Excellente contribution mais on remarque que ce militant haratine ne cite aucune fois les autres négro-mauritaniens qui sont pour tant frappés par ce même racisme d'état et discrimination.Appel aux intellectuels mauritaniens : Démystifions le racisme d’état.
Il y a des maux qui gangrènent cette société et dont on ne s’intéresse guère. Le pouvoir en place lutte contre certains fléaux (la gabegie, la gazra…), à sa manière et pour ses objectifs, je n’en disconviens pas, mais j’estime que le plus grand mal, dont les conséquences commencent à se faire sentir n’est autre que le racisme d’Etat que je définirai ainsi : quand l’Etat sert une communauté au dépends des autres composantes de cette société et quand tout le monde trouve cela normal et ne fait rien.
Bref, quand c’est l’Etat qui exclut ! C’est l’Etat qui cache l’esclavage et couvre les esclavagistes au lieu de les sanctionner, quant c’est l’Etat qui assiste Ould Bakar et assure une large audience à sa conférence de presse à la TVM !
En Mauritanie tout est entre les mains des Maures, je dis bien tout !
Et les statistiques sont éloquentes !
Tout est clair, et partout où on passe, on n’éprouve aucune difficulté à faire ce constat : Les Maures ont la mainmise totale sur le pays : sur 29 ministres il y a 20 Maures et trois Haratines (et quels Haratines ?) et c’est là où les derniers sont le mieux représenté, les SGs des ministère sont 28 dont 26 Maures et 0 hartani, les directeur centraux plus de 500, presque tous des maures et les haratines ne dépassent pas 5, les ambassadeurs sont tous des maures sauf un.
Au niveau des walis, pas de haratines et quand on regarde du côté des hakems, on découvre 1 sur 54. A quelque niveau que l’on se situe dans l’échelle du pouvoir, les statistiques qui fâchent certainement sont là pour montrer combien il est juste que les Haratines commencent à hausser le ton parce qu’ils sont exclus et injustes que les Maures, parce qu’ils trichent et veulent conserver le statu quo, mettent toujours en avant une cohésion nationale de façade.
La peur des conséquences de cette mascarade doit primer sur les autres pesanteurs. De mon humble point de vue, il est grand temps de juger ce passé pour finir avec ce genre de pratiques érigées en système. Mais, au juste, pourquoi ai-je peur ? Pour deux raisons :
La première est que nos dirigeants actuels ne semblent pas se soucier du danger de cette politique raciste qu’ils sont entrain de mener, sans aucune précaution ni méfiance ni aucune nouveauté sur ce dossier.
Toujours la politique de Taya, le silence et la carotte, un silence coupable à plus d’un égard et une carotte pourrie, car on ne semble pas se soucier de cette classe montante de cadres haratines qui ne cherchent pas les privilèges indus et mal acquis mais une nouvelle Mauritanie pour tous les Mauritaniens, pas celle des tribus ni celle des Maures.
Des cadres qui sont prêts à tout pour que le droit à l’égalité et à la justice devienne une réalité et non un slogan comme celui du « président des pauvres » ! Et la lutte contre la gabegie et bien d’autres! Comment peut-on se soucier des pauvres et ne nommer que des riches, des esclavagistes, responsable de tous les maux dont soufrent ces pauvres là ?
La deuxième raison est que ce racisme d’Etat est entrain de poser les fondements de cette Mauritanie de demain, le lycée militaire en est l’illustration ; une centaine d’élèves formés par l’argent du contribuable et il n’y a aucun haratine parmi eux, donc il y en aura aucun cadre haratine dans la classe de cadres qui dirigera certainement ce pays dans deux décennies, il y a très peu de haratines dans le lycées dits d’excellence, très peu de haratines boursiers à l’étranger.
Très peu de haratines partout, sauf quand il s’agit de décharger les navires qui accostent chaque jour au port de Nouakchott, à tenir le rôle de boy ou de bonne, ces « esclaves des temps modernes », dont parlent Albert Memmi. Vous me diriez les meilleurs on gagnés, je vous direz mais ceux qui ont eu des moyens pour envoyer leurs enfants dans les écoles privées sont ceux la même qui occupent tous les postes clés et qui excluent les autres. Et voila le danger d’avenir que suscitera le racisme d’Etat.
L’ampleur de ce fléau n’est donc liée ni au passé ni au présent et elle sera donc vite dépassée, mais nous somme entrain de poser les jalons du futur, et il est donc urgent d’en parler tout de suite et de chercher une solution avant qu’il ne soit trop tard.
