Mali: 16 à 26 membres d'Al-Qaïda tués par l'armée, selon divers bilans

BAMAKO (AFP) - mercredi 17 juin 2009 - 12h00 - Seize à vingt-six membres d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont été tués mardi par l'armée malienne dans le nord du Mali, près de la frontière algérienne, selon des bilans communiqués mercredi par différentes sources à l'AFP.

L'armée avait annoncé mardi avoir attaqué une "base" d'Aqmi et avoir causé "plusieurs morts" dans le camp des combattants islamistes, sans fournir de bilan précis.

Mercredi, une source sécuritaire malienne contactée par l'AFP dans le nord, a affirmé: "Lorsque nos troupes ont pris possession de la base des combattants islamistes, nous avons compté 26 éléments ennemis tués. Certains étaient même enterrés dans une fosse commune par les salafistes qui ont pris la fuite".

Une source indépendante dans le nord, contactée par l'AFP, a assuré de son côté: "c'est sûr que des Maliens en armes ont pris le contrôle d'un périmètre jusque-là considéré comme une zone d'action des salafistes. Mais les bilans qui nous parviennent pour le moment font état de 16 morts".

Selon les observateurs, c'est la première fois que les troupes maliennes attaquent des islamistes armés dans le nord du pays.

Il y a deux semaines, les autorités de Bamako avaient annoncé leur intention de mener une "lutte sans merci" contre les combattants islamistes, après l'assassinat le 31 mai du touriste britannique Edwin Dyer, retenu en otage depuis janvier par Aqmi.

Edwin Dyer faisait partie d'un groupe de quatre touristes européens capturés en janvier au Niger voisin par Aqmi, qui avait également revendiqué l'enlèvement de deux diplomates canadiens. Tous ont été libérés à l'exception d'un otage suisse.

"C'est le groupe de (Abdelhamid) Abou Zeid (...) que nous avons attaqué. Les poursuites se poursuivront", a précisé la même source sécuritaire.

Il y a deux semaines, un des négociateurs ayant tenté d'obtenir la libération des deux otages européens avait assuré que le Britannique tué était détenu par l'Algérien "Abdelhamid Abou Zeid, un islamiste violent et brutal".

Une source algérienne a affirmé suivre de "très près" la situation.

"Nous suivons de très près la situation, et je n'ai pas besoin de vous dire que le Mali nous trouvera bien évidemment à ses côtés pour lutter contre le terrorisme", a indiqué cette source.

La source sécuritaire malienne a assuré que "parmi les salafistes tués (mardi), il y a des commanditaires et très probablement un ou deux auteurs de la mort de l'officier malien tué la semaine dernière à Tombouctou" (nord-ouest du Mali).

Cet officier malien, qui avait participé il y a plusieurs mois à l'arrestation d'islamistes dans le nord du Mali, a été assassiné le 10 juin, chez lui, par des hommes soupçonnés d'appartenir à la branche maghrébine d'Al-Qaïda.

AFP