hamady, il ne faut pas exagérer. Tu dis que la dernière fois que tu as mis les pieds dans ce quartier remonte au début de l'année 2007, que tu connais cette cité via des personnes et des proches et que tu n'y habiterais jamais car, tu prefères la tranquilité, la securité, la propreté.
Déjà, tu montres que tu connais mal cette cité puisque la dernière fois que tu y as mis les pieds remonte à début 2007. Donc, tes derniers jugements sont biaisés. Ils montrent qu'ils ont été faits sur la base des "on dit que ..." ou "sur la télé, ils ont montré que" ...etc.... De plus, ils me semblent très stigmatisants.
Ce reportage continue de faire couler beaucoup de salives et d'encres, notamment au niveau des habitants du quartier même, du maire et des élus de cette ville. Et pourtant, les journalistes ont vu le maire et ont montré ses images. Mais, après le reportage, le maire était tellement offusqué de la machination qu'il a écrit au président de France Télévisions et au ministère de la ville.
L'Hebdomadaire 7 jours à Stains a aussi consacré une large partie de son dernier numéro sur ce reportage que je te propose de lire :
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---------------Article paru dans 7 Jours à Stains, numéro 483 :Point de vue > Anatomie d’une supercherie
Diffusé sur France 3 vendredi dernier, le reportage de Pièces à conviction, « Anatomie d’une cité de non-droit » dédié au Clos Saint-Lazare a provoqué une vive colère des Stanois.
Elus, habitants, associations, tous s’estiment lésés par un film jugé malhonnête et réducteur.
7 jours a recueilli les réactions à chaud.
«Au travers de l’autopsie de cette cité de non-droit, c’est l’histoire d’un drame national, d’une démission collective, et de l’impuissance des politiques en banlieue… ». Voici comment France 3 annonce son reportage dont tout le monde parle à Stains. En réponse à la volonté de Fadela Amara, secrétaire d’Etat, d’« avoir une discussion avec le Maire de Stains », Michel Beaumale lui a écrit dès le 5 novembre pour lui faire part de son étonnement de ce rendez-vous à l’antenne et pour contrer de fausses affirmations : « En rajouter comme il a été fait relève d’une « malhonnêteté intellectuelle ». Sans parler des portraits de jeunes « assassinés » dont un qui s’est suicidé, et un autre qui s’est tué en voiture. Le maire note que les journalistes n’ont pas fait écho des récents rassemblements des habitants pour dire « non à la violence, et à la drogue » et rappelle que les services publics n’ont pas abandonné le Clos où il y a une bibliothèque, une poste, une permanence CAF, des services de la PJJ, une crèche PMI, un Centre social, une halte jeux, un gymnase, deux écoles, un collège et qu’un ambitieux projet de rénovation urbaine de 180 millions d’euros est en cours. »
Il n’y a pas qu’à la mairie que le reportage a fait grincer des dents. Les motifs d’insatisfactions sont nombreux. Beaucoup ont été frappés par la mise en scène, la musique anxiogène, les images détournées. Le fond a également choqué, plus que la réalité connue des trafics avec un vocabulaire qui joue sur l’émotion au détriment de la raison du téléspectateur : « drames, bains de sang, tragédies, population prise en otage, impuissance, Cité rongée par la misère qui a basculé dans l’horreur et est laissée à l’abandon ». Autre surprise : il s’agit d’une production du service public et non d’une chaîne privée donc financée en partie par les impôts. Or la population stanoise se sent trahie parce que montrée comme passive, et qui se cache. Le Clos a été résumé à ses trafics illicites, ce qui suscite indignation et interrogation : « Ils nous ont salis, estime Farida, 42 ans, mère de 5 enfants, qui a vécu 20 ans au Clos, en utilisant des images de jeunes qui ne sont pas de la Cité ou en montrant des petits qui se battent devant la fontaine alors qu’il y a une crèche conviviale à deux pas. Les journalistes ne sont pas allés chercher ceux qui se sont sortis de la drogue. Et j’ai des doutes sur certains témoignages. »
Le sentiment est celui d’avoir été stigmatisés, montrés du doigt, culpabilisés et enfoncés. « C’est un abus, reprend Dalou, du quartier Paul Verlaine, j’ai été déçue. Les questions n’ont pas été posées aux bonnes personnes. J’ai trouvé que c’était courageux de la part du maire et d’Azzedine Taïbi (adjoint à la jeunesse) de participer au reportage mais ils font ce qu’ils peuvent, ce ne sont pas les gendarmes de la cité. » Jamal Ouamara, initiateur de boxe, qui témoigne dans le reportage cherche à positiver malgré tout : « C’est clair que tout a été mélangé dans le film mais ce que j’espère c’est que cela permette au quartier d’obtenir des choses de l’Etat ». Pas sûr que cela suffise à réparer le préjudice.
