Il est clair qu'au vu de la configuration de ce nouveau gouvernement, les Soninko doivent se bouger en Mauritanie. Car, apparemment, dans ce pays, lors de la formation des gouvernements, les autorités essaient de satisfaire toutes les tribus maures et après les nègro-africains. Mais, les Soninko ont toujours la plus petite part du gâteau malgré qu'ils soient, du point de vue de la population, les plus nombreux.
Guidimagha
Le Guidimaga qui avait deux portefeuilles dans le précédent gouvernement n'en conserve plus qu'un seul, détenu par Camara Bakary Harouna, un Soninké de Ould Yengé nommé à la tête de la Santé. Deux autres Soninkés sont sortis, Sydney Sokhona et Soumaré Hassane.
Gorgol
La Wilaya du Gorgol est représentée par trois Halpulaars. Il s'agit d'un Halpulaar de Maghama, Correra Issagha qui conserve son fauteuil de ministre APP à l'Agriculture, d'un Halpulaar de Kaédi, Bal Amadou Tijane, ex-président de la Hapa devenu ministre de la Justice et un halpulaar de MBout, Sy Adama, ministre de la Pêche pour le compte de l'UDP. Ils sont renforcés par une Lemtouna de Mounguel, Salma Mint Teguedi, ministre du Commerce.
Cela fait plus de dix jours que la Mauritanie retient son souffle. Une crise politique insidieuse tenait en haleine la République, forçant le Chef de l’Etat à écourter son voyage en France, le patronat à crier son inquiétude et le citoyen lambda à suspendre sa respiration. Finalement, le bébé-éprouvette est difficilement venu au monde, suscitant une joie mitigée parmi l’opinion dont le sentiment diffus exprimait presque une lassitude. Comme si cette opinion voulait dire, à la fois résignée et délivrée d’un suspens qui n’avait que trop duré «m’enfin, il est venu au monde». Sans se soucier, ni de son sexe ni de sa couleur politique. L’essentiel est qu’il est né, mal né certes, mais encore vivant, mettant en berne, les quelques querelles de paternité qui avaient terni l’image de son aîné et écourté sa vie. Le deuxième gouvernement de Yahya Ould Ahmed Waghf (le troisième de Sidi Ould Cheikh Abdallahi en quinze mois de pouvoir) a été abruptement balancé sur le terrain des batailles politiques. Pour le moment, les députés de la majorité semblent l’adopter et l’opposition cherche une réplique, sans que ce vague sentiment de résignation face à un destin mitigé ne puisse déserter le cœur des Mauritaniens, pour qui «à modèle d’emploi identique, performances gouvernementale identiques».
Ce gouvernement-là, conçu dans les douleurs de l'enfantement, n'innove en rien et n'apporte aucune lueur d'espoir. Il s'agit d'un simple changement mécanique d'hommes, choisis sur les mêmes considérations d'ordre régional, tribal et ethnique.Et on se met à s'étonner de l'extraordinaire capacité du système à inhiber les principes une fois qu'on est dedans. Ce mode de nomination à des postes ministériels, hérité d'on ne sait quelle logique politique, moule depuis plus de quatre décennies les gouvernements qui ont conduit les destinées (toujours statiques) de la Mauritanie. On fait du surplace depuis plus de quarante ans, hormis la parenthèse de la Transition militaire, qui fut sur bien des aspects, l'âge d'or de la démocratie, du dialogue, de l'ouverture et des débats politiques réels en Mauritanie.
Dans cette analyse, nous nous voyons de nouveau obligés de faire une gymnastique qui nous répugne, mais que la donne sociologique à la base de la formation de tous les gouvernement impose. Il s'agit de faire la lumière sur le poids des régions et des tribus dans la composition de la nouvelle équipe, qui se distingue par la recherche paranoïaque de l'équilibre sociologique dans la nouvelle mouture. Cet aspect pointilleux a été poussé à l'extrême, et on est allé jusqu'à remplacer région par région, ville par ville, les ministres non reconduits par des gens du même milieu.
Poids des régions
Le gouvernement actuel se distingue par un bouleversement important sur le plan des équilibres régionaux. Des régions peu représentées dans l'ancienne équipe ont gagné des places alors que d'autres qui étaient bien pourvues ont perdu des points.
Assaba
La Wilaya de l'Assaba conserve le même nombre de portefeuilles, avec 5 ministères. Il s'agit des Affaires Islamiques avec Yahya Ould Sidi Moustaph, la Défense avec Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Lemine, l'Education Nationale avec Mohamed Ould Amar et le département chargé des Relations avec le Parlement et la société civile occupée par Lemrabott ould Bennahi, qui hérite la place d'un autre fils de la région, Dahmoudi Ould Merzeg, qui fait les frais du boycott de son parti le PRDR qui a boudé le gouvernement pour insuffisance de postes proposés.
Adrar, Hodh Gharbi, et Gorgol
Les trois Wilayas comptent le même nombre de ministres, 4 chacun.
