Et oui Marigata tu m’étonnes ! Mais ne t’alarmes pas ! Tu sais en plus de cette dérive irrémissible il dit, dans les colonnes de ce même Jeune Afrique (N° 2406 du 18 au 24 février 2007) à propos du droit de cité de l’ex-dictateur, je le cite, "Ould Taya est un ancien chef d’Etat. S’il souhaite il peut rentrer en Mauritanie et bénéficier de tout ce qui est prévu pour un ancien chef d’Etat". Et à la question de son immunité il répond : "je ne souhaite pas qu’il soit poursuivi". Quant à la question de son retour sur la scène politique il répond : "Pourquoi pas ?" Et il poursuit : "N’ayant pas été condamné, c’est un citoyen comme les autres". Franchement, ces propos ne vous donnent pas envie de cracher contre le ciel ?
S’agissant, maintenant, de la désignation d’un de ces deux il ne fait aucun doute que le citoyen actif fait face à un véritable dilemme car Ould Daddah et Ould Abdellah c’est bonnet blanc et blanc bonnet. C’est dire que le pays va, à nouveau, tomber, inéluctablement, dans le précipice. Si le CMJD (Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie) a expulsé Ould Taya manu militari pour mettre en terre son ère, il dessine, à son tour, une autre forme de dictature : Le système dictatorial moderne ou dictature douce. Le CMJD qui prêche pour la neutralité affiche, indiscrètement, son soutien à ce candidat indépendant (Ould Abdellah) qu’il a, discrètement, pondu. Comprenez donc que si ce Ould Abdoullah, méconnu du gros des citoyens mauritaniens et réputé pour ses malversations sous l’ère Moktar Oul Daddah, a réussi à rafler 24 % des suffrages ce que le CMJD avait tout planifié. Certes les élections se sont déroulées dans la plus grande transparence (il faut le reconnaître). Cependant, c’est cet achat de consciences qui tire, d’ailleurs, au clair la popularité même du candidat Ould Abdellah, qui vient bouleverser leurs bonnes marches.
Tout compte fait, le régime qui s’apprête à se dessiner n’est autre que la perpétuité de l’ancien régime comme tu dis. Qu’on ne nous parle donc pas de changement.