Laurent Gbagbo a été arrêté aujourd'hui. Dans un premier temps, tous les médias ont fait circulé l'information comme quoi que ce sont les forces spéciales françaises qui l'auraient arrêté. Cela a été démenti quelques minutes plus tard. Son arrestation est maintenant attribuée aux forces républicaines, pro-Ouattara. Soit. On sait que les journalistes français aiment bien attribuer tout exploit aux forces françaises projetées sur le terrain qui, il faut le dire, sont composées principalement de militaires de la légion étrangère. Mais, une chose est sûre, les forces françaises ne sont pas étrangères à cette arrestation, à la chute précipitée de Gbgabo, lui qui commençait à reconquérir du terrain pas plus tard qu'hier.
Maintenant, une question essentielle se pose à nous.
La France a-t-elle bien fait d'intervenir militairement en Côte d'Ivoire?
Selon vous, cette intervention, cette ingérence a-t-elle permis d'éviter un bain de sang quand on sait que les forces pro-Gbagbo qui disposaient d'armes lourdes et celles pro-Ouattara étaient prêtes à en découdre à Abidjan. Chaque jour qui passait des centaines de civils et de militaires perdaient la vie. Les frappes de l'armée française ont permis de neutraliser les armes lourdes des forces pro-Gbagbo.
Ou alors, selon vous, cette intervention est-elle encore une n-ième ingérence de la France dans les affaires intérieures d'un Etat africain? Est-ce la preuve manifeste que la FrançAfrique n'est pas encore entérée ?
Cette intervention enlève-t-elle toute crédibilité à Alassane Ouattara ?
Les français affirment avoir agi sous mandat de l'ONU. Mais, nous n'oublions pas que l'ONU est ce "machin".
Et les africains dans tout ça? N'est-ce pas que c'est une grande honte pour les africains, pour l'union africaine, incapable de régler les problèmes afro-africains sans l'intervention d'une puissance étrangère. On se souvient tous de l'épisode où les pays membres de la CEDEAO avaient menacé Gbagbo d'intervenir militairement pour le déloger. Des généraux de ces pays s'étaient même rencontrés pour ériger des plans. Mais, cela n'avait pas empêché Gbagbo de dormir tranquille. Les africains avaient finalement préféré privilégier la voix diplomatique au détriment de la force. Cela faisait sourire Gbagbo.