Je n'avais jamais entendu parler de ses écoles...elles existent encores ?elles sont reconnues ? comment faire pour les intégrer ?
Bonsoir!
Ces deux écoles ont longtemps été les espaces à partir desquels l'on obtenait les rudiments pour mieux pratiquer sa religion. Elles étaient les deux institutions d'où sortait toute l'intelligentsia soninkée. Des grands noms tels que Fodyé Salim Souwâré, Bâba Wagué, Boullayi Maréga, Maxan Siré Sylla, Bouna Tandjigora, Bakari Khanthio Dramé, Fodyé Abdoul Banna Wagué, Yéramakha Diagana, Fodyé Souwaré, Tocka Khoré Diagana et tant d'autres hommes de talant qui avaient eu à animer avec piété, pédagogie et dévouement ces deux écoles où l'on enseignait le Coran, la Théologie, la Sunna du Prophète SAW, la rhétorique arabe et soninkée, la poésie, et j'en passe. C'est incontestablement grâce à leurs enseignements que nos régions ont connu l'Islam au vrai sens du mot.
Ousmane Moussa Diagana, parlant de l'apport de cette université-maysi, écrivait : " La langue soninké, forte d'une rhétorique traditionnelle prise en charge par une tradition populaire et une tradition des maîtres de la parole, s'est nourrie d'une rhétorique nouvelle et d'une nouvelle élaboration discursive fondées sur la parole de Dieu. Celles-ci est, dirions-nous, la synthèse de la rhétorique orale et de a rhétorique arabe écrite. Elle est le topos normalisé, fixé et transmis"
En réalité, avec la lente disparition de cette université, on remarque chez plein de gens que l'on qualifie aujourd'hui, à tort ou à raison, de "savants" qui n'arrivent même pas à traduire correctement leurs pensées dans leur langue maternelle. Pour moi, c'est dommage que l'on accorde plus l'importance qui sied vraiment à ces écoles sans lesquelles nous ne serons peut-être pas versés encore dans l'Islam.
Qui peut nous en dire d'autres choses sur ces célèbres universités soninkées que l'on trouvait dans le Hayré, Damga, Fouta, Guidimakha, Diafounou...........?
Dernière modification par Cheikhna Mouhamed WAGUE 17/05/2008 à 16h13
"Seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse".(Alfred de Vigny). "Je rends un hommage bien mérité à l'amitié quand elle est sincère et à la parenté quand elle est bien entretenue". http://smk.eklablog.com/
Je n'avais jamais entendu parler de ses écoles...elles existent encores ?elles sont reconnues ? comment faire pour les intégrer ?
"Le verbe, même laché avec le maximum de précaution, ne sait jamais le sort qui l'attend"... L'os de la parole, Adame Ba Konaré
Oui elles existent encore, quand bien même elles n'ont plus la place d'antan. Les jeunes s'intéressent plus à l'école moderne ou à l'émigration, entre autres points nodaux permettant d'échapper vite au contexte villageois qu'à tout ce qui touche de nos jours à la religion.
Oui, elles sont très très reconnues. Pour les intégrer, cela ne demande pas une certaine difficulté. Il suffisait d'aller à la rencontre de l'érudit qui tient le mayisi et lui dire que tu es là pour étudier. Normalement, il vous acceptera.
Dernière modification par Cheikhna Mouhamed WAGUE 11/04/2010 à 10h31
"Seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse".(Alfred de Vigny). "Je rends un hommage bien mérité à l'amitié quand elle est sincère et à la parenté quand elle est bien entretenue". http://smk.eklablog.com/
Cheikhna merci d'avoir ouvert ce sujet car les pratiques d'antan en ce qui concerne ces écoles nous devons les porter à la connaissances des générations futures quand bien même comme tu l'expliques il est très rare d'entendre parler de Maysi.
De ma propore génération j'ai connu des membres de la famille qui se sont rendu à Dembacani pour y étudier la théologie. Mais ce qui m'a le plus marqué c'est, lors de mon passage au village où se racontait les histoires relatives à ces mayisi, la ferveur. La majorité de notre famille mes pères, oncles, grand frères ont tous partiquement passé leur mayisi à Waoundé.
D'après les dires ces écoles représentaient les gandes écoles de formation théologiques mais également sociale.
En tout état de cause je suis impatient d'en savoir plus car, je ne sais pas s'il existe des livres nous faisant découvrir les formations de ces Maysi où régnait en parfaite harmonie vie théologique, sociale (Taliban suugu) , discipline et physique...
Les valeurs qui font de moi ce que je suis sont tirées des valeurs du Sooninkaaxu. Ces valeurs sont mes repères…
Nul bien sans peine !!!
