Posté par
Marigatta WAGUE
Ahmed Ould Daddah et Sidi ould cheikh abdallâh : un choix entre la peste et le choléra
Le verdict des urnes vient de tomber. Sauf erreur de ma part, Ahmed ould Daddah et Sidi ould Cheikh Abdallâh vont s’affronter au second tour. Entre ces deux candidats, je m’abstiens de voter pour la simple raison qu’aucun d’entre eux ne m’inspire confiance. Tout Mauritanien patriote, en passant au crible le passé récent de ces deux candidats, doit adopter la même attitude que la mienne.
Ahmed ould Daddah, qui ne cesse de parler de l’unité de tous les Mauritaniens, n’hésite pas à dire dans les colonnes de Jeune Afrique en date du 8 au 24 février 2007 que : « L’identité arabe de la Mauritanie est plus évidente que sa dimension africaine». Cette phrase, à elle seule, résume les thèses négationnistes de l’identité negro-mauritanienne qui ont prévalu jusqu’à là dans ce pays. Un candidat qui veut instaurer une véritable unité nationale se permet-il de prononcer une phrase aussi assassine que réductrice que celle-là. A vous de déduire l’idéologie qui est véhiculée derrière cette phrase. Je n’en dis pas plus.
Quant à Sidi ould Cheikh Abdallâh, il n’est nul besoin de faire son portrait. Son image est associée à son passif financier, dont le caractère calamiteux laisse plus d’une personne bouche bée. A ce titre, comment peut-on confier le destin d’un peuple à un homme qui a pillé l’Etat Mauritanien sans répit, et ce, au vu et au su de tout le monde ? L’homme, lui-même, doit avoir honte de prétendre à la magistrature suprême. Hélas, il se délecte dans sa quête aveugle du pouvoir, tout en sachant dans son for intérieur qu’il n’est ni honnête ni crédible aux yeux de ses concitoyens et le reste du monde.
Je suis révolté et même écœuré de l’hypocrisie et du mensonge qui règnent en Mauritanie. Une fois encore, ces élections viennent derechef de confirmer la situation moribonde qui a toujours eu droit de cité en Mauritanie. Je suis persuadé que tant que les vrais problèmes de ce pays ne soient pas mis sur le tapis, toute élection n’est que peine perdue. On a beau faire fi de la vérité, elle finira, à l’image de l’huile qui surnage sur l’eau, par triompher. Personnellement, je n’attends rien de ces deux hommes, sauf la perpétuation de l’ancien régime.
Marigatta WAGUE, étudiant à Paris