Et Allah, nous Te demandons de mettre terme à ce fléau, car Tu es Le Seul Guide Valable.On parle souvent des desesperés qui tentent tout pour rejoindre l 'europe mais parlons aussi des passeurs .
125 personnes payant chacunes 750 euros cela fait un peu plus de 90000 euros pour les proprietaires de pirogues qui envoient des gens à la mort ( passagers comme pilotes qui ne touchent que quelques dizaine d 'euros) alors que eux ils sont bien au chaud et en sécurité .
C 'est scandaleux si quelqu 'un merite la prison c 'est bien eux .
EMIGRATION CLANDESTINE - 60 rescapés et un mort sur les 125 échouent à Yoff : Les miraculés racontent leur mésaventaure
Ils étaient 125 au départ de Diogué, mais seuls 60 personnes sont rentrées vivantes de la tentative des clandestins de traverser l’Océan, pour se rendre en Espagne. A leur arrivée à Yoff Tonghor, samedi, ils ne se sont pas privés de raconter l’enfer qu’ils ont vécu pendant onze jours dans le grand bleu.
Sur les lits d’un blanc immaculé, quelques gouttes de sang suintent des corps fébriles et déshydratés. Le personnel soignant apporte les soins sur ces corps, qui ont fini de tacheter les draps, dégageant une odeur fétide mélangée à l’ocre marine tenace. Certains, ne pouvant plus supporter de voir le bout de drap qui couvre difficilement leurs corps, préfèrent s’en débarrasser. En cet après-midi où un froid glacial enveloppe l’hôpital Philippe Maguilène Senghor, le vent glacial n’a pas d’effets sur les clandestins. Le spectacle est désolant. Venus de divers quartiers de Dakar, des parents convergent vers la structure sanitaire pour s’informer de l’identité des clandestins qui ont échoué sur les berges de Yoff. Des larmes sont versées par la plupart d’entre eux.
Passant outre des injonctions du personnel soignant qui exige le silence et la tranquillité, Abdoulaye Dia, un des 60 rescapés de nationalité Gambienne, ne se prive pas de raconter le miracle. Dans un wolof mélangé à l’Anglais, le regard hagard et rempli de larmes, il répète sans cesse à l’infirmière : «J’ai trop de choses dans ma tête, laissez-moi lui parler, les gens doivent savoir.» Après s’être redressé difficilement, il fait face au reporter photographe qui immortalise les instants fatidiques d’un homme qui a lutté contre la mort 11 jours durant en mer. Et dresse le bilan : «Il y a eu beaucoup de morts, surtout des Sénégalais originaires de Touba et de Mbacké.» Et de révéler les péripéties du voyage clandestin : «C’est en Casamance, dans un petit village qui s’appelle Diogué, que le propriétaire de la pirogue, qui porte le nom de Khalifa Babacar Sy nous a embarqués en destination d’Espagne.» A en croire le rescapé, «les propriétaires de la pirogue sont des Sénégalais qui nous ont fait savoir avoir réussi à faire voyager plusieurs personnes qui travaillent maintenant en Espagne». C’est pourquoi, «mes camarades et moi leur ont payés chacun 500 mille francs Cfa pour aller rejoindre l’Europe».
Ainsi, il renseigne que plus de 125 personnes ont embarqué dans la pirogue. Les passagers clandestins sont, selon lui, «en majorité des Gambiens dont deux femmes et un vieux, des Sénégalais, 10 Ghanéens et un Nigérian». Les yeux embués de larmes, la gorge sèche, il observe une pause et continue de narrer sa mésaventure. «Tous les Sénégalais originaires de Touba et Mbacké sont tous morts.» Ces derniers, ajoute-t-il, «après 11 jours d’errance et n’ayant plus de quoi vivre, ils ont rendu l’âme». Les 10 ressortissants Ghanéens, renchérit le rescapé, «vont à leur tour se jeter à l’eau, et aucun n’a survécu».
Avant que Abdoulaye Dia ne termine «son» histoire, son voisin, Demba Sabally, lui coupe la parole. Cet originaire d’un village gambien, qui n’en revient pas de sa mésaventure, regrette d’avoir investi les recettes de sa récolte d’arachide «pour se retrouver après 11 jours d’errance au Sénégal». Sa volonté était, confie-t-il, de mettre fin à ses dures conditions de vie de paysan.
Si ces deux rescapés ont dû payer à plus fort le voyage, ce n’est pas le cas du jeune Kalidou Dia à peine âgé de 17 ans. Il avoue s’être agrippé sur la pirogue au moment où celle-ci se jetait à l’eau. Grelottant dans son tee-shirt noir et son pantalon bleu, il verse dans le fatalisme : «Si je ne suis pas décédé, c’est parce que ma mort, n’est pas encore programmée par le Bon Dieu, car le froid a été intenable.» Malgré son jeune âge, les autres passagers, fustige-t-il, «ne m’ont pas venu en aide, chacun était plus préoccupé à sauver sa peau».
C’est ce même spectacle désolant et triste, marqué par des lamentations et des pleurs, qui prévaut à l’Hôpital général de Grand Yoff (Hoggy). Les cas les plus sérieux ont été acheminés dans cette structure sanitaire et à l’hôpital Principal pour leur faire subir des opérations chirurgicales. A Hoggy, les box ont été réquisitionnés pour y installer certains clandestins, les 4 cas les plus sérieux ont été transportés au bloc chirurgical.
On dirait que nous sommes au temps de la Traite Négrière où les gens malades, décédés et fatigués étaient jetés en pleine mer. Pauvre Afrique, qu'Allah te sauve de ce naufrage du temps moderne! Vraiment, triste.