Les Effets du Dhikr
Dans le Saint Coran, Allâh a dit: "Ceux qui sont fidèles et dont les cœurs sont tranquillisés par le dhikr d'Allâh. Par le dhikr d'Allâh les cœurs ne sont-ils pas tranquilisés." (Coran, s.13, verset vingt-huit)
Nous voyons donc qu'il existe un lien direct entre le dhikr et la tranquilité du coeur.
Le sujet d'aujourd'hui concerne ce qu'ont dit les Maîtres à ce propos.
Définition
Dans son livre « al-miftâh al-falâh », Ibn ‘Ata Allah écrit que le dhikr consiste à se libérer de la négligence et de l’oubli au moyen de la présence permanente du cœur avec le Vrai (al-Haqq).
Shaykh Abdel-Kader Aîssa, dans son « Fad’il ad-dhikr », écrit : "La pratique du dhikr est à l’origine de toutes les stations depuis celle de l’éveil jusqu’à celle de la réalisation de l’Unicité de Dieu. Et c’est par les fruits du Dhikr que les novices obtiennent leurs connaissances et leurs états. (…) Le dhikr est le fondement de chaque station."
Les effets sensibles du dhikr
Ibn ‘Ata Allah écrit que chez le débutant, le dhikr se manifeste par la sensation d’avoir une couronne autour de la tête et l’invocateur novice peut entendre parfois des sons semblables aux sons de trompes et de cymbales.
Après l’apparition de ces sons, d’autres bruits peuvent apparaître comme le murmure de l’eau, le bruit du vent ou du feu, le bruit du moulin, le bruissement des feuilles.
Les Soufis ont expliqué ces phénomènes en disant que le dhikr est un Sultan, lorsqu’il descend dans un lieu, il s’évertue à anéantir tout ce qui lui est contraire. C’est pour celà que des bruits de trompes peuvent se faire entendre.
D’autre part, l’homme est composé de terre, de feu, d’air et d’eau. Le dhikr entraîne l’activation de ces substances qui "se mettent en mouvement".
Un Soufi a dit: " Le cœur est comme Jésus fils de Marie-sur lui la Paix- le dhikr est son lait. Lorsqu’il grandit et acquiert des forces, il monte de lui des soupirs, des bruits et des tonnerres vers le Vrai (al-Haqq) par un désir imprérieux de l’invocation et de l’Invoqué. "
Les 3 degrés du dhikr
L’imâm al-Ghazâli a dit que le dhikr a 3 écorces de plus en plus proches du noyau central (…) l’écorce la plus extérieur est le dhikr de la langue.
On peut distinguer sommairement trois niveaux : le dhikr de la langue, puis à un degré plus élévé le dhikr du cœur avec application, puis le dhikr par nature, et enfin l’effacement du dhikr. Le dhikr pratiqué avec les lettres sans la présence est dhikr de la langue. Celui de la présence dans le cœur est dhikr du cœur. Le dhikr de la disparition de la présence dans l'Invoqué est dhikr du Secret: c'est le dhikr caché.
A ce sujet le Prophète – S – a dit : "Celui qui aime vivre en l'abondance dans les parterres du Jardin paradisiaque, qu'il multiplie le dhikr d'Allâh."
L’invocateur doit s’efforcer de pratiquer le dhikr avec la langue et s’efforcer en même temps de rendre présent son cœur. Si le dhakir s’adonne à cette pratique et en prend l’habitude, ses pensées ne le préoccupent plus au point que le dhikr du cœur s’associé à celui de la langue, que la lumière du cœur consumme les passions et les diables, que son dhikr intérieur se fortifie et que son dhikr de la langue s’affaiblit, son corps est pénétré par les lumières du dhikr. En outre, le dhikr élimine du corps tous résidus résultant d’un excès de nourriture ou de l’absorption d’aliments illicites.
Petit à petit, l’invocateur se débarrasse des suggestions et des démons qui habitaient en lui.
Dans le cœur, des évènements spirituels (wâridât) surviennent et le dhikr s’écoule jusque dans les membres du dhakir. Chaque organe se met à invoquer Allâh de sa manière propre.
Al-Jarînî raconte qu’un de ses compagnons ne cessaient de répéter le nom d’Allâh. Un jour, il reçut un tronc de palmier sur la tête qui le blessa sévérement. Le sang se répandit sur le sol en écrivant Allâh.
Petit à petit, l’Invoqué devient maître du cœur jusqu’à ce que l’invocateur ne puisse plus se détourner ni du dhikr, ni du cœur. L’inclinaison vers le dhikr se manifeste alors spontanément à lui. C’est l’extinction.
Les 3 degrés de l'âme
On peut rapprocher les 3 degrés du dhikr avec les 3 degrés de l'âme. Soit l'âme incite au mal, soit elle se blâme sans cesse, soit elle est apaisée.
L'âme incitatrice au mal est attirée par la nature corporelle, elle incite aux voluptés et passions sensibles et entraîne le cœur vers les régions inférieures. Elle est alors la demeure du mal, la source des caractères blâmables et des œuvres mauvaises. C'est l'âme obscure de la majorité des gens. Le dhikr qu'elle pratique est comme un flambeau allumé dans une maison obscure.
L'âme qui se reprend sans cesse est illuminée par la lumière du cœur dans la mesure où elle y est attentive en s'éloignant de l'insouciance. Elle s'éveille alors et entreprend la rectification de sa condition. Chaque fois que sort d'elle une chose mauvaise, la lumière de l'avertissement divin l'atteint, elle entreprend donc de se reprendre en demandant pardon.
A partir de là, l'âme ouvre les yeux sur toutes les choses désagréables qui sont en elle. Elle s'efforce de les faire sortir.
L'âme ne cesse de nettoyer son intérieur avec toutes les choses louables. Elle prend l'habitude d'être tranquille. Elle se dépouille de ses attributs blâmables. Elle se purifie de toute souillure par l'obéissance jusqu'au haut niveau de réalisation mentionné dans le verset: " Ô âme tranquilisée retourne vers ton Seigneur agréante et agrée. Entre chez mes serviteurs, entre dans Mon Paradis." (Coran, s. 89, v. 27-30)
Equipe Saveurs Soufies
Dernière modification par Salem 16/02/2008 à 22h59