Le bras de fer ils ont raison que la lutte continue en tout cas ça commence à peser sur nos factures téléphonique et/ou cartes téléphoniques !
Bras de fer entre le pouvoir sénégalais et Sonatel
Signé fin mai, le décret n°2010-632 sème la zizanie dans le secteur sénégalais des télécoms. Le texte instaure, depuis le 1er août, un prix plancher pour les appels provenant de l’étranger. Le coût des communications passe à 0,21 euro la minute, contre 0,10 euro auparavant, vers les fixes et 0,14 euro vers les mobiles. La différence, évaluée à 90 millions d’euros par an, est versée à parts égales dans les caisses de l’État et celles de son partenaire technique Global Voice Group (GVG). Objectif affiché : générer de nouveaux revenus pour l’État sans déstabiliser le marché local. « Faux, inique et dangereux », rétorque en substance Sonatel.
Et l’opérateur sénégalais d’envoyer dans la rue ses syndicats et de perturber le réseau pour faire plier le gouvernement. Sonatel prévient : la Guinée, le Mali ou la Côte d’Ivoire, appréciant peu la taxation des appels passés depuis leur territoire vers le Sénégal, pourraient riposter de la même manière, si bien que le tarif payé par les Sénégalais pour appeler dans ces pays augmenterait. 67 % des appels vers l’étranger seraient concernés, d’après l’opérateur.
Un discours alarmiste réfuté par les autorités sénégalaises et leur partenaire. Selon le porte-parole de GVG, le dispositif également appliqué en Guinée n’a induit ni un effondrement des appels internationaux, restés stables à 20 millions de minutes par mois, ni une augmentation des prix des appels. En revanche, en dix mois, la Guinée aurait collecté 45 millions d’euros à partager avec son partenaire. En outre, l’appui de GVG permettra aussi à Dakar de faire le ménage en mettant hors d’état les lignes frauduleuses utilisées pour appeler le pays de l’étranger sans payer l’interconnexion.
Reste autour de ce bras de fer une interrogation. Sonatel crie-t-il au loup pour protéger ses marges, ou sa bonne santé est-elle réellement menacée ? Syndicats, opposition et gouvernement animent désormais le débat sur la place publique, donnant, comme de coutume au Sénégal, un prolongement politique à l’affaire.
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