Le candidat d'extrême droite a dénoncé l'action de Nicolas Sarkozy.
JEAN-MARIE LE PEN se voit « au-dessus de 20 % des voix » au premier tour de l'élection présidentielle (sous réserve, bien entendu qu'il ait ses parrainages, ce qui n'est pas encore assuré). Il l'a affirmé samedi à Marseille au cours d'un meeting où étaient venues de 2 000 à 3 000 personnes. Il se fonde sur les sondages, qui lui donnent entre 10 % et 14 % des voix, soit nettement plus qu'en février 2002. Estimant que « l'affaire se jouera autour des 20 % » et qu'il sera au second tour, il a ajouté : « Je ne sais pas qui sera l'autre. Peu me chaut ! »

Et le président du FN est revenu à ses « fondamentaux » : l'im­migration et l'insécurité. Son mouvement s'était attaché, depuis quelques mois, à montrer une nouvelle image à propos des étrangers. Il insistait sur son souhait de voir s'assimiler les enfants de l'immigration, acceptés par lui comme un fait acquis : ainsi l'affiche diffusée en décembre dernier et qui montre une jeune fille vraisemblablement « beurette », qui d'un geste de la main manifeste son accord avec ce slogan : « Nationalité, assimilation, ascenseur social, laïcité, la droite et la gauche ont tout cassé. »

« Le taureau par les cornes »

À Marseille, Jean-Marie Le Pen a axé son discours sur les conséquences, dramatiques à ses yeux, de l'immigration étrangère et sur les mesures qu'il propose pour l'endiguer. Et a insisté sur ce qui le distingue de Nicolas Sarkozy sur le sujet.

« Certains de nos compatriotes ont l'air de croire qu'en matière d'immigration le ministre de l'Intérieur a pris le taureau par les cornes », a-t-il dit, en les invitant à « méditer quelques faits ». Et de reprocher à Nicolas Sarkozy d'être « favorable au droit de vote des immigrés », de « proposer l'immigration choisie sous forme de quotas divers, donc plus d'immigrés encore dans notre pays », d'avoir « institutionnalisé l'islam de France », de « vouloir aider à la construction et au financement des mosquées », d'avoir « supprimé la prétendue double peine », ou encore de « donner des consignes de modération aux préfets en matière de régularisation des Tunisiens et des Algériens »... Le président du FN a accusé les « politiciens successifs » d'avoir laissé entrer en France « dix millions d'étrangers en trente ans ».

Il a affirmé qu'il y avait « un lien entre immigration de masse et insécurité » : ainsi, a-t-il poursuivi, « 60 % des détenus sont étrangers ou binationaux » et « les rapports des préfets dénoncent la responsabilité des bandes de jeunes d'origine immigrée dans les violences gratuites, les vols avec violence et les violences urbaines ».

Jean-Marie Le Pen a aussi dénoncé « l'immigration de masse » comme cause de la crise de l'éducation ; car, « l'école est devenue le réceptacle de tous les problèmes linguistiques, culturels et sociaux qui naissent de l'arrivée sur notre sol de gens pauvres qui parlent une langue étrangère et ignorent tout de nos moeurs, de nos coutumes et de nos valeurs ».

Enfin, selon lui, « l'explosion des coûts financiers de l'immigration de masse » est l'une des causes de « l'appauvrissement dramatique des classes moyennes et populaires ».

Le président du FN a rappelé ses propositions : « Rétablir notre souveraineté nationale, injustement transmise à la grosse méduse molle européenne, pour lutter contre l'immigration clandestine, faire la chasse aux faux touristes, contrôler l'arrivée des demandeurs d'asile », « réprimer sans faiblesse les infractions aux lois » et « rétablir la préférence nationale », politique qu'il se propose de soumettre au peuple par référendum.


L'express