Retrouvez les deux lettres du maire à la direction de France Télévision et à la secrétaire d’Etat chargée de la politique de la ville, sur le site de la ville
---------------Interview > François Saltiel
François Saltiel, journaliste-réalisateur indépendant.
Pour avoir écrit et réaliser des sujets pour France 5 entre autre, il connaît la réalité du métier.
Pourquoi parler uniquement du trafic de drogue dans les banlieues ?
Avant de partir en reportage, on doit avoir un angle fort validé par son rédacteur en chef. L’un des travers du journalisme est de partir avec une idée toute faite. On va avoir tendance à rechercher les faits et les témoignages qui rentrent dans cette grille de lecture. Le journaliste adapte malheureusement la réalité à l’histoire qu’il veut raconter et non l’inverse.
Pourquoi mettre en scène la réalité par différents procédés : effets, ralenti, musique dramatique ?
Bien souvent, la réalité ne suffit pas aux exigences télévisuelles. Les chaînes dans leur volonté de faire du spectacle, en veulent toujours plus et imposent aux journalistes d’installer un rythme, une dramaturgie de manière à capter et maintenir l’audience des téléspectateurs. La télévision n’aime pas les nuances. Il faut les gentils d’un côté et les méchants de l’autre, un peu à la manière d’une fiction.
Quelles limites ne pas dépasser lorsqu’on fait un reportage ?
Celles que le journaliste s’impose à lui-même, on peut parler ici d’éthique. Entre les exigences spectaculaires demandées par la chaîne et celles de sa hiérarchie, le journaliste doit être ferme et essayer de traduire ce que lui seul a vu sur le terrain et s’extraire des fantasmes du diffuseur.
--------------Paroles de STANOIS habitants ce quartier
Après la diffusion du documentaire « Anatomie d’une cité de non droit » sur France 3, ils donnent leurs impressions :
Rachid, 25 ans, intermittent du spectacle,
« J’ai ressenti de la rage. C’était violent. C’est une triple attaque, pour la ville, pour le Clos, pour mon bâtiment cité comme un des points de vente avec la canisette sur une carte en 3D qui clignote. C’était ridicule. Je ne regarde que Arte et France 5 et là ils nous ont fait du TF1. Le but n’était pas d’éveiller les consciences. En plus l’échantillonnage des personnes interviewées ne représente pas du tout le quartier.
J’ai envoyé un mail à la rédaction de France 3 pour leur dire qu’il fallait faire un vrai travail de journaliste. Ils ne sont pas là pour arranger les choses mais pour rechercher les raisons et les causes au lieu de fantasmer sur la banlieue ».
Kaïna, 29 ans, étudiante salariée,
« A écouter les commentaires dans le sujet, on a l’impression que le Clos c’est le parc animalier de Thoiry. La mise en scène est discriminante. Seuls les aspects négatifs ont été évoqués. On nous montre comme des lâches qui ne coopèrent pas avec la police. J’ai été choquée de voir l’amalgame des photos diffusées des jeunes assassinés et d’autres morts pour d’autres raisons (NDLR : suicide, accident de voiture). C’était un grand quiproquo. Certaines images ne sont pas du Clos, mais d’autres quartiers voire d’autres villes. Il y a eu un manque d’objectivité. C’est une caricature journalistique. Un grand « n’importe quoi ». Le maire apparaît détaché du problème quand ils le font parler. Ici, c’est pas de la peur qu’on ressent mais on est blasé par tout ça».
