Biensûr les responsables de ces discriminations sont parmi eux et le risque est que leur nombre augmente du fait de cette "discrimination positive". Ce qui serait contreproductif si l'on considère que l'objectif est qu'il n'y est plus de discriminations.
Sauf si ces effets négatifs ont pour conséquences d'augmenter le nombre de personnes discriminées et de durcir les discriminations dont elles sont victimes.
Le fait est que les mentalités évoluent, petit-à-petit, et il y a quelques temps tout le monde trouvait cela normal que l'on discrimine de manière ostentatoire ceux qui n'ont pas la même couleur de peau.
Et l'écart de mentalité est parfois choquant entre plusieurs générations.
Il est vrai que c'est une évolution lente, aussi si un mécanime de "discrimination positive" était mis en place ce ne serait que pour forcer cette évolution positive des mentalités qui est incontestablement déjà en marche.
Il est à noter que l'immigration est un phénomène plutôt récent (à peine quelques décennies), et je pense qu'une grande majorité de ceux qui nous discriminent aujourd'hui ont vécu à une époque concommittante aux dernières vagues d'immigration ou sont tout simplement les enfants de ces derniers. D'ici quelques décennie j'ose espèrer qu'une majorité de ces irréductibles racistes auront ou bien changé de mentalité ou bien ne seront plus de ce monde. Aussi tu comprends bien que le temps joue pour nous dès lors on peut se poser la question de l'opportunité d'une telle "discrimination positive" qui pourrait avoir des effets contraires à cette évolution positiviste. Mais peut-être suis-je trop optimiste ou suis-je aveuglé par ma foi.
Les instances juridiques déjà en place en sont déjà chargées et il existe déjà tout un arsenal juridique à leur disposition, il est d'ailleurs à noter d'importantes évolutions jurisprudentielles de ces instances en la matière, mais le problème est, tout d'abord, d'une part que les faits doivent être portés préalablement devant l'une de ces instances, et d'autre part que la preuve de la discrimination est souvent difficile à rapporter.
Je pense que personne ne le souhaite ici, personnellement je ne veux ni que mes enfants se retrouvent discriminés, ni que l'on considère que leur réussite soit le fait d'autre chose que de leurs efforts ou de leurs mérites. La "discrimination positive" c'est également un alibi pour ceux qui considèrent que ceux qui n'ont pas la même couleur de peau que la leur sont inférieurs et ont besoin que l'on mette en place un système pour qu'ils puissent réussir.
J'étais moi-même partisan d'un mécanisme de "discrimination positive", qui aurait été temporaire, le temps que les mentalités changent mais les conséquences négatives plus ou moins persistantes qui en découleraient m'ont amené à repenser ma position car le problème ne viens pas tant de la "discrimination positive" elle-même mais plutôt de ses modalités de mise-en-oeuvre.
Comme dit précédemment, ajouter de la discrimination à la discrimination paraît quelque peu paradoxal dans une République égalitaire, il vaudrait mieux faire respecter la stricte égalité pour tous afin d'éradiquer définitivement toute discrimination quelle qu'elle soit.
On pourrait se baser sur le modèle de la parité pour justifier la "discrimination positive", mais le paradigme de la discrimination raciale est tout autre que celui de la discrimination sexuelle, en effet les femmes représentent environ 50% de la population et il est chose aisée que de les identifier, de plus la parité ne concerne que le domaine électoral public dans une certaine mesure et le monde du travail dans une toute autre mesure. Alors que la "discrimination positive" concerne elle des groupes de personnes non identifiés dont on ne connaît ni le nombre ni la proportion de la population totale qu'ils représentent, et concerne elle de plus nombreux domaines d'application.
Il y a des choses à faire mais notre débat se trouve quelque peu fossé mon frère car l'un comme l'autre nous parlons de "discrimination positive" alors que nous ne savons même pas ce que cela recouvre précisément (comment déterminer les personnes qui devraient en bénéficier, combien devraient en bénéficier, comment elles en bénéfiecieraient, etc.), car de la pertinence des mécanismes mis en place en son nom pourrait notamment dépendre son effet faste ou néfaste (notamment à l'égard du racisme).
Bref sans propositions précises on ne peut avoir de réelle opinion sur la question ni juger de son opportunité.
Enfin j'aimerais attirer l'attention de tous sur l'importance du contexte conjoncturel sur les dicriminations, en prenant par exemple les discriminations à l'embauche qui dépendent en grande partie de la conjoncture économique et sociale: effectivement en période de plein emploi elles sont moindre voire inexistentes, mais elles apparaissent, plus ou moins soudaienement, et s'intensifient à mesure que le chômage augmente, et disparaissent quasi-automatiquement lorsque de nouveau il y a pénurie de main d'oeuvre. Bref si tout allait bien pour tout le monde les discriminations auraient vraiment la vie dure et peut-être qu'une partie de la solution vient de là.
Les différentes sortes de racisme et autres extrémismes se nourrissent toujours de crises, que ces dernières soient sociales, économiques ou autres, et proviennent bien souvent de la nécessité pour certains d'identifier les causes de ces crises, de leur envie d'expliquer, un peu trop rapidement et sans vraie réflexion, ce qui paraît inexplicable (juifs responsables de la crise des années 30 pour les nazis, immigrés responsables du chômage résultant de la crise pétrolières des années 70, etc.).
Rassure-toi mon frère je n't'en veux pas le moins du monde. Bien à toi.
Wa alaykoum as-Salam wa Rahmatulah wa Barakatuh.