Citation:
Naufragé de La Méduse, Gaspard Mollien est l'un des premiers Européens à s'être aventuré en 1818 dans l'intérieur d'une Afrique encore mystérieuse. Il a 22 ans. Il n'est riche que d'enthousiasme et d'une bonne formation classique. Des maigres subsides du gouverneur du Sénégal lui permettent d'acquérir un âne chargé de pacotille et d'engager un interprète (qui, d'ailleurs, ignore le français). Il traverse le Sénégal semi-désertique, vit chez les Ouolofs [Wolofs] et les Pouls [Peuls], puis à travers d'autres déserts torrides hantés par les lions, parvient en Guinée, dans les montagnes du Fouta-Djallon, atteint la capitale, Timbo, et découvre les sources du Sénégal et de la Gambie.
Le retour, en pleine saison des pluies, est épique. Mollien, épuisé par les fièvres, passant les rivières en crue, parvint décharné et en loques dans les établissements portugais de la côte. Son interprète l'a fidèlement soigné. Mais l'âne est mort.
Mollien écrit une langue digne du XVIIIe siècle, aisée, claire, aimable, sans fioriture. Il juge nettement les gens et les choses, le plus souvent avec sympathie. Ses vues sur les pays africains et leur avenir sont surprenantes de perspicacité chez un si jeune homme. Mollien mérite d'être lu et de figurer parmi les grands classiques de l'exploration.
Lisez ce livre si vous avez l'occasion, car l'auteur décrit très bien les mœurs des pays à l'époque (Fouta Toro, Boundou, Fouta-Djallon...).