chez eux. Donc, si les komos étaient vraiment leurs esclaves, la famille Hooré ne se serait pas déplacer pour aller faire la cuisine pour ses esclaves. Idem, quand les Hooros ont un mariage, ce sont les Komos qui se déplacent pour faire la cuisine, etc.
Ce qui reste et qui est malheureusement le côté négatif, ce sont toutes ces interdictions qui frappent les membres des familles Hoore et Komos. Ces interdictions ont pour simple but de ne pas mélanger le sang des Hoore et des Komo par les liens du mariage par exemple. C'est à ça que notre génération et les générations futures doivent s'attaquer. De plus, à mon humble avis, tant que le terme Komé sera toujours utilisé Ad vitam æternam, la société Soninké aura toujours du mal à résoudre cette équation "Komos"-"Hooros".
D'autre part, concernant, la question de Tima, je ne vois pas en quoi, nous, on peut t'aider dans ton problème. Comme j'ai l'habitude de le dire, moi, je ne prendrai pas pour argent comptant les conseils et divers messages que des personnes X me donneront concernant ma propre vie privée. D'autant plus que ces personnes ne connaissent pas tout le contour de l'histoire. Elles (ces personnes) ne connaissent que quelques lignes et la version que l'auteur du post a bien voulu mettre à notre connaissance. Dans la vie, quand il y a des histoires, notamment des histoires familiales, il faut toujours se remettre en cause parce que "ta" vérité n'est pas forcément "la" vérité. D'où l'importance de faire impliquer des personnes de son entourage qui connaissent bien le problème, l'historique, les caractères des uns et des autres et qui peuvent donner les bons conseils.