Zorica, directrice de l’Apcis, association de quartier,
« L’association a été contactée par le journaliste mais nous avons refusé de les rencontrer car ils voulaient que nous parlions uniquement du trafic de drogue. Le travail journalistique d’enquête sur le trafic a été fait sérieusement mais résumer une cité à cette économie souterraine, c’est insultant! Il y a des éléments de vérité dans le sujet mais c’était du sensationnel et non de l’économique. Cela donne de l’adrénaline aux téléspectateurs pour faire de l’audimat. Le reportage n’explique pas qu’ici, il n’y a plus d’emplois, donc plus de repères, et pas d’argent dans une société de consommation par excellence. Il donne l’impression que tout le monde s’en moque. C’est faux. C’est une préoccupation de la population, des associations, des travailleurs sociaux, des élus. C’est insultant de réduire une cité à l’aspect de la drogue ».
Enzo, 17 ans, lycéen,
« Il y a dans le reportage, une certaine vérité sur les trafics et sur ce que deviennent les terrains vagues. Les trafics existent mais les journalistes en ont rajouté. C’est exagéré. Ma famille voulait porter plainte. Mes sœurs témoignent à leur insu. Ils n’ont pas montré les associations et ce qui se fait de bien ici. J’ai été déçu, même dégoûté. On demande à être aidés pas enfoncés. J’ai eu honte en regardant le reportage. Je ne peux plus dire que j’habite à Stains. On est fiché dans toute la France. On va en parler au Lycée, c’est sûr ».
-------------------------Lettre du Maire adressé au Président de France Télévisions
Le 8 novembre 2007
Monsieur Patrick de Carolis
Président de France Télévision
7, esplanade Henri de France
75907 – PARIS CEDEX 15
Monsieur le Président,
Je souhaite vous faire part de mon indignation au sujet du documentaire « anatomie d’une cité de non droit », diffusé sur France 3 et rediffusé sur France 5 dans le cadre de votre programme « Pièces à conviction ». Cette indignation est partagée par de nombreux Stanois et tout particulièrement par les habitants du Clos St-Lazare.
Une fois de plus, la recherche du sensationnel et sans doute aussi la course à l’audimat a prévalu sur le souci d’objectivité.
Je ne veux pas minimiser les évènements tragiques qui ont secoué le quartier du Clos St-Lazare au printemps dernier, et encore moins, nier l’économie souterraine qui sape la cohésion sociale de cette cité où vivent près de 10 000 habitants. Nous n’avons pas attendu la diffusion de votre reportage pour nous exprimer publiquement sur ces faits.
Mais ces faits sont suffisamment graves pour qu’il ne soit pas utile d’en rajouter comme il a été fait dans ce reportage, notamment en attribuant aux fusillades du Clos des meurtres commis à des kilomètres de là et que la Police a considéré comme étant sans rapport. Le réalisateur a même fait défiler les photographies de jeunes dans un amalgame de règlements de comptes. Or, parmi ces portraits, nous avons pu reconnaître un jeune qui s’est suicidé, un autre qui s’est tué en voiture… Pouvez-vous cautionner de tels procédés ?
Le choix des plans (certains sont faussement présentés comme des lieux du quartier), la sélection d’extraits d’interviews tendent fortement à insinuer que le quartier est abandonné par la Municipalité, alors qu’au moment du reportage nous achevions la construction d’un groupe scolaire et d’un centre de loisirs, et que depuis nous démarrons la construction d’un important équipement socio-culturel de 2000 m2 pour les habitants du Clos St-Lazare. l’équipe de « pièces à conviction » ne s’est pas davantage intéressé à la rencontre du 10 mai où j’ai rassemblé 300 habitants de ce quartier pour les écouter et les exhorter à ne pas accepter l’argent de la drogue, ce commerce qui amène des jeunes de la Cité à s’entretuer. Elle n’était pas présente non plus le 12 mai lorsque les élus ont défilé avec des centaines d’habitants pour dire NON à la violence, NON à la drogue. Elle n’a pas jugé utile de revenir le 11 octobre, au Clos St-Lazare, où se tenait un Conseil Municipal extraordinaire sous chapiteau.
L’équipe de « Pièces à conviction » a fait le choix d’accorder une large place à quelques personnages pittoresques ou à des témoins parlant à visage masqué, en ignorant superbement (à une exception) tous ces militants associatifs qui s’impliquent au quotidien dans la Cité pour organiser la vie sociale, l’accompagnement scolaire, l’animation sportive et culturelle, en occultant totalement les efforts de tous ces jeunes du quartier qui réussissent leurs études, réalisent des projets professionnels, révèlent leurs talents à l’Ecole Municipale de Musique et de Danse ou au Studio Théâtre de Stains, deux structures très proches du Clos St-Lazare.
