Le margouillat qui veut se tailler un pantalon n’oubliera pas de prévoir un trou pour y laisser passer sa queue.
Ce vieil adage africain a tout son sens dans cette affaire de projet de loi constitutionnel que Wade voulait faire passer par un coup de force.
Sauf qu'il n'a pas compris qu'on peut ruser et tromper une personne mille fois, mais, on ne peut tromper mille personnes ou des millions de personnes d'un seul coup.
Abdoulaye Wade avait encore rusé. Il venait de nous pondre un projet de loi qui visait à tripatouiller la constitution pour soi-disant partager les « pouvoirs » du président de la république par l’instauration d’un poste de vice-président qui serait élu par le suffrage universel. Mais seulement voilà, l’opposition, la société civile et la jeunesse sénégalaise qui appellent ironiquement Wade par le sobriquet « Laye N’diombor », ou "Kau kandiaane" (en Soninké) ou "le renard" (en français), savent que le président Wade ne faisait que ruser encore, pour la nième fois, comme à son habitude.
Sa seule ambition était de créer les conditions pour se maintenir au pouvoir lors des prochaines élections présidentielles, pour après appliquer son projet diabolique et machiavelique de dévolution monarchique qui vise à se faire remplacer par son rejeton Karim Wade.
Car, sinon, à seulement 8 mois des élections présidentielles, à quoi ça sert d'instaurer un poste de vice-président qui serait élu par le suffrage universel, qui remplacerait le président en cas de vacation de pouvoir, mais qui, s'il démissionnait, permettrait au président de choisir un nouveau vice-président. . Non, mais, de qui se fout Wade ? Wade fait comme si tous les sénégalais ne sont pas suffisamment intelligents pour comprendre.
Il ne s'arrête pas là. En effet, avec cette loi, il aurait fallu simplement arriver en tête de la présidentielle et obtenir au minimum un quart des voix (soit 25%) pour être élu président de la République, sans passer par le second tour. Un second tour était prévu, mais à condition qu'aucun des tickets en lice n'obtienne le minimum de voix, c'est à dire les 25%.
Non, mais, franchement, Wade prend les sénégalais pour qui ?
Wade aurait-il la mémoire courte ?
Quelqu'un disait que la vieillesse, ça rend sage. Il faut rajouter que ça rend aussi sénile.
S'il n'y avait pas eu de second tour mentionné dans la constitution du Sénégal, Diouf aurait été élu président du Sénégal en 2000, car, il avait obtenu plus de 40% au 1er tour. S'il n'y avait pas eu de 2nd tour, Wade n'aurait peut-être jamais goûté aux délices du pouvoir.
Aujourd'hui, c'est ce même type qui essaie, par de la ruse, à tripatouiller la constitution dans le but d'éviter ce second tour.
Mais, c'est sans compter sur la détermination du peuple sénégalais, qui, debout comme un seul homme, s'est battu jusqu'à obtenir gain de cause, c'est à dire le retrait pur et simple de cette loi anti-démocratique.
Vive le Sénégal, un peuple, un but, une foi.