Hadiya, j'ai, en ma possession, l'exemplaire d'un trés bon mémoire dirigé par feu Ousmane Diagana qui parle trés bien de toutes ces questions. Il s'agit de :
Tidiane DIAGANA, Les systèmes d'Enseignement traditionnel islamique en milieu soninké : Xaran-Yinbu et Maysi, Mémoire de Maîtrise de Langues et de littérature française, Université de Nouakachott, 1988-1989, 104 pages. Je peux te le passer à l'occasion, incha Allah.
Dernière modification par Cheikhna Mouhamed WAGUE 14/02/2008 à 20h15
"Seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse".(Alfred de Vigny). "Je rends un hommage bien mérité à l'amitié quand elle est sincère et à la parenté quand elle est bien entretenue". http://smk.eklablog.com/
En effet, elles existent toujours, même si elles n'ont plus la même force que d'antant. Rares sont les modilenmu de la génération de mon père qui n'ont pas fait cette école. Dans le livre de mon père "Les Soninké du Fouta", il y a tout un chapitre sur ce passage obligé de tous les modilenmu de son âge et du taalibaxu.
Aujourd'hui, les choses ont beaucoup changé. En ce qui concerne Waoundé, il est rare de voir, de nos jours, des natifs de Waoundé s'inscrire dans ces écoles et pourtant, il y a 3 grandes Maysi pouvant accueillir des 100 aines d'étudiants (taalibo).
Ces étudiants ont leurs kompo (équivalent des cités universitaires) où ils sont entre taalibo et révisent leurs cours. Avant l'arrivée de l'électricité, tous les soirs, ils allumaient un grand feu (Xaran Yinbe) pour leur permettre de réviser leurs cours. A Waoundé, on trouve des étudiants provenant de toutes les régions du Soninkara, du Gadiaaga au Jombuxu, du Gidimaxa au Xañaga. On y trouve même des Soninké venus de Gambie.
Ces écoles font partie du patrimoine culturel Soninké et c'est impuissants que nous assistons à leur disparition progressive.
Dans chaque grande ville de Maysi, les taalibo sont ceux qui animaient la ville avec les taalibandinmu qu'ils organisaient régulièrement, les Diando, etc...
Aujourd'hui, force est de constater que, bien qu'ils soient toujours là, venus des fins fonds du Soninkara pour faire leurs études islamiques, ils sont en déphasage complet avec la grande partie de la jeunesse de la ville qui les accueille.
Sooninko, Soninkara.com est notre village "virtuel " Soninké où il y fait bon vivre, communiquer, échanger. L'Hospitalité, le respect et la solidarité sont nos valeurs. - Laisse parler les gens ... On s'en fout! - Les Chiens aboient .... la caravane passe toujours !
http://www.waounde.com
Qui peut parler encore un peu sur ce sujet!
"Seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse".(Alfred de Vigny). "Je rends un hommage bien mérité à l'amitié quand elle est sincère et à la parenté quand elle est bien entretenue". http://smk.eklablog.com/
Dans ma famille et connaissance la plupart de ceux qui sont parti étudié on fréquenté à ma connaissances les écoles coranique soninké de Tafciriga (que je pensais se trouvait au sénégal mais c'est un village du Mali),ceux de Bakel et de Diawara(au sénégal).
Mais la majorité ont étudié à tafciriga.
Et j'ai remarqué que leurs réaction sont assez paradoxale...
Certain en y repensant n'y retournerez pour rien au monde d'autre en racontant certain bon moment disent qu'ils y ont passé des bon moment innoubliable.
Ps:Je reviendrai peut être dessus inshaAllah car niveau éducation d'un enfant ou même d'un adulte lol je ne sais pas maintenant mais avant ces écoles était les meilleurs.
Si tu prend le chemin de je m'en fout,tu va arrivé au village de si je savais !
http://www.hisnulmuslim.com/index-pa...6-lang-fr.html
Abou Hourayra rapporta que le messager d’Allah(saw) dit : »chaque dernier tiers de chaque nuit, Allah descend au ciel le plus bas et dit : Qui m’invoque afin que Je l’accueille, qui Me demande afin que je lui donne, qui M’implore pardon afin que Je lui pardonne » [Boukhari, Mouslim, Abou Daoud, An-nasaî, at -thirmidi et Ibn Majah]
Le maysi sera à l'honneur par kassataya.
le pays soninké rivalisait de mayisi de notoriété, avec Daouda N'Diaye, c'est un voyage dans les arcanes de la quête du savoir à travers une éducation coercitive et décisive de la reproduction du groupe social. Quelle lecture peut-on faire du mayisi aujourd'hui? Quel avenir pour ce système d'éducation? Ce sera sur kassataya.com dimanche 13 juin 20h30 heure de paris.
hari na o gemundi sahaaban ƞa
Ceerno Koone
"Seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse".(Alfred de Vigny). "Je rends un hommage bien mérité à l'amitié quand elle est sincère et à la parenté quand elle est bien entretenue". http://smk.eklablog.com/