Sarkozy, un anniversaire très amer
Selon le sondage TNS Sofres-Logica réalisé pour Metro, le bilan du chef de l'Etat déçoit les Français.
Sarkozy, un anniversaire très amer
Selon le sondage TNS Sofres-Logica réalisé pour Metro, le bilan du chef de l'Etat déçoit les Français.
Nicolas Sarkozy l’a toujours dit, il déteste les commémorations. Sans surprise, on indique à l’Elysée que le chef de l’Etat n’a rien prévu mercredi pour souffler les deux bougies de son accession au pouvoir. De toute façon, la fête aurait été morose. Vendredi dernier, entre 465 000, selon la police et 1,2 millions (chiffre syndical) de personnes ont donné un goût amer à son gâteau d’anniversaire en défilant dans les rues pour le 1er mai. Et tandis que le mouvement social enfle, sa popularité est en berne et les deux premières années de son quinquennat sont jugées sévèrement par les Français.
Selon notre sondage TNS Sofres-Logica, 63% d’entre eux estiment son bilan est plutôt négatif, contre 28% qui le considèrent comme plutôt positif. Ils sont encore un peu plus nombreux à se déclarer déçus de l’action du président de la République depuis 2007 : 65%, contre seulement 24% de satisfaits.
Plombé par la crise
Le 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy était élu triomphalement, avec plus de 53% des suffrages exprimés. Il avait alors un capital de confiance inégalé. Comment en est-il arrivé, deux ans plus tard, à ce rejet de sa politique par les Français ? "Ce niveau de mécontentement n’a rien d’exceptionnel pour un chef de l’Etat à ce stade de son mandat, tempère Emmanuel Rivière, directeur du pôle politique de TNS Sofres. François Mitterrand, après le tournant de la rigueur, et Jacques Chirac, après avoir renoncé à résorber la fracture sociale, obtenaient des scores similaires. Ce qui est inédit pour Nicolas Sarkozy, c’est que ce niveau de mécontentement n’est pas lié à un revirement par rapport à des engagements électoraux, mais est très lié à un contexte : la crise".
Tandis que les plans sociaux se multiplient, le chef de l’Etat, qui avait bâti son succès sur sa promesse de "travailler plus pour gagner plus", doit chaque mois faire face à la dégradation des chiffres du chômage. "Il est contraint de réinventer de nouveaux schémas pour s’adapter, analyse Emmanuel Rivière, et le problème, c’est qu’ils ne produisent pas de résultats immédiats, alors même que Nicolas Sarkozy a construit son élection sur des engagements concrets et rapides." Une situation d’autant plus difficile que, souligne Emmanuel Rivière, "le Président n’abordait pas la crise avec un socle élevé de popularité, celui-ci ayant déjà été effrité par les déceptions sur le pouvoir d’achat et les problèmes de posture ‘bling-bling’ de sa première année de mandat".
Tant qu’il n’y aura pas d’amélioration sur le front économique et social, Nicolas Sarkozy aura donc du mal à remonter la pente. Les élections européennes, qui s’annoncent sous de bons auspices pour l’UMP, en tête des sondages, pourraient néanmoins lui redonner un peu d’air. Dès ce mardi, il enfilera à nouveau son costume de campagne : il doit présenter le "projet européen de la France" à Nîmes.
Source: Sarkozy, un anniversaire très amer – Metro
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