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mardi 10 avril 2007
Marche silencieuse à Marseille en mémoire de l'étudiant guinéen retrouvé calciné Publié le vendredi 6 avril 2007 à 18H03 http://www.laprovence.com/business/i...24.photo00.jpg Un millier de personnes ont participé vendredi à Marseille à une marche silencieuse à la mémoire d'un étudiant guinéen, Ibrahima Sylla, 28 ans, tué dans des circonstances encore mystérieuses et dont le corps a été retrouvé partiellement calciné dimanche.
Boris Horvat AFP
Un millier de personnes ont participé vendredi à Marseille à une marche silencieuse à la mémoire d'un étudiant guinéen, Ibrahima Sylla, 28 ans, tué dans des circonstances encore mystérieuses et dont le corps a été retrouvé partiellement calciné dimanche.
Une simple banderole en tête de cortège demandant "Paix à son âme - Justice et vérité" et un petit panneau réclamant "Vérité et justice pour Ibrahima Sylla", brandi par l'un de ses amis étudiants: "nous souhaitions du recueillement et de la sobriété pour cet hommage", a expliqué Keletizni Coulibaly, étudiant ivoirien, qui comme beaucoup tenait une rose blanche.
Amis, représentants d'associations noires, élus marseillais, consul de Guinée, étudiants et nombreux anonymes se sont rassemblés en fin de matinée devant l'université des sciences du campus de Luminy, avant de parcourir le kilomètre qui les séparait du fossé où le jeune étudiant a été découvert.
Le corps d'Ibrahima Sylla, 28 ans, né à Kindia (Guinée), a été trouvé à moitié calciné dimanche matin sur le bas-côté de la route menant au campus, dans un quartier excentré du sud de Marseille. Le jeune homme, inconnu des services de police, était étudiant en première année de master de mathématiques.
L'autopsie a montré qu'il avait reçu des coups à la tête "sans doute avec de grosses pierres, trouvées sur place", ainsi que sur l'ensemble du corps, portés "avec un instrument tranchant, sans doute un couteau", a expliqué le procureur de la République. Une information judiciaire contre X pour "homicide volontaire" a été ouverte vendredi après-midi.
"Il s'était marié il y a trois mois et sa femme est enceinte", raconte Aboubacar Combassou, président de la communauté guinéenne de Marseille. "Aujourd'hui, nous sommes tous en deuil et nous voulons savoir: est-ce un crime crapuleux ou raciste ? On laisse la justice travailler et trouver les auteurs", ajoute-t-il.
"C'était un frère, quelqu'un de bien, musulman pratiquant, qui voulait juste étudier avant de rentrer au pays. Il travaillait et envoyait de l'argent à sa famille", explique le président des étudiants guinéens d'Aix-Marseille, Cheikh Doukouré.
Un imam a appelé à réciter la fatiha, première sourate du Coran. Puis des dizaines de personnes ont déposé des fleurs et certaines éclaté en sanglots.
L'enquête essaie de reconstituer l'itinéraire sur plusieurs kilomètres du jeune Guinéen dans la nuit de samedi à dimanche. Il est rentré "selon toute probabilité à pied", comme à son habitude, après son travail de plongeur dans un restaurant près du bord de mer qu'il avait quitté vers minuit et demi pour regagner la cité universitaire, a précisé le parquet.
Avant que la foule ne se disperse, Cheikh Doukouré a insisté sur "l'importance de l'appel à témoins lancé par la justice" et rappelé le numéro à joindre: 08 05 01 07 07. Selon le parquet, aucun témoignage pouvant aider à la progression de l'enquête n'a été reçu jusqu'ici.
- Douleur et incompréhension autour de la mort d'Ibrahima
Publié le samedi 7 avril 2007 à 05H12
- Un millier de personnes a rendu hommage à l'étudiant tué dimanche
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Amis, représentants d'associations noires, élus marseillais, étudiants mais aussi anonymes… Plus d'un millier de personnes ont rendu hommage à Ibrahima.
© SERGE ASSIER
Une rose blanche, une photo et une seule banderole. Au slogan sobre mais poignant:
"Justice et vérité. Paix à son âme". Rien d'autre. Pas question ici de récupérer la mort tragique d'Ibrahima Sylla, cet étudiant guinéen de 28 ans, tué dans d'atroces circonstances. Son cadavre, partiellement calciné, avait été découvert par une riveraine, dimanche matin, dans un ravin, sur la route menant au campus de Luminy.
L'autopsie avait révélé que l'étudiant avait été battu à mort, à coups de pierres et de couteau, alors qu'il rentrait à pied, après avoir quitté le restaurant de l'Escale Borély² où il travaillait en tant que plongeur
(voir nos éditions précédentes). Hier, dignité et recueillement ont plané sur le cortège silencieux d'un millier de personnes, dont le doyen de la faculté Jacques Baratti, quelques élus et de nombreux étudiants guinéens des quatre coins de France, venues rendre un hommage émouvant à ce jeune homme tranquille, marié depuis peu et dont la femme était enceinte de trois mois.
Partie des grilles du campus, la marche s'est terminée sur les lieux de découverte du corps où a été récitée la fatiha, première sourate du Coran.
"L'événement a choqué le peuple guinéen, autant qu'il a choqué les Marseillais", a souligné le consul général de Guinée, M. Kondé.
"Ibrahima venait souvent à l'association où je travaillais, pour la promotion du commerce équitable, raconte Céline.
Il avait beaucoup de projets pour son pays. Il voulait les voir émerger. Il était plein de rêves et d'ambitions".
"Pourquoi lui? Il n'avait même pas d'argent", éclate en sanglots un ami.
Crime crapuleux, raciste, vengeance personnelle… Hier, on tentait de comprendre ce qui avait pu motiver une telle sauvagerie. Mais avant tout, on s'en remettait
"à la justice française". Le parquet a ouvert hier une information judiciaire contre X pour
"homicide volontaire", alors que l'oncle d'Ibrahima se constituait partie civile par l'intermédiaire d'un avocat marseillais, Me Lhote.
Par Laetitia Sariroglou (
lsariroglou@laprovence-presse.fr )
Les étudiants guinéens en soutien à la famille d'Ibrahima
Publié le dimanche 8 avril 2007 à 17H50
A l’initiative de Cheik Doukouré, le président de l’Association des étudiants guinéens d’Aix-Marseille, une réunion était organisée aujourd'hui à la fac Saint-Charles, pour parler du crime qui a bouleversé toute la communauté guinéenne (environ 3000 personnes dans le département dont de nombreux étudiants).
Dans la nuit du 1er au 2 avril sur le campus de Luminy, Ibrahima Sylla avait été lacéré de 30 coups de couteau, avant que son corps enflammé à l’essence, ne soit jeté dans un fossé. La communauté guinéenne a promis de venir en aide à la famille de la victime qui avait placé tous ses espoirs en son fils aîné parti étudié en France. Ainsi qu’à sa jeune épouse, enceinte de 3 mois. Tout en remerciant chaleureusement les associations anti-racistes qui ont témoigné leur soutien, Cheik Doukouré, a mis en garde contre toute conclusion trop hâtive.