Soumaré, l’anti-Ponia :
Delattre est un récidiviste. En s'en prenant une fois de plus à Ali Soumaré, la tête de liste socialiste dans le Val d'Oise, le maire UMP de Franconville et son complice, Axel Poniatowski ont montré que sous le vernis de la respectabilité d'un élu local, peut exister une nature plus sombre. Poniatowski, maire de la très bourgeoise bourgade de l'Isle Adam est aussi un aspirant diplomate qui préside la Commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale - il cumulera donc trois mandats s'il est élu conseiller régional. Mais, là, la diplomatie, tradition familiale puisque dans l'arbre généalogique de la famille figure le diable boiteux, Talleyrand, a cédé devant le gène du flic venu directement de papa, Michel Poniatowski, l'ancien ministre de la police et complice de Giscard. D'ailleurs, Ponia junior et Giscard junior siègent côte à côte sur les bancs de l'Assemblée.
Judiciariser la politique est une arme de dernier recours pour ceux qui sont à court d'arguments. La presse, toujours friande d'infos croustillantes, tient bien à jour la chronique des « affaires », c'est donc un jeu dangereux qui peut toujours se retourner contre ceux qui l'utilisent. Manifestement, pour la droite valdoisienne, ni l'action du gouvernement, ni le programme de Pécresse ne suffisent comme arguments. Il faut fouiller dans la vie des gens..
Quand on est candidat aux régionales ou a une autre élection, on ne nous demande pas de fournir notre casier judiciaire. Si donc ces deux barbouzes du verbe se sont lâchés, c'est bien parce qu'ils ont perçu ce qu'Ali Soumaré symbolise. Un autre visage de l'Ile-de-France.
Poniatowski représente cette droite bourgeoise dont les racines plongent autant dans la vieille noblesse que dans ces milieux conservateurs ou populaires qui pensent que face à la misère, le chacun pour soi vaut mieux que la solidarité. C'est une droite « sociologique ». Conservatrice par principe, libérale par égoïsme et autoritaire par instinct de classe.
Si Ali n'avait pas été noir, on n'aurait jamais entendu parler de Delattre et probablement que Poniatowski n'aurait jamais dérapé.
Soumaré représente, lui, cette gauche populaire qui existe dans notre région. Hier, 'c'était la gauche des faubourgs, qui portaient des dizaines de socialistes et de communistes à la tête des mairies de banlieues. Les banlieues sont devenues « les quartiers », métissées, concentrant autant les difficultés que les opportunités. Le retard de la classe politique à prendre en compte les problèmes a aggravé une situation jusqu'à la rendre explosive. Droite et gauche ont échoué devant l'obstacle. Mais la gauche n'a pas renoncé. Ali Soumaré tête de liste, c'est plus qu'Ali Soumaré candidat. Symbole malgré lui, comme toujours en politique, il vient de concentrer sur sa tête tous les poncifs, toutes les simplifications et tous les préjugés à un point tel, que lorsqu'il a été investi, on aurait déjà pu écrire le scénario qui vient de se dérouler. Les candidats noirs ou maghrébins font souvent l'objet de soins particuliers, mis en avant, cibles de critiques d'une autre nature... Ils doivent démontrer qu'ils sont aussi bons que les autres. La « majorité blanche » voit en eux des représentants d'une France métissée dont les composantes qui sont « compatriotes » desdits candidats ne reconnaît pas toujours ces derniers comme ses représentants...Et pour cause, s'ils doivent représenter des gens, c'est l'ensemble de la collectivité.
N'en déplaise à ceux qui n'aiment pas les caricatures, et même si la gauche n'a pas le monopole du cœur, je veux bien laisser le monopole de la bêtise à d'autres. Et si on assistait au retour de « la droite la plus bête du monde.
Chemins franciliens