« C'est une deuxième peine », lâche Basile Moumegni Dessom. Un mois tout juste après avoir perdu sa femme, décédée d'un cancer, ce Camerounais de 38 ans s'est retrouvé subitement en situation illégale. En France depuis 2002 et titulaire depuis son mariage en 2004 d'un titre de séjour « vie privée et familiale » renouvelable chaque année, Basile s'est vu notifier par la préfecture du Val-de-Marne, le 21 septembre, « une obligation à quitter le territoire français ». Motif : il « ne peut démontrer que la communauté de vie entre son épouse et lui-même demeure » (sic). Il a immédiatement fait appel de cette décision, pour prouver que toute sa vie est en France. « Je suis très attaché à ma belle-famille, je travaille, je n'ai jamais fait de conneries... », soupire-t-il, abasourdi, et inquiet de la réaction de son employeur.
Le Réseau éducation sans frontières souligne que pour lutter contre le mariage blanc, la loi permet à l'administration de retirer un titre de séjour obtenu au nom du rapprochement familial si le couple est séparé. « Mais là, c'est une application mécanique de la loi qui nie la douleur de Basile. On n'a jamais vu une telle violence assumée », constate Pablo Krasnopolsky, un militant. Au cours de l'audience, qui doit se tenir dans les trois mois, Basile recevra l'appui des enfants de sa défunte épouse, avec qui il conserve des liens, de ses voisins de Champigny-sur-Marne qui ont lancé une pétition pour qu'il reste en France, et de tous ceux qui ont été témoins de son soutien à sa femme au cours de ses trois ans de maladie.




Source : Quotidien : 20minutes