Un militaire tué et Plusieurs blessé par des tirs de feu à Kaédi

[Cheikhna Mouhamed WAGUE]

Bonsoir

Lors du dépouillement des résultats des éléctions du premier tour en Mauritanie, des tirs de feu n'ont pas manqué au rendez-vous.

Mauritanie : Un militaire tué et Plusieurs blessé par des tirs de feu à Kaédi

Un militaire mauritanien a été abattu et un autre blessé dans la nuit de dimanche à lundi par des coups de feu devant le bureau du hakem (préfet) de Kaédi, dans cette ville riveraine du Fleuve Sénégal.
Selon cette source, deux inconnus ont tiré sur un groupe de militaires qui assuraient la sécurité pendant le dépouillement des votes issus du scrutin présidentiel de dimanche.
Les auteurs de l’attaque n’ont jusqu’à présent pas été arrêtés alors qu’un cordon de sécurité a été mis en place autour de la ville (400 km au sud de Nouakchott), sur la rive du Fleuve Sénégal, pour empêcher une éventuelle fuite en direction du territoire sénégalais.
Certains observateurs n’écartent pas l’existence de lien entre cette attaque et l’élection présidentielle qui oppose 19 candidats.
Les résultats de cette élection ne sont pas encore connus même si deux candidats émergent du lot à savoir, Ahmed Ould Daddah et Sidi Ould Cheikh Abdellahi.
Source: sénéactu
Magazine d'actualité sénégalaise.

[Fodyé Cissé]

Espérons qu'au second tour, il n'y ait pas de sang versé de nouveau.
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Tir contre la moughataa de Kaédi : A qui profite l'amalgame ?

Cheikhani Thiam, ex-directeur de campagne du candidat à l’élection présidentielle, Sarr Ibrahima, a été interpellé par la police qui enquête sur l’attaque à l’arme légère menée au lendemain du scrutin présidentiel contre le poste de gardes en faction devant la moughataa de Kaédi. Un attentat qui avait coûté la vie à un jeune garde et en grièvement blessé un second.Depuis l’attaque perpétrée contre le poste de la garde à Kaédi et que semble revendiquer un front jusqu’ici inconnue, la suspicion et la délation a repris de plus belle dans cette région déjà meurtrie par les années de plomb de l’ex-président Ould Taya. En effet, l’ambiance qui prévaut dans la région ne pousse pas à l’optimisme, selon diverses sources locales. D’une certaine manière l’acte terroriste -dont les responsables n’ont pas encore été arrêtés- a ressuscité les effets pervers que tout un chacun exorcisait à la faveur de l’ouverture politique post-électorale. C’est donc dans le cadre de l’enquête que les forces de police ont interpellé jeudi Cheikhani Tijani, ex-directeur de campagne du candidat Ibrahima Sarr dans cette ville.

De source locale, on indique que la police a investi la demeure de Cheikhani Tijani avant de procéder à une fouille des lieux, vraisemblablement à la recherche d’indices éventuels. Nous avons pris contact avec la famille de l’intéressé qui ne semblait pas vouloir en parler. Après donc avoir observé un mutisme total sur cette affaire, les autorités mènent leur propre enquête pour situer les responsabilités dans cette attaque à l’origine de la mort du jeune garde Coulibaly

Ne pas suivre les terroristes dans leur logique
La région du Gorgol est meurtrie. Il n’y a aucune raison qu’on ajoute à son passé douloureux une nouvelle page faite de suspicion. Le Gorgol n’est pas la Corse, ni le pays basque. Ce sont tout simplement des citoyens qui ont vécu dans leur chair les atrocités d’une période noire des droits de l’homme. Ils réclament à défaut de justice une réparation.

Et c’est cela toute l’explication du choix du candidat Ibrahima Sarr dans lequel ils fondaient les espoirs d’une reconnaissance. "Les déportés, les rapatriés, le passif humanitaire, les veuves, les orphelins, les problèmes d’état civil…tous les maux peuvent être réparés avec compréhension et sans esprit de revanche à condition qu’il y ait la volonté politique concrète. Il est possible de réparer et de demander pardon car notre religion le commande. La Mauritanie donnera ainsi un exemple vivant d’une réelle confraternité " ainsi parlait Ibrahima Sarr dans sa dernière sortie. Le candidat du MNR ne cautionne nullement la violence et il serait difficile de croire que Cheikh Tijani, aujourd’hui entre les mains des enquêteurs, ne s’en tienne pas à la même logique unitaire en Mauritanie.

Ibrahima Sarr est lucide et ne peut en aucune manière être taxé de séparatiste. Aux bords des larmes, il déclarait à qui voulait l’entendre :" je suis une victime de l’ancien régime. J’ai passé 4 ans en prison et j’en garde les traces. Mais je ne nourris aucune haine à l’encontre de mes compatriotes arabes. Ils ne sont pas responsables. Le responsable, c’est un régime, un système contre lequel j’ai toujours lutté". C’est pourquoi, il faut chercher les responsables ailleurs que dans son camp. Et là malheureusement, les dérapages risquent de servir les ennemis de notre confraternité en présentant, dans l’amalgame, la victime pour le bourreau. Les attentistes auront réussi à défaut de générer l’instabilité à semer le doute dans les esprits frileux.

La victoire de Ibrahima Sarr a focalisé sur lui l’espoir de tous les frustrés de la vallée doit probablement déranger beaucoup de gourous. Le climat généré par l’attaque contre la moughataa de Kaédi conforte encore Ibrahim Sarr, et bien d’autres encore, dans la raison de dire qu’il faut trouver les solutions à toutes ces questions pour que ceux qui s’en nourrissent en sevrer pour de bon. La responsabilité du futur président sur ces questions est par évidence déjà engagée.
JD, Nouakchott Infos