Il est affirmé dans le reportage que les services publics ont déserté le quartier. C’est faux ! Le Clos St-Lazare comprend une bibliothèque, une poste, une permanence CAF, des services de la PJJ, une crèche PMI, un Centre social et une halte jeux, un gymnase, deux écoles et un collège.
Il est affirmé que toutes les institutions se montrent impuissantes. C’est faux ! Un ambitieux projet de rénovation urbaine de 180 millions d’euros est en cours de réalisation, et le fait par exemple de désenclaver le quartier, de « résidentialiser » les bâtiments et de renforcer la place des services publics, participent me semble-t-il à lutter contre les trafics de toutes sortes.
En acceptant de diffuser un tel reportage, vous êtes-vous interrogé sur le mal que vous faites à des habitants qui, sans être dupes des manipulations du réalisateur, devront néanmoins supporter le regard des autres ? Vous êtes-vous interrogé sur l’impact de telles images pour les jeunes du quartier qui recherchent du travail ? Ils étaient déjà en butte aux discriminations simplement pour être jeune de banlieue populaire, maintenant ils devront aussi affronter la suspicion d’appartenir à un monde de dealers et de criminels.
Votre programme « Pièces à conviction » prétend faire du reportage d’investigation, mais vous déshonorez le beau métier de journaliste reporter avec des procédés aussi malhonnêtes. Mais surtout, vous vous bornez à observer le monde par le petit bout de la lorgnette, en focalisant sur des quartiers en souffrance sans jamais vous questionner sur l’état de la société. Il est facile d’accuser les élus locaux mais vous manquez singulièrement de courage pour mettre en cause des choix de société, des choix politiques qui produisent de la paupérisation, de la précarité et de la désespérance dans ces quartiers populaires. Vous avez mis en scène des faits de violence comme si ceux-ci étaient inhérents à la Cité, alors qu’ils ne sont que le reflet d’une société qui va très mal, de plus en plus inégalitaire, de plus en plus exclusive, rongée par la logique libérale du chacun pour soi, de la loi du plus fort. L’éthique d’une chaîne publique ne lui fait-elle pas obligation de vérifier les informations, la crédibilité des personnes interviewées, et de mettre à la disposition du public toutes les données du sujet traité ?
Ce reportage est indigne du service public de télévision et pour toutes les manipulations et contre vérités que nous avons pu relever, et considérant le lourd préjudice subi par la population stanoise, la Municipalité se réserve le droit de saisir la justice.
Je vous prie de croire monsieur le président, en l’expression de mes sentiments respectueux
Michel BEAUMALE
Maire
Vice-Président de Plaine Commune
-----------------------Lettre du Maire à Fadela Amara, secrétaire d'État chargée de la Politique de la ville
Le 5 novembre 2007
«Madame la Ministre,
C’est en suivant le débat auquel vous participiez sur France 3 à la suite de la diffusion du reportage intitulé « anatomie d’une cité de non-droit », que j’ai appris que vous «vouliez avoir une discussion avec le Maire de Stains » et que vous en aurez l’occasion lors d’une « rencontre territoriale » programmée par Monsieur le Préfet de Seine St-Denis le 15 novembre prochain.
Permettez-moi de m’étonner, Madame la Ministre, de l’incongruité de cette annonce en direct sur une chaîne de télévision. Je me conformerai néanmoins aux bons usages républicains pour vous accueillir civilement le 15 novembre à Stains.
Mon étonnement porte aussi sur l’assurance avec laquelle vous avez affirmé que le Clos St-Lazare compterait parmi les trente cités les plus dangereuses. Disposeriez-vous d’informations dont le Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance n’aurait pas eu communication ?
