décembre 2007 : Une étudiante se fait expulser pour le port du Khimar en Mauritanie


De mémoire de mauritanien, un pareil évènement ne s’est jamais encore produit dans une Mauritanie habituellement considérée comme un rapport à tous les extrémismes. En effet, l’Islam y est une religion d’Etat, consacrée par la Constitution.

L’Islam y est une religion vécue, fortement enracinée dans les mœurs d’un peuple aux traditions vivaces. L’ISERI, Institut Supérieur des Etudes et Recherches Islamiques, a été récemment le théâtre d’un conflit autour du khimar, ou hidjab.

Une étudiante se présente voilée de pied en cap d’un khimar, ou hidjab. Son visage était masqué, seuls les yeux paraissaient. Le professeur lui fait remarquer qu’étant dans l’impossibilité de la reconnaître, de voir ne serait-ce que son visage, il se trouve dans l’impossibilité de continuer son cours.



Par ailleurs, a-t-il ajouté, qu’est-ce qui lui dit qu’il s’agit de la même personne ? Une autre personne, femme ou, pourquoi pas, un homme pourrait se cacher sous cet accoutrement étranger à la Mauritanie, pays où les femmes portent habituellement la melehfa (sorte de voile). Refus d’obtempérer de la part de l’étudiante. Le professeur prend alors la décision de la chasser de son cours jusqu’à ce qu’elle dévoile son visage.

Il n’en fallait pas plus pour provoquer un énorme tollé au sein de la population estudiantine. Certains étudiants expliquent l’évènement comme étant la conséquence d’un conflit entre des orientations laïques et d’autres islamistes. Il est à remarquer que l’affaire n’a eu que très peu d’échos au sein de la presse. Certainement, cela est dû au fait que la fille adopte les coutumes vestimentaires de la mouvance des activistes islamistes salafistes.

Ayant appris l’affaire par téléphone, le directeur de l’institut qui se trouve actuellement au Maroc, a demandé au professeur de s’excuser auprès de l’étudiante en question afin de ramener le calme au sein de l’institution. Le directeur s’est empressé d’adresser ses excuses au syndicat des étudiants. De source proche du professeur, celui-ci n’envisage pas de s’excuser pour la simple raison qu’il exerce son travail de professeur, il ne demande qu’à le faire dans les conditions normales, sans entraves.

Contacté par le journal, le professeur ramène l’affaire à un simple incident survenu entre un enseignant et l’un de ses élèves, sans aucune trame de fond de quelque nature que ce soit. D’ailleurs, il dispense le cours de droit constitutionnel.

Source : cridem.org