L'Adrar a conservé son quota de ministres avec Mohamed Mahmoud Ould Brahim Khlil à l'Artisanat et au Tourisme, Mohamed Lemine Ould Naty à l'Emploi, Ely Ould Mohamed Lemine Ould Haimoud aux Transports et Mohamed Ould Bahya à l'Hydraulique et l'Energie.
Le Hodh El Gharbi gagne un portefeuille de plus. Alors que ses deux ressortissants, Mohamed Ould R'Zeizim (ministre de l'Intérieur) et Mohamed Ould Borboss (Jeunesse et Sports) conservent leur poste, ils sont renforcés par l'arrivée de Mekfoulla Mint Agatt au Maghreb Arabe et de Hmeida Ould Ahmed Taleb à l'Enseignement supérieur.
Le Gorgol qui n'avait que 3 ministres dans le précédent gouvernement augmente elle aussi son quota. La sortie de Kane Moustapha semble être compensé par l'arrivée de deux autres fils de la région, Sy Adama de Mbout à la Pêche et Bal Amadou Tijane à la Justice. Ils retrouvent Correra Issagha ministre de l'Agriculture et Salma Mint Teguedi au Commerce, qui ont survécu à la bourrasque.
Trarza, Hodh Charghi et Brakna
Ces trois Wilayas, du sud, du centre et de l'est, comptent chacun 3 ministres. Le Trarza jusqu'à l'heure conserve le même quota que dans le gouvernement précédent avec la reconduction de Mohamed Ould Bilal à l'Equipement. Par contre, la sortie de Bebaha Ould Ahmed Youra et celle de Habib Ould Hemdeit, ont été compensés par l'arrivée de Sidi Ould Tah à l'Economie et aux Finances et celle de Abdallahi Salem Ould Mouala au département de la Culture et de la Communication.
Le Hodh Charghi conserve aussi le même nombre de poste avec Vatimetou Mint Khattri à la Promotion Féminine et Mohamed Ould Mohamed au Secrétariat d'Etat chargé des Mauritaniens à l'Etranger, auxquels est venu s'adjoindre Baba Ahmed Ould Sidi Mohamed devenu ministre du Pétrole et de l'Energie.
Le Brakna, qui n'avait que deux ministres dans l'ancien gouvernement de Yahya Ould Ahmed Ould Waghev, en gagne un nouveau. En plus de Yahya Ould Kebd et de Bâ Abdoulaye qui conservent leur portefeuille, respectivement à la Décentralisation et au Secrétariat général du gouvernement, l'ancien conseiller spécial du Chef de l'Etat, Ahmedou Ould Hadrami devient ministre conseiller à la Présidence de la République.
Tagant
Le Tagant a beaucoup perdu dans la nouvelle configuration politique, avec seulement deux ministres, alors qu'il en comptait quatre dans la précédente équipe. Seuls Moustapha Ould Hamoud à la Fonction Publique et Sid'Ahmed Ould Raïss, ministre délégué au Budget, ont pu conserver leur portefeuille, alors que Ould Hamma Vezaz et Mohamed Ould Mohamed El Hafedh Ould Khlil perdaient leur fonction.
Nouadhibou, Guidimagha et Inchiri
Ces trois Wilaya comptent UN ministre chacun. A Nouadhibou, le refus de Ould Benane de conserver son portefeuille de Ntics a permis à Abdallahi Ould Dahi de faire son entrée dans le gouvernement pour le poste de Ministre délégué chargé de l'Environnement. Le Guidimagha pour sa part perd un siège au gouvernement. Le départ de Sidney Sokhona et de Soumaré Hassane a été compensé par l'arrivée de Camara Bakary à la Santé.
L'Inchiri quant à elle sera représenté par un seul ministre, Dr/Abdallahi Ould Ben Hmeida aux Affaires Etrangères.
Poids des tribus
En Assaba, on remarquera la présence remarquée des Ehel Sidi Mahmoud absents dans le précédent gouvernement, et la non représentativité des Dewaly avec le départ de Dahmoudi Ould Merzougui. Cette importante communauté est représentée par Lemrabott Ould Benahi (Ehel Sidi Mahmoud de Kiffa) et Aïcha Vall Mint Michèle, une métisse de Ehel Sidi Mahmoud Jaafra, nièce de l'ancien ministre de l'Intérieur Jibril Ould Abdallahi et épouse d'un colonel de l'armée nationale.
Les Tajakanets conservent leur place avec Yahya Ould Sidi Moustaph, tout comme les Deyboussat et les Messouma, respectivement représentés par le ministre de la Défense Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Lemine et le ministre de l'Education Nationale, Mohamed Ould Amar, restent.
