Autant la situation de cette jeune femme est pitoyable, autant la partie citée de son discours, que l'on entend souvent de la part de certaines personnes qui veulent faire plaisir aux occidentaux, est plus que révoltante. On a comme impression, au lieu de parler de ce qui est arrivé, de ses vrais problèmes, elle essaye de mettre ça sur le compte de la polygamie, de la sitaution de sa mère ou de son père qui sont au Mali. Or, il n'y a aucun lien entre sa situation catastrophique en France et celle de ses parents, aussi polygames soient-ils. Je comprends qu'elle souhaite une clémence de la part des autorités préfectorales. Mais la meilleure façon n'est pas de dire que c'est parce que mon père est polygame, que c'est parce que ma mère a vécu cette situation que je n'aime pas retourner au Mali. C'est une fausse excuse et une stigmatisation de sa société d'origine pour gagner la sympathie des gens d'ici. Cette stratégie malsaine, on la voit de plus en plus ici.Kadiatou Diakité n’envisage pas pour autant de retourner au Mali : elle a fait des études supérieures et quitté Bamako pour s’éloigner d’un père polygame qui s’apprêtait à la marier et elle ne souhaite pas renouer avec les traditions familiales maliennes. «Je suis venue ici contre l’avis de mon père, en me débrouillant toute seule, parce que j’avais envie d’avoir un peu de liberté», résume-t-elle. Malgré son abattement, Kadiatou Diakité attend toujours une régularisation. «Je ne veux pas rentrer au Mali et vivre comme ma mère a vécu, conclut-elle. J’aimerais tellement que Mamadou aille à l’école ici, en France, et qu’il ait une bonne éducation.»