TESTS ADN
L'Union Africaine juge
les tests ADN "inconcevables"
NOUVELOBS.COM | 03.10.2007 | 10:28
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Son président, Alpha Oumar Konaré juge que de tels tests "sont inacceptables au niveau éthique, moral et culturel".
Après le président sénégalais Abdoulaye Wade, le président de la Commission de l'Union Africaine (UA), Alpha Oumar Konaré, a également fait part de son opposition au projet de loi français introduisant la possibilité de recourir à des tests ADN pour les candidats au regroupement familial.
Alpha Oumar Konaré
(Reuters)
"Pour nous ces tests ADN sont inconcevables. Ils sont inacceptables au niveau éthique, moral et culturel", a déclaré mardi 2 octobre l'ancien président du Mali, dans un entretien accordé à RFI au siège de l'UA à Addis Abeba.
"Conséquences sur les autres"
"En toutes choses il y a une limite sinon c'est le désordre, l'inacceptable", a-t-il dit. Pour les Africains, ces tests "ne sont pas du tout conformes à notre conception de la famille, de la société, ni concevables du point de vue de notre conception de l'Homme", a-t-il souligné.
"En Afrique, les relations familiales sont complexes et intimes, très différentes de celles (existant) dans les pays occidentaux et c'est cela qui fonde l'Afrique. Qu'on ne cherche pas à nous imposer certains types de valeurs", a-t-il ajouté.
"Souvent ceux qui prennent ces décisions ne voient ça que d'un seul côté et ne voient pas les conséquences sur les autres", a-t-il poursuivi. "Il s'agit là de valeurs très profondes sur lesquelles nous devons veiller. La bataille des valeurs, des racines est essentielle, c'est une condition du développement de nos pays", a-t-il estimé.
"En France, je me réjouis de voir que beaucoup ne sont pas favorables à ces tests", a-t-il également dit.
Wade s'insurge
Le président sénégalais Abdoulaye Wade avait déjà désapprouvé cette mesure lundi. C'est le premier chef d'Etat étranger à avoir pris officiellement une telle position.
"Quelqu'un dit: 'ça, c'est mes enfants' et il faut qu'on analyse si c'est vraiment son enfant. Ce n'est pas respecter la liberté de l'Homme que de vouloir faire des pratiques pareilles", a indiqué Abdoulaye Wade lors d'une conférence de presse à Dakar.
"Il vaut mieux dire: 'vous ne rentrez pas chez nous, nous sommes souverains et on n'en parle plus' ", a poursuivi le chef de l'Etat, âgé de 81 ans, qui a fait ses études supérieures en France, ancienne puissance coloniale, et est marié à une Française.
"Maintenant, c'est l'ADN et puis après on va nous soumettre à quel test encore pour savoir si les chromosomes de nos arrières grand-pères ne comportaient pas 'je ne sais pas quoi'?", s'est-il demandé.
"C'est une grave erreur. D'ailleurs, le Sénat français a rejeté la loi sur les tests ADN. Donc nous ne sommes pas les seuls à être contre ce système", a-t-il conclu.
"Besoin de positions communes"
"Je suis en grand accord avec la déclaration faite par le président Wade", a souligné le patron de l'organisation continentale qui compte 53 Etats membres, dont toutes les anciennes colonies françaises, principaux pourvoyeurs d'émigrants vers la France.
Les Africains "doivent s'accepter tels que nous sommes. Sur l'immigration, nous avons besoin de positions communes, concertées et solidaires. L'UA va s'y employer de plus en plus", a ajouté Alpha Oumar Konaré.
Source :nouvel.obs.com
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