Tagant
Au Tagant, les Dewaly perdent deux fauteuils et ne sont plus représentés que par Moustapha Ould Hamoud qui a conservé son portefeuille à la Fonction Publique, tandis que les Kouna continuent de garder leur unique département, le Ministère délégué chargé du Budget que dirige Sid'Ahmed Ould Raïss. Les Ehel Haj qui étaient représentés par Ould Hama Vezaz sont maintenant absents du gouvernement.
Adrar
L'Adrar est plus représenté maintenant. Dans le précédent gouvernement, il n'y avait que deux tribus de Chinguitty (Dawaly et Laghlal) plus un Smacide d'Aoujeft. Dans la nouvelle équipe, la ville de Chinguitty n'est plus représentée que par un Laghlal, Mohamed Lemine Ould Naty (ministre APP de l'Emploi), tandis que les Smacides d'Aoujeft conservent leur poste avec Mohamed Mahmoud Ould Brahim Khlil (Artisanat et Tourisme). Deux autres importantes tribus font leur entrée, les Deïchely et les Oulad Ghaïlane, représentées respectivement par Mohamed Lemine Ould Haimoud (Transports) et Mohamed Ould Bahya (Hydraulique et Energie). Les Dewaly et les Laghlal de Chinguitty perdent un fauteuil avec le départ de Nebghouha Mint Mohamed Vall et celui de Dahane Ould Ahmed Mahmoud.
Trarza
Au Trarza, c'est Keur Macène, R'Kiz et Mederdra qui sont bien représentés. Il s'agit d'un Oulad Mbareck Bombri de Keur Macène, Mohamed Ould Bilal (Equipement), d'un Ehel Aghal de Mederdra, neveu de l'érudit Hamden Ould Tah, Sidi Ould Tah (Economie et Finances), et d'un Idab Lahecen de R'Kiz en la personne de Abdallahi Salem Ould Mouala (Culture et Communication).
Les Tendgha perdent un poste avec le départ de Habib Ould Hemdeït (ministre de Tawassoul évincé du gouvernement) et un Oulad Deymane en la personne de Babaha Ould Ahmed Youra.
Hodh Charghi
Au Hodh Charghi, on a remplacé un Talaba d'Amourj (l'ancien ministre des Affaires Etrangères Cheikh El Avia Ould Mohamed Khouna) par un Glagam d'Amourj, Baba Ahmed Ould Sidi Mohamed (Pétrole et Mines), alors que les Mechdhouf et les Laghlal de Djiguenni conservent leur portefeuille avec respectivement Mohamed Ould Mohamedou (Mauritaniens à l'Etranger) et Vatimetou Mint Khattry (Promotion féminine).
Hodh Gharbi
Alors que dans le gouvernement démissionnaire, la région du Hodh Gharbi n'était représentée que par une seule tribu, les Oulad Nacer , en l'occurrence Mohamed Ould R'Zeizim (Ministre de l'Intérieur, après l'Hydraulique et l'Energie) et Mohamed Ould Borboss qui a rempilé au département de la Jeunesse et des Sports, la Wilaya est renforcée par une Deyboussat d'Aïoun en la personne de Mekfoulla Mint Agat, Secrétaire d'Etat chargé du Maghreb Arabe et Hmeida Ould Ahmed Taleb un Tenwajib de Tintane à l'Enseignement Supérieur.
Gorgol
La Wilaya du Gorgol est représentée par trois Halpulaars. Il s'agit d'un Halpulaar de Maghama, Correra Issagha qui conserve son fauteuil de ministre APP à l'Agriculture, d'un Halpulaar de Kaédi, Bal Amadou Tijane, ex-président de la Hapa devenu ministre de la Justice et un halpulaar de MBout, Sy Adama, ministre de la Pêche pour le compte de l'UDP. Ils sont renforcés par une Lemtouna de Mounguel, Salma Mint Teguedi, ministre du Commerce.
Guidimagha
Le Guidimaga qui avait deux portefeuilles dans le précédent gouvernement n'en conserve plus qu'un seul, détenu par Camara Bakary Harouna, un Soninké de Ould Yengé nommé à la tête de la Santé. Deux autres Soninkés sont sortis, Sydney Sokhona et Soumaré Hassane.
Brakna
La Wilaya du Brakna est représenté par deux ressortissants de Maghta-Lahjar, un Deguejmala en la personne de Yahya Ould Kebd (Décentralisation et Aménagement du Territoire) et un Tagatt en la personne de Ahmedou Ould Hadrami. Les Halpulaars de Bababé quant à eux enlèvent un fauteuil occupé par Bâ Abdoulaye, SG du Gouvernement, au grand dam de leurs rivaux de Boghé.
Inchiri et Nouadhibou
C'est un Oulad Bousba, Dr.Abdallah Ould Ben Hmeida (ministre des Affaires Etrangères) qui représentera la région de l'Inchiri tandis qu'un Ehel Sahel, Abdallahi Ould Dahi, occupera le fauteuil de ministre délégué chargé de l'Environement pour le compte de la wilaya de Dakhlet-Nouadhibou.
Cheikh Aïdara , mauritanie-web.com