En Afrique du Sud, on ne veut plus ''d’une Union Africaine dirigée par Paris''
31/01/2012
Nkosazana Dlamini Zuma pourrait de nouveau déposer sa candidature à la présidence de la commission de l’Union Africaine
Nkosazana Dlamini Zuma se présentera de nouveau à la présidence de la commission de l’Union Africaine lors du prochain sommet prévu en juin au Malawi selon la ministre sud-africaine des relations extérieures Maite Nkoana-Mashabane.
Jean Ping n’est plus rééligible, suite à son échec lors de l’élection qui a eu lieu ce week-end, ce qui donne une nouvelle opportunité à Nkosazana Dlamini-Zuma : "Le message qui est très clair, si vous regardez le règlement, c’est que le président sortant doit laisser la place et l’intérim doit être assuré par le vice-président (1). Donc rien ne nous empêche de représenter le même candidat parcequ’elle (Nkosazana Dlamini Zuma NDLR) a montré qu'elle était une formidable candidate que le président sortant n’a pu battre" a déclaré Maite Nkoana-Mashabane.
L’Afrique du Sud soutiendra de nouveau la candidature de Dlamini-Zuma si elle se représente et fera du lobbying en conséquence. Pour Clayton Monyela, porte-parole du ministère des relations extérieures sud-africain, le grand nombre de pays africains qui ont voté en faveur de Dlamini-Zuma lors des trois premiers tours de l’élection montre qu’elle a une très bonne chance d’être élue en juin.
De notre point de vue, c’est une victoire pour la SADC (communauté des pays d’Afrique australe NDLR) en général et pour l’Afrique du Sud en particulier parceque nous avons une autre opportunité de briguer le poste lors du prochain sommet de l’Union Africaine en juin" a-t-il précisé au Mail and Guardian.
Avant les élections, les soutiens de Dlamini Zuma craignaient que les pays francophones ne soient influencés par la France et votent en faveur de Jean Ping, au détriment de l’Afrique du Sud.
Un diplomate sud-africain ayant participé au sommet de l’Union Africaine ce week-end à Addis Abeba voit la non-réélection de Jean Ping ainsi : "ça a été un vote de défiance à l’égard du leadership de Jean Ping. Les pays africains étaient mécontents de voir l’Union Africaine dirigée depuis Paris. Le résultat nous donne l’opportunité d’élire quelqu’un venant d’un pays qui n’est pas entravé par le néo-colonialisme".
Jean Ping assurera finalement l'intérim jusqu'à la prochaine élection en juin prochaine