Salam
Qu'en disent nos Sénégalais(e) ?
Seneweb.com : Mardi 24 Mar 2009
[ Contribution ] BON DEBARRAS, KARIM
Méfiez-vous des Ides de mars !
Nous ne sommes pas dans un drame shakespearien. Les Ides de mars ont encore frappé, loin de l’empire romain où Jules César, malgré les mises en gardes répétées de sa femme, décide de se rendre au Sénat où l’attendaient les conspirateurs de pied ferme. Son entêtement lui a valu un parricide. En décidant de voler au secours de son fils en quête désespérée de légitimité, Abdoulaye Wade et sa « cour » ont été foudroyés par le suffrage des électeurs souverains à qui on ne se substitue pas. Dans l’histoire de la République, Wade sera le premier et le dernier président à vouloir changer le destin de tout un peuple pour parachuter son fils au sommet de la gloire. Voilà un rêve qui s’effondre, ou plutôt une illusion qui se cogne à la triste réalité des choses. A ceux qui se sont permis de rêver debout, le réveil a été, on ne peut plus brutal, et ils risquent d’y laisser plus que vos cheveux. L’étincelle des ides de mars qui ont « électrocuté » l’empereur César se sont fatalement abattus sur les conspirateurs de la République.
« J’ai toujours été un perdant, quelqu’un qui n’a jamais rien gagné »
En ce 22 mars, la souveraineté s’est encore exprimée au Sénégal. La page Karim Wade n’était qu’un accident de parcours, un mauvais songe, un cheveu sur la soupe de la République. Elle sera vite tournée car la bonne graine a été séparée de l’ivraie, malgré le coup d’Etat médiatique que nous a servi la RFM à 48 heures des consultations électorales. Ce grand oral, ou plutôt ce « Grand parJury » inopportun, partisan et indécent a porté le discrédit sur une chaine et un groupe pour lequel les Sénégalais avaient beaucoup d’estime et de considération. En ce qui nous concerne, plus rien ne nous surprend désormais dans ce pays, le meilleur comme le pire car le virus Voldemort surgit toujours là où l’on s’y attend le moins. « J’ai toujours été un gagnant, quelqu’un qui n’a jamais perdu. » Heureusement que l’auteur de ces propos n’y croyait même pas, encore moins ceux qui l’ont interviewé, c’était juste du bluff, pour amuser la galerie. Lorsqu’on décide de ramer à contre-courant, on doit être prêt à prendre de la flotte, fût-il en pleine gueule. Jusqu’à ce que Karim Wade ne descende dans l’arène politique, les Sénégalais pouvaient tout pardonner à Abdoulaye Wade. Il a fallu que le fils s’en mêle pour que la plus sévère des réprimandes soit adressée à toute une congrégation politique dont la saignée est de tout bord. Ils nous font de la peine, ces gens là. Que ceux qui veulent succéder à leur père aillent au Togo où les fils lorgnent le fauteuil de leur géniteur. Si Brutus a tué César, les projets monarchiques de Karim ont coûté au père président l’estime de tout un peuple. Et ça, c’est du concret…Abdoulaye Wade est quelqu’un de très conséquent, il saura à coup sûr, prendre les mesures qui s’imposent, devant l’incapacité de son fils à gagner la moindre bataille. Espérons que les deux ont eu leur dose, autrement, on n’hésitera pas à « remettre çà ». Vous en voulez-encore ? Il suffit seulement d’en faire la demande.
Adieu, Rimka, et bon débarras !
Momar Mbaye
Tchooo