Bonsoir les amis,
Pour en revenir un peu sur le post de Cheikhna effectué le 06/03/2007
De 1960 à 2000, le Sénégal a été dirigé par des socialistes. Son premier président, Léopold Sédar Senghor a été successivement élu aux élections de 1963, 1968, 1973. De son temps, le paysage politique était caractérisé par l’hégémonie du PS (Parti socialiste) et par un multipartisme contrôlé et limité à trois partis instauré par la loi 76-26 du 16 avril 1976 (http://www.etat.sciencespobordeaux.fr/institutionnel/senegal.html). En vertu de l’article 35 de la Constitution, Senghor céda le pouvoir en 1981 à Abdou Diouf, son premier ministre d’alors (http://sudonline.sn/spip.php?article83). C’est sous la direction de ce dernier, notamment par un 24 avril 1981, que le Sénégal adopte le «multipartisme intégral » avec la naissance d’une quinzaine de formations politiques (http://www.etat.sciencespobordeaux.fr/institutionnel/senegal.html).
Abdou Diouf, au gouvernail du puissant Parti Socialiste, en face d’une opposition fragmentée (14 partis) sans consolidation d’une plate-forme commune pour faire bonne figure contre le PS, est élu pour la première fois aux élections présidentielles de février 1983 avec 83,5 % des voix, il n’est plus le successeur de Senghor mais un président à part entière, légitimé par les urnes avec le soutien des puissantes confréries maraboutiques. Mais, en à croire Abdoulaye Wade, dans les colonnes de http://afriquepluriel.ruwenzori.net/senegal-a.htm, il s’agit plutôt d’un «coup d’état électoral » eu égard aux nombreuses irrégularités. Quoiqu’il en soit, à la fin de ce premier mandat, en 1988, d’autres élections eurent lieu. Abdou Diouf face à son principal rival, Abdoulaye Wade, sera reconduit à la tête de la magistrature suprême du Sénégal avec 73 % des suffrages. L’opposition sous la coupole de Me Abdoulaye Wade, dénonce de graves irrégularités, des manifestants sillonnent les rues de Dakar, des grands centres urbains pour protester contre la fraude. On pouvait lire dans les colonnes de Sud Hebdo dans son édition du 2 mars 1988, à propos des fraudes, «même si elles ont été moins massives qu’en 1983 n’ont pas pour autant manqué au cours du scrutin du 28 février : L’absence d’identification de l’électeur a été la brèche qui a facilité la manœuvre aux fraudeurs… »(http://www.sudonline.sn/spip.php?article546). Le climat post-électoral est si explosif qu’il va entraîner des émeutes et des violences urbaines structurées autour du slogan «sopi». Les leaders de l’opposition, en l’occurrence Abdoulaye Wade du Pds, Amath Dansokho du Pit, Abdoulaye Bathily de la Ld/Mpt pour ne citer qu’eux, sont arrêtés durant le 29 février 1988. Ils sont, déclare le pouvoir, sous le coup de l’article 88, atteinte à la sécurité de l’Etat(http://www.sudonline.sn/spip.php?article546). L’état d’urgence sera décrété et le couvre-feu instauré à Dakar de 21 heures à 6 heures du matin.
En 1993, un autre scrutin placé sous le signe de la transparence a été organisé. En effet un nouveau code électoral prévoyant l’identification formelle des électeurs, le passage obligatoire par l'isoloir et la mise en place d’une commission nationale chargée du contrôle du scrutin ont été les dispositifs apportés au système électoral existant. Mais, malgré ces dispositions, le scénario de 1988 se renouvelle pratiquement : fraudes électorales, violences, arrestation de certains chefs de l’opposition. Le climat social et politique est très chargé d’électricité. La proclamation officielle des résultats a donné lieu à un litige juridique qui en a retardé de plusieurs jours l'annonce publique. Les troubles survenues ont terni la régularité du scrutin qui verra Abdou Diouf l’emporter avec 58% des suffrages exprimés, contre 32% à Me Wade.
Au regard des scores décroissants établis par le parti au pouvoir, l’hégémonie du PS est sérieusement amochée, sans doute traversé par des crises, rivalités internes et la montée en puissance d’une opposition toujours agressive. Rappelons que certains barons du PS, Habib Thiam, Moustapha Niasse, Djibo Leyti Ka, etc…ont été écartés des instances du partis avec la montée en puissance de Ousmane Tanor Dieng, dauphin de A. Diouf, au poste de secrétaire général du Parti Socialiste par un jour du 30 mars 1996. Moustapha Niasse, Djibo Leyti Ka ont fini par monter leurs propres formations politiques, respectivement AFP et URD. C’est dans ce contexte de sapement des voix du parti socialiste combiné à une remonté fulgurante de l’opposition que les élections présidentielles de 2000 auront lieu.
Malgré quelques contestations liées aux préparatifs, le scrutin présidentiel se déroulera dans le calme. Au premier tour tenu le 27 février 2000, le Président Abdou Diouf du Parti Socialiste ne recueille que 41,3% des voix se trouvant ainsi, pour la première fois, à un second tour contre son rival Abdoulaye Wade (PDS) arrivé second avec 30,1% des voix. Ces deux candidats sont suivis par Moustapha Niasse de l’AFP (16,8%), Djibo Leyti Kâ de l’URD (7,1%), Iba Der Thiam du CDP (1,2%), Serigne Ousseynou Fall (1,1%), Cheikh Abdoulaye Dieye (1,0%) et Mademba Sock (0,1%). Au second tour tenu le 19 mars 2000, grâce au ralliement de plusieurs candidats dont Moustapha Niasse, Abdoulaye Wade est élu Président de la République avec 58,5% des voix contre 41,5% pour Abdou Diouf. C’est la première fois depuis l’indépendance du pays que l’on assiste à une alternance démocratique grâce à une coalition dénommée Front de l’Alternance (FAL) (http://www.etat.sciencespobordeaux.fr/institutionnel/senegal.html
Après 7 ans passés à la tête du Sénégal, Me Abdoulaye Wade a bénéficié lors du scrutin du 25 février 2007 de la confiance des sénégalais et sénégalaises. Sa gestion des deniers publics est grandement mise en cause eu égard aux scandales politico financiers engageant des centaines de milliards de détournements et de gabegie financière impliquant les plus hautes autorités de l’Etat.. On peut lire des cas de détournements à travers les chantiers qui veulent transformer Dakar. La Cour des comptes a épinglé 400 marchés attribués sans appel d'offres et critique le manque de transparence des dizaines d'agences spécialisées que la présidence a créées pour capter l'argent des bailleurs de fonds. Idrissa Seck, qui fut son chef de campagne et son premier ministre avant d'être jeté en prison, s'est souvenu de la première phrase de Wade, une fois élu: "Nos problèmes d'argent sont terminés » http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3230,36-875878@45-100,0.html. Dans la même lignée les Chantiers de Thiès n’ont jamais été élucidés, 40 Milliards se sont volatilisés ! Idrissa Seck, ancien premier ministre de Wade, accusé, blanchi, re_accusé, on ne sait plus à quel sein se vouer ? Dans les colonnes de Walfajiri, l’on reste toujours sceptique sur les fonds taiwanais, des zones d’ombres existant (http://www.seneweb.com/news/article/7979.php), Des interrogations intéressantes peuvent être trouvées à travers l’analyse suivante http://www.clermont-etudiantsenegalais.fr/modules/news/article.php?storyid=12. La liste est loin d’être exhaustive.
En conclusion, qu’il s’agisse des socialistes ou des libéralistes, le Sénégal n’est pas encore sorti de l’auberge , ils sont tous pareils!