Le rôle des intellectuels est de tirer la sonnette d’alarme, et de mettre le doigt sur la plaie. Il doit surtout le faire à temps. Ce sont les intellectuels qui ont été à l’origine de la Révolution française et même à l’origine de tous les grands changements dans le monde. Ainsi, j’invite tous les intellectuels Mauritaniens à regarder ce problème en face et trouver une solution urgente.
Il faut se regarder dans le miroir, il ne sert à rien de continuer la politique de l’autruche ; elle ne paye pas et « la mère du voleur ne restera pas éternellement contente », comme le dit un proverbe bien de chez nous.
Les Haratines ont souffert de l’exclusion, non pas seulement de la part des tribus mais de l’Etat mauritanien qui continue à les exclure et, plus grave, à favoriser l’émergence d’une Mauritanie nouvelle basée sur l’exclusion ! Je ne peux terminer mon propos sans tirer un grand chapeau à Ahmed Ould Hamza, président de la Communauté Urbaine de Nouakchott (CUN) qui a donné six billets pour le pèlerinage seulement à ceux qui ne peuvent pas aller par leurs propres moyens.
C’est cela que nous appelons une discrimination positive, et c’est par cette politique que les Haratines peuvent profiter du lycée militaire et des lycées d’excellence ainsi que des recrutements. Comment peut-on mettre en compétition des gens qui n’ont pas eu la même formation, n’ayant pas les mêmes moyens ?
En Mauritanie, les Maures accaparent toutes les richesses, les boutiques les banques, les sociétés, les postes, les marchés, l’influence, la notabilité, et pour eux, tous les moyens sont bons pour réussir financièrement, alors que la majorité haratine, les travailleurs n’arrivent pas à gagner leur pain, et leurs enfants sont entrain de moisir dans des écoles publiques, qui n’ont d’écoles que le nom.
Des écoles dont les niveaux ne cessent de baisser jour après jour. Sans émouvoir outre mesure nos responsables (ministres, secrétaires généraux et autres directeurs) qui envoient leurs enfants dans des écoles privées, où on s’occupe bien d’eux. Comment peut-on admettre que ceux qui ont la tache de redresser l’enseignement n’y croient pas, ceux là même qui envoient leurs enfants ailleurs ?
Il serait absurde de mettre ces enfants là en compétition pour que les meilleurs soient accepter dans le lycée militaire, des petits maures, fils de grand budgétivores, bien formés ; et des petits haratines, fils de pauvres, mal nourris, très mal formés.
Voila l’injustice sur laquelle sont fondées les écoles d’excellence et les centres de formation spécialisés, et les mesures individuelles du conseil des ministres et les concours de recrutement !
Pour réparer cette injustice structurelle, il faut impérativement la reconnaitre en tant que telle et exiger une discrimination positive qui vise à faire profiter les Haratines et les forgerons ainsi que toutes les couches censées être en bas de l’échelle sociale en Mauritanie d’une bonne redistribution des richesses du pays. Et cela doit commencer par exiger à chaque école privée d’accorder un pourcentage raisonnable de places aux enfants de ces couches.
Avant de terminer, voici le dernier exemple de racisme d’Etat : Il nous a été donné de suivre sur la TVM (la télévision des Maures), une pièce théâtrale, où on a fait parler les esclaves mineures et leurs parents corrompus, mais les remarques qui suivent me semblent importantes à faire. Le souci des militants des droits de l’homme, et qui est en fait à l’origine de ce qui s’est passé, et qui est une provocation de la police des Maures ! Ils craignaient ce genre de scénario qui est inévitable car l’Etat n’a qu’une seule oreille…Une oreille blanche !
Ce que cette mineure est entrain de raconter est un mauvais montage, ceux qui sont venus taper à la porte de la maison sont des policiers en civil envoyés par le commissaire, et la voiture c'est leur voiture, l'un d'eux a pris les esclaves au commissariat et l'autre était resté à la maison pour attendre l'arrivée de l'esclavagiste,
Ensuite, pourquoi la télévision ne sort pas les déclarations de l'autre partie, quelle impartialité.... voila le racisme d'Etat ! Quand l’Etat sert certains parce qu'ils sont des Maures et condamne l'autre partie parce qu'ils sont des Haratines. Deux poids deux mesures.
De toutes les façons, les deux mineures ont eu leur liberté malgré tout. Elles ont même eu droit à des voiles et ont a permis à leurs parents de voir, pour la première fois, à quoi ressemble un hôtel. Peut-être bien qu’ils ont également reçu de petites sommes en guise de récompense (une première également) pour le service rendu... Merci Biram.
Jusqu’à quant allons-nous supporter l’exclusion et le racisme d’Etat ?
Brahim Ould Bilal Ould Abeid