Loin de moi l’intention de minimiser les évènements tragiques qui ont secoué le quartier du Clos St-Lazare, et encore moins de nier l’économie souterraine qui sape la cohésion sociale de cette cité où vivent près de 10 000 habitants. Par contre, en rajouter comme il a été fait dans ce reportage en attribuant aux fusillades du Clos des meurtres commis à des kilomètres de là ou que la Police a considéré comme étant sans rapport, relève bien d’une malhonnêteté intellectuelle. Le réalisateur a même fait défiler une série de portraits de jeunes « assassinés » où on a pu reconnaître un jeune qui s’est suicidé, un autre qui s’est tué en voiture…
Le choix des plans, la sélection des interviews tendent fortement à insinuer que le quartier est abandonné par la Municipalité. Mais l’équipe de « pièces à conviction » n’était pas présente lorsque le 10 mai, j’ai rassemblé 300 habitants de ce quartier pour les écouter et les exhorter à ne pas accepter l’argent de la drogue, ce commerce qui amène des jeunes de la Cité à s’entretuer. Elle n’était pas présente non plus le 12 mai lorsque les élus ont défilé avec des centaines d’habitants pour dire NON à la violence, NON à la drogue. Elle n’a pas jugé utile de revenir le 11 octobre, au Clos St-Lazare, où se tenait un Conseil Municipal extraordinaire sous chapiteau.
L’équipe de « pièces à conviction » a fait le choix de focaliser sur quelques personnages pittoresques, en ignorant superbement (à une exception) tous ces militants associatifs qui s’impliquent au quotidien dans la Cité pour organiser la vie sociale, l’accompagnement scolaire, l’animation sportive et culturelle, en occultant totalement les efforts de tous ces jeunes du quartier qui réussissent leurs études, réalisent des projets professionnels, révèlent leurs talents à l’Ecole municipale de Musique et de Danse ou au Studio Théatre de Stains, deux structures très proches du Clos St-Lazare.
Il est affirmé dans le reportage que les services publics ont déserté le quartier. C’est faux ! Le Clos St-Lazare comprend une bibliothèque, une poste, une permanence CAF, des services de la PJJ, une crèche PMI, un Centre social et une halte jeux, un gymnase, deux écoles et un collège.
Il est affirmé que toutes les institutions se montrent impuissantes. C’est faux ! Et cela, vous devriez le savoir, Madame la Ministre ; un ambitieux projet de rénovation urbaine de 180 millions d’euros est en cours de réalisation, et le fait par exemple de désenclaver le quartier, de résidentialiser les bâtiments et de renforcer la place des services publics, participent me semble-t-il à lutter contre les trafics de toutes sortes.
Vous semblez accorder un total crédit au parti pris de l’équipe de « pièces à conviction » en vous prévalant de la connaissance que vous avez de ces quartiers populaires. Vous ne pouvez ignorer combien ces médiatisations stigmatisantes sont ressenties douloureusement par des populations qui subissent trop souvent des discriminations et qui aspirent à vivre dans la tranquillité et la dignité.
Il est facile de s’émouvoir devant les souffrances de ces populations, mais peut être, devriez vous vous interroger, Madame la Ministre, sur votre engagement aux côtés d’un Président qui a supprimé la police de proximité lorsqu’il était encore Ministre de l’intérieur, dans un Gouvernement qui refuse de revaloriser les bas salaires et les minima sociaux, qui réduit les ressources des communes, qui n’accorde pas aux associations produisant de l’excellent travail dans ces quartiers populaires les moyens financiers qui leur font tant défaut. N’est- ce pas cette politique de précarité généralisée et de destructions des systèmes de solidarité qui est la cause principale du mal vivre de ces quartiers populaires de plus en plus paupérisés ? N’est-ce pas ces choix politiques et le modèle libéral du chacun pour soi qui conduisent à la désespérance et poussent certains, une minorité, à recourir à la violence et à des activités illicites ?
Vous avez affirmé, en direct, que vous vouliez « mettre le paquet » sur des quartiers comme le Clos St-Lazare. Fort bien ! S’il s’agit d’accroître l’effort de l’Etat, notamment en actualisant les financements de l’ANRU en fonction de l’évolution des coûts de la rénovation urbaine, ou encore en prenant mieux en considération le besoin de soutien financier des services et des associations qui interviennent sur ce quartier, alors je me tiens à votre disposition pour en discuter avec vous. Je suis même en mesure de vous présenter plusieurs projets pertinents pouvant être mis en œuvre sans délai.
Dans l’attente de cette rencontre, je vous prie de croire, Madame la Ministre, en l’expression de mes sentiments respectueux.
Michel BEAUMALE
Maire
Vice-Président de Plaine Commune