Salam
Cette dure journée m'a trouvé à Diawara. J'avais 7 ans à l'époque. Je me souviens pas très bien de ce qui s'est passé. Mais, j'ai encore quelques images du spectacle désolant.
Chez moi, ça parlait grave. On disait que tel est mort, tel a pris les armes pour descendre au fleuve. J'entendis quelqu'un dire également que tout fils valeureux de Diawara devait sortir pour aller au fleuve, quelque chose de cruel venait de se passer.
C'était tendu. Les visages étaient crispés. Les nouvelles tombaient au compte goutte.
Quelques heures après, l'identité de la première victime fût connue. Il s'agit d'un immigré Sakholanké, Jumeau de sucroît qui est tombé au champs. Selon les témoignages de l'époque, il venait tout juste d'arriver à Daiwara.
Tard, nous avons été informés de la cause de cet dramatique incident. L'origine de la brouille est une violation des terres cultivables par les bergers Peuls de la Mauritanie avec la complicité des militaires mauritaniens qui ont par la suite fait crépiter les balles en faisant une victime. Face à ce spectacle désolant et inacceptable, les Diawarankos ont opposé une résistance à la hauteur du forfait. C'est ainsi qu'il y eut une autre victime et plusieurs arrestations du coté Sénégalais.
Le fleuve Sénégal devenait une poudrière. Chaque village Sénégalais en face d'un village Mauritanien restait sur ses gardes et se préparait à l'affrontement.La goutte d'eau qui a fait déborder la vase est l'arrivée des corps des Diawarankos à l'embarcadère de Bakel. Ce fût le détonnateur, à mon avis, de cet évènement. D'autres plus agés à l'époque pourront plus nous relater les faits avec plus de détails.
Par contre, je reviendrai sur les années suivantes...