Si tu savais...
Les matins où l’on se lève avec au cœur la folie des Hommes. Leur soif de pouvoir, d’argent et l’univers sombre de toutes les apparences et de toutes les suffisances.
Et l’on cherche autour de soi, les consciences et les cœurs portés par l’amour, la conscience et la dignité.
Ces matins de solitude et de doute où les amis de nos combats nous inquiètent de tout oublier et de s’oublier entre deux rencontres, deux soirées, deux cafés, deux magazines de modes bientôt démodées... à parler, à lire, à se divertir.
Et tous les miroirs nous parlent de nos insuffisances, de nos lâchetés et de nos silences. Incapable d’avancer avec soi, avec qui donc faire la route ? Tu sais, n’est-ce pas, ces matins d’étouffement et de morales douleurs ?
Et puis lever la tête. Observer plus loin... les souffrances de tous les opprimés, les tortures des torturés, la mémoire humiliée de l’Afrique, la dignité des peuples. Lever la tête, réveiller son cœur, inviter sa foi... dialoguer avec sa force et son énergie.
Suivre sa route. Malgré les démissions, les trahisons, les soutiens frileux qui ne coûtent rien... combien luttent tant que cela ne coûte rien... Suivre sa route « comme un étranger, ou un passant », offrir, donner, aimer, et donner encore. Malgré tout.
Lever la tête, suivre sa route, offrir son cœur et l’amour. Libre, en passant. Et passer. Si tu savais... ce qui naît, ce qui reste, de ce réveil intérieur, de ces luttes de l’intimité, de ce jihâd du cœur.
Si tu savais. Lui parler enfin, sans mots, sans limites, sans gêne. Avec force, avec pudeur. S’isoler dans Sa Présence, chercher Sa Lumière. Etre seul pour ne plus être seul. Lui dire, Lui confier, appeler Sa Lumière et se protéger de Lui, en Lui, loin de toutes les obscurités... les tiennes et celles de l’Humanité.
Si tu savais, si tu te rappelais ce qui peut naître de l’alchimie de ces souffrances, dans Sa proximité... dans la fulgurance, dans l’instant, ce qui peut naître de liberté.
Un matin, l’aube. Si tu savais... la force de cette liberté.