Salam
Tout à fait. Il se présente à fresnes dans le Val de Marne...Je crois.
L'ambition des candidats jeunes et éclectiques d'"Emergence"
LE MONDE
Moyenne d'âge : 30 ans. Profils éclectiques : éducateur, professeur des écoles, étudiants, etc. Méthodes : utiliser les réseaux associatifs locaux et les réseaux sociaux, type Facebook. Objectif : bousculer et renouveler la vie politique en Ile-de-France à l'occasion des élections régionales.
La liste "Emergence", composée de personnalités issues du monde associatif, notamment des figures des quartiers populaires de banlieue parisienne, entend mobiliser parmi les déçus du monde politique pour faire entendre une voix "alternative" aux partis traditionnels.
"Nous sommes nombreux à faire le constat que la droite et la gauche ne nous parlent plus. Plutôt que de rester dans un statut contestataire, nous voulons participer aux débats politiques", explique Almamy Kanouté, 30 ans, éducateur spécialisé à Paris, personnalité respectée dans son département et tête de liste régionale. "Il y a une fracture entre les citoyens et les partis politiques. Peut-être plus encore pour notre génération, volontiers apolitique", ajoute Vincent Vieu, 30 ans, animateur socioculturel et artiste, originaire de Melun-Sénart, tête de liste en Seine-et-Marne.
Indépendante, donc sans moyens, la liste s'appuie sur l'expérience acquise par une partie de ses membres lors des élections municipales de 2008. Dans une douzaine de villes de banlieue, ses militants avaient obtenu des scores plus qu'honorables : 10 % à Massy (Essonne), 11 % à Fresnes (Val-de-Marne), jusqu'à 26 % à Grigny (Essonne). "C'était une première étape, locale. On passe à la suivante, celle des régionales. Mais nos expériences respectives nous obligent à conclure qu'il faut maintenant dépasser l'action associative", souligne M. Kanouté, élu municipal à Fresnes.
"Emergence" dispose de réseaux locaux composés au gré des mobilisations pour les sans-papiers, des événements culturels ou lors de rencontres associatives. "Notre force, c'est le maillage du territoire. Notre essence, c'est d'aller dans les quartiers", note Ager Oueslati, 23 ans, conseillère municipale à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).
"On a de très bons retours"
Pourtant, même si ses initiateurs en sont bel et bien issus, le mouvement réfute l'appellation de "liste des quartiers". "Notre diversité est naturelle. On n'est pas dans une logique instrumentale ou électorale", souligne Mme Oueslati. La présence d'un Français noir, Almamy Kanouté, comme tête de liste régionale ? "Est-ce qu'on se demande si l'UDF était un parti d'Auvergnats parce qu'il a été fondé par Giscard d'Estaing ?", rétorque Blandine Cracco, 32 ans, professeur des écoles et tête de liste à Paris.
Même si l'espace politique est encombré, la liste estime disposer d'une fenêtre de tir liée à l'usure profonde des partis. "En faisant un travail de proximité, on peut toucher des personnes qui ne s'intéressent plus à la politique et que les partis ne touchent plus ", souligne Dawari Horsfall, 33 ans, urbaniste, militant associatif à Massy.
Sur Facebook, la liste compte déjà 3 000 amis, recrutés en quelques semaines seulement par le bouche-à-oreille numérique. "On a de très bons retours", se réjouit un des animateurs du groupe, convaincu que les réseaux informels feront la notoriété de la liste bien plus que les relais politiques traditionnels ou les poignées de main.
Luc Bronner