Posté par
Fodyé Cissé
Deux frères de même père, même mère se considéraient comme des ennemis. Ils ne se parlaient pas, se disputaient toujours, en venaient même souvent aux mains. Les familles des 2 frères, au lieu de constituer une seule et unique famille, étaient divisées au point qu'un mur avait même été élevé, en commun accord au milieu de la concession, pour symboliser la séparation définitivement.
Chacun d'entre eux ne comptait que sur ses amis, considérait que ses amis étaient sa seule et unique famille.
La haine s'était installée dans cette fratrie allant même jusqu'à opposer les femmes et les enfants des 2 frères.
Mais, un jour, lorsque le père des 2 frères agonisait sur son lit, il fit appeler l'aîné. Lorsque l'aîné arriva au chevet du père, ce dernier lui dit ceci :
"Tu sais mon fils, je voulais te dire 2 choses avant de mourir :
1. Saches que celui que tu considères comme ton meilleur ami est peut-être ton pire ennemi et celui que tu considères comme ton pire ennemi est peut-être ton meilleur ami.
2. Saches aussi que le lion préférera de mourir de faim que de manger sa propre chair.
"
Le père rendit ainsi l'âme après ces belles paroles. Durant plusieurs jours, l'aîné essaya de comprendre le sens de ces paroles, ces dernières paroles que son père a dites avant de rendre l'âme. Jamais, son père ne lui avait parlé ainsi. L'aîné sait que ces paroles ont un rapport avec sa relation entre lui et son frère. Il décida de faire un test, de tester ses "amis" et ses "ennemis", ceux qu'il considérait comme étant ses amis et ceux qu'il considérait comme étant ses ennemis.
Un soir, lorsque tout le monde était couché, il se leva, prit un couteau et alla égorger un coq. Ses vêtements et ses mains étaient entachés de sang. Il garda le couteau ensanglanté dans la main et alla taper à la porte de celui qu'il considérait comme son meilleur ami. Quand son ami a ouvert la porte, il lui dit : "Ecoute mon ami, je suis désolé de te réveiller si tardivement, mais, j'ai besoin de ton aide : j'ai tué quelqu'un. Si tu ne m'aides pas, je suis foutu. Je vais être tué à mon tour. S'il te plaît mon ami, aide moi".
Son ami le regarde et lui dit :"S'il te plaît, éloigne-toi de ma demeure et ne dis jamais que tu m'as vu ce soir. Je ne veux pas être mêlé à une affaire de meurtre" avant de lui claquer la porte au nez.
Il s'est dit, tiens, je vais aller voir mon 2ème ami. Et son 2ème ami lui dit à son tour: "écoutes, le seul conseil que je peux te donner, c'est d'aller te dénoncer. Moi, je ne le ferai pas, car, tu es mon ami."
Il s'est dit finalement, tiens, je vais aller voir mon frère (celui qu'il considèrait comme son pire ennemi). Lorsque son frère lui a ouvert la porte, il lui dit, en pleurs : "Mon frère, je suis dans la m..., j'ai tué un homme ce soir et je sais que si ça se découvre demain, je vais être tué à mon tour. Que va devenir ma famille? Je suis perdu...". Avant même de terminer sa phrase, le frère cadet répondit : "Ne t'inquiète pas mon frère, je vais t'aider à sortir de là. Car, je ne laisserai jamais mon propre frère se faire tuer ... Viens on va vite voir comment effacer les traces avant l'aube".
Quand les deux frères sont sortis dehors pour aller sur le lieu du crime, l'aîné s'arrêta et dit :"
Tu sais mon frère, je n'ai tué personne. Notre père, avant de mourir, m'avait dit ceci :
1. Saches que celui que tu considères comme ton meilleur ami est peut-être ton pire ennemi et celui que tu considères comme ton pire ennemi est peut-être ton meilleur ami.
2. Saches aussi que le lion préférera de mourir de faim que de manger sa propre chair.
et je voulais vérifier ses dires.
Le sang que tu vois dans mes mains et dans mes vêtements, c'est le sang d'un coq et non d'un humain.
Je suis allé voir celui que je considérais comme mon meilleur ami pour qu'il m'aide, mais il m'a claqué sa porte au nez en me demandant de ne pas le mêler à une affaire de meurtre. Je suis ensuite allé voir mon deuxième meilleur ami, lui aussi m'a demandé de disparaître et d'aller me dénoncer.
C'est ensuite que je suis venu te réveiller et t'ai exposé le même problème. Sans hésitation, tu as voulu m'aider à sortir de là, parce que je suis ton "sang". Tu as voulu m'aider malgré la relation haineuse que nous entretenons depuis des années.
Mon père avait donc vraiment raison. Tu ne peux être mon ennemi. Tu ne peux manger ma chair.
"
La morale de cette histoire est que quelque soit le différend qui peut vous opposer à votre frère ou à votre sœur, le jour où vous serez dans une situation de vie ou de mort, votre frère (ou sœur) sera la première personne qui essayera de trouver des moyens pour vous en sortir de là.
Aimez votre prochain. Il(elle) n'est point votre ennemi.